Notre déclaration liminaire portera sur le dossier qui retient toutes les attentions et suscite bien des inquiétudes : le projet Tempo.
Annoncé à la veille du grand creux de l’été et sans la moindre concertation avec les élus et les salariés du siège, ce projet – encore très flou – de disparition des éditions nationales de l’antenne de france•3 a d’ores et déjà produit un résultat, lui bien tangible : il a instauré un climat de sidération et d’angoisse chez les journalistes, les techniciens et les personnels administratifs concernés.
Force ouvrière n’est pas opposé par principe au changement…
..Mais les évolutions telles que celle qui a été présentée en CSE central et à la presse ne peuvent se mettre en place que dans l’écoute et le respect des salariés, en s’appuyant sur la motivation, les compétences et l’expérience des équipes… Tout ce qui constitue le fantastique potentiel d’énergie sur lequel la rédaction nationale de france•3 a su bâtir son savoir-faire et sa réputation depuis plus de trois décennies.
Aujourd’hui Force Ouvrière constate l’effet de cette annonce de la suppression des éditions nationales tant chez les “ex-france•3” qu’au sein du “noyau dur” de la rédaction de france•2…
…Parce que tout le monde a commencé à prendre la pleine mesure de la décision – sans précédent – annoncée par la direction de france•tv et tout le monde essaye maintenant d’envisager les conséquences d’une telle décision.
Nous disons “sans précédent” et ce n’est pas une formule vaine :
C’est, à notre connaissance, la première fois dans l’histoire de la télévision française que l’on supprime ainsi sur une antenne deux sessions majeures d’informations par jour, qui marchaient bien, qui avaient trouvé leur public. C’est la première fois que l’on décrète la fin d’une rédaction nationale.
Alors certes, on nous explique… on nous assure que si l’on ferme, c’est pour rouvrir prochainement, et en mieux (après travaux). Que si l’on déconstruit, c’est pour lancer un nouveau chantier plus enthousiasmant encore. Que demain sera plus rayonnant qu’aujourd’hui…
Mais pardonnez-nous. Après l’annonce – très brutale – de la direction, tout le monde ici se pose des questions. Force est de constater que nous n’avons encore aucune réponse satisfaisante.
On nous promet un redéploiement sans réduction, ni augmentation d’effectifs. Faut-il, aujourd’hui, croire ces promesses ? Comment cela va-t-il être géré ? Selon quels principes, selon quelles modalités ? Quel accompagnement est-il prévu ? Nous n’avons reçu aucune réponse claire.
Les demi-réponses, les échappatoires, les éléments de langage et argumentaires fourre-tout que nous avons reçus jusqu’à présent, la façon de procéder aussi… Tout ça ne nous engage pas vers l’optimisme.
Les salariés et les élus du siège ont le sentiment que rien n’est dit, que tout est caché…
Un projet qui engage d’aussi profondes modifications de la chaîne france•3, ne peut être annoncé à la veille des vacances estivales sans plus d’explication aux salariés travaillant sur les 14 éditions hebdomadaires de la rédaction nationale et les 14 éditions hebdomadaires de la rédaction de Paris Île-de-France.
L’attitude de la direction, qui hier encore souhaitait retirer la question du projet Tempo de l’ordre du jour du CSE siège de juillet, et qui aujourd’hui se refuse à faire venir devant les élus les interlocuteurs en charge du projet, renforce nos inquiétudes et nos suspicions.
Nous avons le sentiment que la direction n’a pas tiré les enseignements des erreurs gravissimes commises lors de réformes précédentes – comme par exemple le projet Tepi* – et des drames que cela avait entraînés.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que redire quelle est notre position.
Nous le répétons, Force Ouvrière n’est pas opposé par principe au changement, pour autant que ces évolutions se déroulent dans le dialogue, avec un souci partagé de préservation de l’outil et des conditions de travail.
Face aux incertitudes du projet Tempo, Force Ouvrière, fera preuve d’une vigilance redoublée, tant en ce qui concerne la défense de l’emploi que des intérêts, professionnels, moraux et légitimes des salariés, à la rédaction nationale et à la rédaction de Paris Île-de-France.
Merci pour votre écoute.
(* Transfert des émissions de France Télévision SA à France Télévision studio)