Un CCE extraordinaire vient d’avoir lieu sur l’attribution des caméras. Il met fin à la procédure d’information-consultation des CHSCT et de l’ICCHSCT (instance de coordination) sur la question. Ce rendez-vous avait pour but de valider un accord pour le déploiement des caméras dans les établissements qui ont rendu un avis. Une deuxième phase de consultation devrait avoir lieu d’ici à la fin décembre ; la direction promet des éléments d’informations supplémentaires aux CHSCT qui n’ont pas rendu d’avis.
Pour la direction, deux éléments président au choix des caméras : la nature du sujet (choix éditorial) et les restrictions médicales. Le choix de la direction s’appuie également sur le rapport d’experts SECAFI qui affirme qu’aucune caméra n’est idéale et que pour éviter les TMS (troubles musculo-squelettiques), il faut utiliser alternativement différents types de matériels. Pour la direction, cette vision des choses a les vertus de la prévention dont elle doit se prévaloir dans ses obligations légales de santé au travail.
FO comprend cette position mais considère qu’elle peut aller à l’encontre du souhait des hommes et des femmes d’image de l’entreprise. La caméra est un objet très personnelle, elle relève presque pour certain d’un rapport charnel ! En effet, elle accompagne en permanence ces salariés dans leur quotidien, elle est configurée selon le mode de fonctionnement de chacun. FO a indiqué qu’avant 2008 (date d’attribution des XDCam), les caméras étaient attribuées de façon nominative et que cela satisfaisait tout le monde. Pour FO, chacun doit pouvoir s’approprier son matériel, meilleure façon d’en prendre soin et d’en assurer une plus grande longévité, plus grande longévité physique et morale aussi des salariés. En effet, multiplier les matériels démultipliera les TMS et les RPS (risques psychosociaux). Quoi de plus pénible que de se demander le matin si la caméra est bien configurée, si elle dispose de HF, si tous les accessoires sont bien présents ? Caméra 5 le lundi, caméra 3 le mardi, caméra 7 le jeudi… Cette façon de fonctionner participe à la dépersonnalisation de l’entreprise (alors que la nouvelle présidente veut remettre de « l’humain » dans notre organisation), cela est démoralisant et est souvent perçu comme du mépris.
Qu’à cela ne tienne, sur le principe « scientifico médical » et sur la crainte de recours juridiques en cas de maladie professionnelle, la direction a déjà imaginé la distribution des joujoux. Au national, où la demande de caméras de poing est un peu plus forte aujourd’hui, on sait déjà que la dotation se fera à hauteur de 63% de grosses caméras (PMW 400L) et de petites (PXW X200) pour le reste, la PMW 300K2 restant marginale. Il semble là que les souhaits personnels aient été entendus !
Pour les outre-mers, ce sera une petite caméra pour tout le monde avec un pool de grosses caméras, au moins une par reportage tourné dans la journée et disponible selon la nature du tournage. Pour France 3 régions et selon les premières remontées d’information, on s’acheminerait vers du 50/50. 50% de petites, 50% de caméras d’épaule (PMW 400L) par établissement mais cela reste encore une hypothèse selon la direction. La consultation n’est pas terminée et Philippe Imart promet de remettre à disposition un kit de caméras aux établissements qui le demanderont car, dit-il, chaque salarié doit pouvoir tester le matériel.
A Nantes, les JRI veulent tous des petites caméras ; à Caen, ils veulent en majorité des grosses caméras ; A Reims, ils veulent en majorité des caméras intermédiaires. Le choix des caméras paraît cornélien mais pas tant que ça…
Le choix doit répondre aux problématiques suivantes : assurer une qualité d’image optimale, répondre aux choix éditoriaux, préserver la santé mentale et physique des salariés. Conclusion pour FO : chacun doit pouvoir choisir SA caméra, sa propre boîte à outils comme tout bon artisan. Pas question d’une répartition standardisée dans les établissements.
Enfin, le coût des caméras ne semble pas être une préoccupation première pour la direction qui a conscience que le coût humain en termes de maladie professionnelle pourrait être plus lourd si la loi venait à se durcir dans ce domaine pour les entreprises. La santé au travail passe par le bien-être des salariés. La direction doit donc les écouter.
D’ici à la fin de l’année, FO invite en particulier les directions techniques des établissements du réseau France 3 dont le CHSCT n’a pas rendu d’avis à demander aux services de Philippe Imart un nouveau kit de caméras afin de finaliser les essais et de permettre notamment aux JRI des BEX de tester le matériel. Pour information, le matériel est resté une quinzaine de jours dans les stations d’outre-mer et a pu être testé en conditions réelles. Force Ouvrière invite en conséquence toutes les femmes et les hommes d’images de France télévisions à indiquer leur choix à leur direction technique respective et de le mettre en copie à notre syndicat.