Plus de 6 millions de chômeurs en France !

Le nombre de chômeurs en catégorie A, B, C dépasse pour la première fois la barre des 6 millions.

En avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B ou C atteint un niveau historique, en s’établissant à 6 064 400.

La Dares et Pôle emploi ont publié ce jour, des indicateurs du marché du travail spécifiques à la crise sanitaire pour le mois d’avril 2020. Malgré le recours systématique à l’activité partielle et la mise en place du « travail à domicile » ou « télétravail » dans des conditions souvent aléatoires, les chiffres sont désastreux.

Compte tenu de la crise, la Dares et Pôle emploi poursuivent la communication des chiffres mensuels du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois. En avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B ou C atteint un niveau historique, en s’établissant à 6 064 400. On observe le mois dernier une nouvelle importante bascule des chômeurs en activité réduite vers la catégorie A qui connaît une hausse mensuelle de 22,6 %, pour concerner 4 575 500 individus.

“En avril 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A en France (hors Mayotte) enregistre sa plus forte hausse (+843 000 par rapport à mars, soit +22,6 %), pour s’établir à son plus haut niveau depuis le début de la série en 1996 (4 575 500). Sur trois mois, 1 065 200 demandeurs d’emploi supplémentaires sont enregistrés dans cette catégorie”, la Dares et Pôle emploi dans leurs statistiques du mois de mars des demandeurs d’emploi en fin de mois, publiées jeudi 28 mai 2020. Parallèlement, “le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B, C) diminue fortement (-633 600, soit -29,9 %)”.

PLUS DE 6 MILLIONS D’INSCRITS EN ABC

“Trois quarts de la hausse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A observée ce mois-ci est alimentée par des personnes inscrites en catégories B et C en mars”, expliquent les opérateurs. “Au total, l’effectif des catégories A, B, C s’accroît de 209 300 au mois d’avril (soit +3,6 %)”, soit “la hausse mensuelle la plus forte jamais enregistrée depuis début 1996, la seconde étant celle du mois dernier (+177 500)”. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, B, C s’établit en avril 2020 à son niveau le plus haut jamais observé et passe la barre de 6 millions pour s’établir à 6 064 400 individus.

“Cette augmentation du nombre d’inscrits en catégories A, B, C intervient dans un contexte de baisse des entrées à Pôle emploi (-19,1 %) et de repli encore plus marqué des sorties (-34,9 %). Ainsi, bien qu’en recul, les entrées restent supérieures aux sorties, qui atteignent de leur côté leur minimum historique”, résument la Dares et Pôle emploi.

Les inscriptions en catégorie A ont explosé: +843 000 personnes supplémentaires, soit une augmentation de +22, 6% en un mois, il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis 1996 ! Le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégorie B et C), c’est-à-dire les demandeurs d’emploi qui cumulent un ou des emplois avec les allocations chômage, diminue nettement : – 29,9% (soit 663 600 personnes en moins). Cette baisse sans précédent s’explique par le fait que ces deux catégories basculent désormais dans la catégorie A puisque ces allocataires n’ont pas été en mesure de travailler.

Les entrées pour fin de mission d’intérim ou fin de contrat restent à un niveau très élevé : la poursuite du confinement en avril, a comme l’avait soulevé FO, conduit au non-renouvellement de contrats d’intérim et contrats courts accompagné d’une baisse des embauches. A nouveau, les demandeurs d’emploi les plus précaires sont les plus impactés ! En effet, avec les nouvelles règles d’entrée dans l’indemnisation du 1er novembre 2019, ces derniers se retrouvent de plus en plus souvent exclus de l’assurance chômage !

Outre une forte augmentation du nombre d’inscrits à Pôle emploi, ces chiffres s’expliquent également par une baisse massive du nombre de sorties du chômage des demandeurs d’emploi (-34.9%).

Pour la première fois en France, le nombre de demandeurs d’emploi dépasse le seuil des 6 millions d’inscrits. Il y a tout lieu de craindre que ces chiffres empirent significativement en septembre avec l’arrivée sur le marché du travail d’environ 700 000 jeunes.

A cette situation s’ajoute la crainte que la réduction de la prise en charge dans l’activité partielle (de 100% à 85%) dès le 1er juin, si elle n’est pas accompagnée d’un contrôle strict des procédures de suppressions d’emplois (licenciements, ruptures conventionnelle), n’aggrave encore la situation.

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FO réitère sa revendication d’une suspension des procédures de licenciements, d’un contrôle strict afin d’empêcher les suppressions d’emplois là où les entreprises ont bénéficié ou bénéficient d’aides publiques, rappelant la nécessité de les conditionner, contrôler et sanctionner. Cette situation légitime d’autant plus l’urgence de l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, décidée en juin 2019 par le gouvernement, contre l’avis unanime des syndicats et le retour à la convention négociée en 2017.