ÉDITIONS LOCALES – FO SOLIDAIRE AVEC L’ECOEUREMENT DES SALARIÉS

Depuis cette rentrée, des scud s’abattent à nouveau sur les éditions locales. Mais cette semaine, le discours a changé. Fini le temps des “groupes de travail” exprimant leurs souhaits…Fini le message selon lequel “les décisions ne seraient pas les mêmes partout”… Cette fois ci, dans les différents CE du réseau France 3, la direction a fait tomber le couperet : il nous est dit clairement que toutes les éditions disparaîtront entre le 1er janvier et la fin juin. Même celles qui n’étaient pas vouées à la fermeture jusqu’à présent se retrouvent désormais dans le collimateur. Pourquoi ce changement de position ? La nouvelle restriction budgétaire annoncée par le gouvernement y serait-elle pour quelque chose ? Probablement, même si la direction nous dit que les implantations locales et les effectifs ne seront pas modifiés. Ça, ça n’est pas exact ! Il n’y a qu’à regarder l’exemple de la région Centre Val de Loire, et notamment l’équipe de la locale de Bourges pour s’en convaincre :

– plus d’assistante, partie dès le premier mois suivant la fin de l’édition

– journalistes : – 1

– monteurs : – 1

– et désormais, plus de rédacteur en chef.

Sur cela, la direction va devoir s’expliquer… Ce qu’elle nous dit pour le moment, c’est que sa motivation serait pour l’essentiel le problème de visibilité de nos éditions de proximité (présentes uniquement sur le réseau hertzien, et donc pas accessibles auprès de tous les téléspectateurs). Certes… Rappelons quand même que cette situation est notamment liée au choix de la direction de ne pas investir dans la diffusion des éditions locales sur les box ni sur le satellite.

Mais, même sans cela, n’existe-t-il pas d’autres solutions permettant d’améliorer cette visibilité ? Et donc de réussir à préserver ces éditions d’hyper proximité auxquelles nous sommes attachés ? Nous à Force Ouvrière, nous en identifions trois.

Déjà, ce qui a été choisi sur les antennes du Limousin et de Poitou-Charentes… Aujourd’hui, le problème ne se pose pas avec les éditions de la Rochelle et de Brive, puisque les rendez-vous sont exposés sur l’intégralité de leur antenne, avec tous les moyens de diffusion régionale.

Peut-être que ce n’est pas envisageable partout… Admettons ! Mais dans cette hypothèse, une autre solution a été choisie pour l’édition locale de Metz…

Moyennant une refonte de son offre éditoriale, plus de la moitié de l’édition est désormais visible à l’échelle régionale. Ainsi, aucun téléspectateur n’est lésé, la visibilité est fortement améliorée…et cette exemplarité a permis à la Lorraine d’afficher l’une des meilleures audiences de France pour son 19/20 la semaine dernière. Voilà une piste parfaitement adaptée à des antennes contenant une ou deux éditions locales.

Enfin, 3ème solution, encore plus ambitieuse : le projet discuté en Aquitaine pour proposer une chaîne de plein exercice, en partenariat avec les collectivités locales, comme en Corse. Un premier projet avant que d’autres voient le jour, dans d’autres régions ??? Peut-être ? C’est en tout cas ce qui a été dit par notre présidente…et ce que nous souhaitons ! Mais alors, quelle absurdité de vouloir supprimer en 2018 des rendez-vous de proximité qui reverraient le jour l’année suivante !

Plus globalement, faire disparaître de la sorte toutes les éditions locales, véritable lien avec nos téléspectateurs férus d’infos de proximité, est juste criminel. C’est la destruction programmée de nos forces vives en région, au profit de groupes privés qui ne manqueront pas de prendre notre place. Et qui nous dit que l’hémorragie s’arrêtera là ? Ces fermetures ne sont-elles pas que le premier étage d’une fusée, avant une suite (la disparition des BRI, pour ne garder que des antennes “grandes régions”) ?

Au terme de cette triste semaine, nous comprenons évidemment l’écœurement et la colère des salariés qui se sont si fortement investis pour la réussite de ces éditions, depuis 25 ans pour certaines, et qui se sentent trahis à l’issue de cette semaine.

Force Ouvrière soutiendra donc l’action de celles et ceux qui souhaitent manifester cet écœurement et cette colère par la grève mercredi 27 septembre (jour de CCE -avec un point sur les locales à l’ordre du jour- mais aussi jour de convocation de tous les rédacteurs en chef des éditions locales à Paris… Pour quoi faire ? Recevoir la feuille de route pour l’arrêt des machines ?) Le syndicat FO Médias exige de la direction qu’elle prenne ses responsabilités, notamment ce jour-là. Alors que le climat social devient délétère au sein des équipes, et que les articles de journaux se multiplient, il est plus qu’urgent de revoir cette copie, et mettre fin à ce massacre.