ALERTE À LA LOCALE DE METZ

Cette première semaine d’octobre aura été particulièrement difficile pour les salariés de l’édition locale de Metz.

Ces difficultés font suite à celles vécues depuis cette rentrée, la plus difficile depuis la naissance de cette locale voici 27 ans. Sans concertation, il avait été décidé durant l’été de renoncer à la couverture de l’actualité du bassin de population, afin de proposer une “édition des territoires” diffusée à l’échelle régionale.  Au moment où, sur l’ensemble du réseau France 3, le message fort était celui-ci : “désormais, toutes les éditions locales de France sont programmées au même horaire : en ouverture de la nouvelle tranche du 19/20 à 18h53“.

Après juste une semaine de diffusion, les salariés ont vite constaté les dégâts. Comment expliquer en effet aux nombreux téléspectateurs et contacts de terrain qui les interpellent que, désormais, les journalistes de la locale n’étaient plus en capacité d’exercer leur mission de service public d’information sur la Moselle ?

Pour rappel, cette locale couvre le département le plus important de l’antenne de Lorraine, fort de 2 millions d’habitants (la moitié de la population lorraine). Cette zone se trouve être la seule de France à se trouver avec trois frontières : Belgique, Luxembourg et Allemagne). C’est un territoire à l’économie riche et dynamique, le véritable centre décisionnel politique et administratif du territoire lorrain.

Dès la semaine suivante, une réunion a été organisée entre les salariés et la direction. Message entendu : cette dernière accepte de revoir la copie de la ligne éditoriale. Elle propose un retour à un traitement de l’actualité de leur zone de couverture, mais sous une forme différente de celle du journal régional. Avec un travail type “dossier”, avec plusieurs angles, la présence d’invités (en prenant l’exemple de la crise des urgences).

Seul souci : cette nouvelle organisation nécessite du temps. Déjà pour la mise en œuvre, mais surtout pour caler ces sujets (plus compliqués à organiser que de simples actualités de JT). Or, cette mise en œuvre, en plein mois de septembre, s’avère logiquement compliquée. C’est un peu comme s’il s’agissait de « changer la roue d’une voiture sans que celle-ci ne s’arrête ».

Pour FO, il est clair qu’il aurait été préférable que ces discussions aient eu lieu avant la rentrée. Cela n’a pas été le cas, c’est ainsi, et il faut “faire avec”. Pour autant, la direction a la responsabilité de la santé au travail, et doit veiller à la façon dont les choses se passent.

Cette semaine, les conditions de travail sont très difficiles sur Metz. Le rédacteur en chef et l’un des deux monteurs ont dû être arrêtés. L’édition de Metz de jeudi 3 octobre a dû être gérée depuis Nancy, par le cadre déjà en charge du journal régional, donc forcément en difficulté lui aussi pour bien suivre les 2 éditions. Résultat, à 17h30, toujours aucune nouvelle de la direction : les équipes sont livrées à elles-mêmes, et se sentent désorientées. Le ressenti est grave : « chaque jour est une nouvelle approximation ! ». La surcharge de travail est évidente. Plusieurs salariés de l’équipe ont dû avoir recours à des traitements médicaux. La lisibilité des éditions au jour le jour, elle, n’est pas au rendez-vous.

Dans le même temps, c’est tout le travail de couverture de l’actualité de la Moselle qui se retrouve dégradée. Combien de sujets “locaux” de la zone de Nancy dans le journal régional ? En comparaison, combien de sujets tournés par l’unique équipe  d’actu 57, quand elle ne se retrouve pas supprimée ?

Très clairement, il est urgent de se préoccuper sérieusement du devenir de cette tranche. Les salariés mais aussi les téléspectateurs sont attachés à cette locale de Metz. Quelle que soit sa forme de cette édition, il est essentiel que la direction se préoccupe de sa bonne organisation (avec les moyens appropriés), mais aussi de sa bonne identification. France 3 doit être fière de sa locale de Metz comme elle a su l’être la semaine dernière pour l’anniversaire des 20 ans de la locale du Grand Lyon.