A Rouen, la colère gronde…comme partout ailleurs !

Les Délégué Syndicaux Centraux FO entament actuellement un grand tour du monde des établissements de France 3 et 1ère Outremer. Ils vont à la rencontre des salariés et dressent des constats destinés à mieux connaître le cœur de l’entreprise unique. Pour les journalistes, les techniciens, les personnels administratifs, les CDD, les intermittents le constat est unanime : la situation se dégrade et les perspectives d’avenir sont maigres. L’exemple de la station de France 3 Haute-Normandie est extrêmement évocateur de la morosité qui gagne encore du terrain dans l’entreprise…

Ce jour là à Rouen, le temps est glacial. A l’intérieur de la station, l’atmosphère l’est tout autant. Devant la machine à café, on échange un peu de chaleur humaine, quelques sourires, de désespoir peut-être…

Entre deux portes, on apprend qu’on rabote ici deux équivalents temps plein par semaine à la palette graphique, et c’est la richesse du contenu rédactionnel qui trinque ! Ailleurs, on profite d’un départ en retraite pour faire disparaître un poste de technicien de reportage sur le DSNG, et on met en péril l’envoi du sujet et la captation du direct assurés par un vidéo et un JRI. La qualité à l’antenne peu importe, la réactivité sur l’actu chaude, aussi ! Il faut dégraisser à tout prix.

La scripte qui sort sur « Vu d’Ici », une quotidienne de 7 minutes tournée, montée, mixée, diffusée dans la même journée passe à la trappe. Exit donc du tournage et du montage ce maillon essentiel de la chaîne de production.  Le rédacteur en charge de l’émission devra, en plus du calage et du tournage, en assurer le montage, le privant de son temps de préparation pour celle du lendemain.

Résultat: la pérennité d’une émission bien perçue et qui a trouvé son public est remise en cause… et l’étau ne cesse de se resserrer sur les salariés.

Dans le même temps, la direction crée un poste au service communication et nomme un coordonnateur web à gros K€.  Pour Force Ouvrière, il n’est pas question de saborder les moyens de production et de post-production au profit de nouveaux cadres. 

A l’antenne normande, l’amertume est à son comble dans un contexte de flux tendu. Les salariés se mobilisent dans un mouvement de grève de 24 heures, suivi à 80 %.

Rouen n’est qu’un exemple, il y en a d’autres…

La négociation sur la  Gestion Prévisionnelle de l’Emploi (GPE) a à peine commencé à France Télévisions que déjà des coupes sombres de personnels s’abattent sur les établissements. Nos directeurs de Pôle seraient-ils zélés à ce point ? La GPE vise à mettre en adéquation volume d’activité et effectifs.

Il semblerait que sur le Pôle Nord-Ouest, on anticipe déjà et que la logique soit inverse: supprimer l’emploi sur de l’activité existante.

Parallèlement, on renforce la technostructure avec l’apparition de cadres intermédiaires ou le maintien de directeurs dépossédés de toute activité managériale réelle dans un système devenu hyper centralisé. Pourtant, le Président Pflimlin a promis de réduire le structure de direction. Qu’en est-il sur le terrain ? On réduit l’appareil de production et les directeurs se font le relais sans sourciller de cette politique de casse, s’assurant du même coup la pérennité de leur part variable.

Force Ouvrière s’insurge contre cette gestion du toujours plus avec du toujours moins et réclame le rééquilibrage des moyens humains et matériels sur tous les établissements du groupe, en particulier en régions, principale cible du plan d’économies imposé par la tutelle. Cela exige pour la direction de regarder très précisément le fonctionnement de chaque service, d’en évaluer l’activité et d’y faire correspondre l’emploi nécessaire.

Oui a une gestion millimétrée mais non à des opérations de bucheronnage.

Oui au développement du web mais non à la marche forcée et violente vers le numérique, au détriment de l’antenne prémium qui, jusqu’à présent, existe encore.

L’emploi lié à la production doit être préservé. La pérennité des antennes régionales est engagée, la santé des salariés aussi.

Si le plan d’économies est en marche, il a déjà l’aspect d’un laminoir. Force Ouvrière France Télévisions ne permettra pas qu’on détruise des pans entiers d’activités et que l’on étrangle les salariés davantage.