Tempo :
Delphine Ernotte n’avait pas tout dit aux salariés de France•tv

Ce n’est ni une rumeur, ni un bruit de couloir. 

Ce n’est pas une fake-news ou un propos rapporté à l’issue d’un dîner en ville. 

C’est une phrase prononcée solennellement par Delphine Ernotte lors de son audition très préparée devant la commission des finances de l’Assemblée nationale le 5 juillet dernier.

Détaillant le projet Tempo, la présidente de France Télévisions a déclaré aux députés :

« A la rentrée, nous allons franchir une étape extrêmement importante pour notre groupe, qui est assez décisive, puisque nous allons arrêter les éditions nationales de la •3 et étendre les plages d’éditions locales par 24 antennes régionales de France•3, le 4 septembre.
Donc l’information sur la •3 sera désormais 100% une information locale et régionale ».

(Ceux qui douteraient de l’exactitude de la citation peuvent consulter à loisir la vidéo de l’audition – l’extrait se trouve entre 28 mn 22 sec et 28 mn 49 sec).

On reste pantois devant un tel aveu et on se demande au passage comment une telle phrase a pu passer inaperçue. 

Que deviennent alors l’info nationale & internationale dont les initiateurs du projet Tempo nous assurent sans rire depuis un an qu’elles seraient pilotées depuis les régions pour être traitée de façon novatrice et éclairante ? 

Où sont donc passées ces grandes sessions d’informations dont on nous a garanti qu’elles seraient réalisées en coopération et en harmonie avec les troupes (ou ce qu’il en reste) de la défunte rédaction nationale ? 

Elles sont passées à la trappe ! 

Il suffit pour s’en convaincre d’écouter ce que déclare Delphine Ernotte aux élus de la nation. En dépit des promesses cent fois réitérées par la direction aux personnels de France Télévisions, le projet Tempo constitue bien une suppression pure et simple de l’information nationale et internationale de l’antenne de France 3. 

Le train Tempo étant désormais sur les rails pour une arrivée prévue à son terminus le 4 septembre, la présidente de France Télévisions a-t-elle décidé qu’il était temps de sortir du bois ? 

Ou aurait-elle parlé trop vite, trop imprudemment ? 

S’agit-t-il d’une gaffe, d’un lapsus ?

Peu importe. 

Il est désormais clair que, depuis maintenant un an, la direction de France Télévisions nous balade, nous promène et nous ment. 

Le projet Tempo semble bien relever de la tromperie sur la marchandise. 

Au-delà des doutes sérieux que l’on était légitimement en droit d’émettre sur la faisabilité du projet, les journalistes de France Télévisions comme les personnels techniques et administratifs sont aujourd’hui fondés à dénoncer la mort programmée de l’information nationale et la casse d’une rédaction qui sera mise en œuvre à la rentrée de septembre.