Grandeurs et servitudes des bureaux régionaux de France•2

Liminaire FO

Force Ouvrière prend acte des conclusions du rapport d’enquête sur les conditions de travail dans les bureaux de régionaux de France 2, enquête qui a été effectuée à la suite de la demande de l’ensemble des organisations syndicales.

Sans dramatiser, le rapport a su mettre en évidence les servitudes et les difficultés de ce poste de correspondant en région  – « un métier passionnant mais usant. », reconnaît le rapport –  notamment en raison de « l’amplitude des journées, les kilomètres, la disponibilité permanente, les jours d’astreinte, les amplitudes horaires … ». 

Autant de conditions de travail exigeantes, lourdes, qui ne sont pas sans conséquences parfois sur la vie de famille. Il faut rappeler que l’amplitude d’une journée de travail « normale » avoisine les 11 heures. Cette pression est en outre accentuée par la montée en puissance de différentes éditions quotidiennes, depuis Télématin jusqu’au 23 heures de France Info et des demandes croissantes de ces éditions. 

Cette charge très lourde de travail est globalement acceptée par les équipes dont il faut saluer l’engagement professionnel mais l’enquête souligne tout de même le souci de ces équipes d’éviter les « tournages inutiles » ou « non-urgents », à des distances et des heures inacceptables. A titre d’exemple, l’un des journalistes cités dans le rapport souligne avoir un jour effectué quatre heures de route pour – au final – une séquence de 10 secondes dans un sujet. 

Selon les salariés interrogés, « Les moyens humains ne sont plus en adéquation avec les objectifs fixés pour les équipes. » A cet égard, il faut souligner que les demandes des éditions liées à la nouvelle formule de Télématin – basée sur une intensification  de la couverture de l’actualité – mise en place depuis septembre a encore accru la charge de travail ainsi que les contraintes horaires.

Le rapport souligne également le sentiment de nombreux correspondants que les éditions sont parfois déconnectées des réalités du terrain et que leurs demandes ne correspondent pas toujours à la réalité d’un sujet.

Les équipes font aussi part – de manière très nuancée et constructive – de leur désir de pouvoir mieux dialoguer avec les éditions parisiennes, et d’être entendues, concernant la pertinence des reportages demandés et des angles suggérés.  

Sans détailler plus avant toutes les questions mises en exergue dans ce rapport, nous nous félicitons qu’il ait permis de faire le point sur les conditions de travail des équipes des bureaux régionaux de France 2. Le syndicat Force Ouvrière appelle la direction à faire le nécessaire pour que ce rapport d’enquête ne reste pas lettre morte et que les conclusions et préconisations qu’il formule lui-même – concernant notamment le recrutement, la planification, la rationalisation des horaires et l’écoute des personnels concernés – soient effectivement mis en place dans la durée et de manière pérenne.