Feuilleton de Vendargues, un accord avec des avancées, mais qui doit progresser

À la veille du 5 juin, l’heure est au bilan… Depuis le dépôt du préavis de grève intersyndical FO/CFDT/CGT, cinq réunions de négociations se sont tenues. Les discussions ont porté autour de 4 thèmes :

  • Le nouveau feuilleton quotidien et ses conséquences
  • Les autres activités (équipes légères, vidéo mobile, fictions, post production, vidéographie)
  • L’emploi
  • Et l’avenir des sites de la filière

À l’issue de ces discussions, FO estime que l’essentiel du texte du projet de protocole négocié constitue une avancée intéressante pour le personnel par rapport au projet initial présenté au CCE du mois de mars. Après échange avec des salariés, il s’avère que de nombreux points donnent satisfaction.

Tout d’abord, le calendrier du projet est détendu, et devient plus aisément envisageable pour les collègues qui seraient tentés (avec un début d’activité décalé à avril 2018 sur place à Vendargues, pour une mise à l’antenne à partir de septembre).

Autre point important : l’engagement est donné qu’aucun site ne sera fermé et que la garantie de pleine activité sera accordée aux salariés qui y sont affectés. Ajouté à cela, la mise en place d’une commission de suivi, dans le même esprit que celle existant pour France Info (CASMOA).

Et surtout, les conditions de travail pour la fabrication de ce feuilleton seront étudiées dans un groupe de travail, conformément aux demandes de FO. Ce groupe examinera aussi “l’impact financier et les aménagements à conduire pour les collaborateurs permanents qui à l’occasion de leur mobilité́ sur le site de Montpellier perdraient le régime spécifique lié aux activités de fiction”.

À noter enfin, d’autres groupes de travail plancheront sur les métiers de menuiserie et accessoires, sachant que, parallèlement, il sera procédé à l’ouverture d’ateliers d’assemblage sur chaque site fiction…y compris là où il n’existe plus de menuiserie.

Reste toutefois un aspect du projet pour lequel les propositions n’ont pas évolué autant que nous l’aurions souhaité : le nombre de fictions que les équipes seront amenées à fabriquer à compter de 2018.

Alors que celui-ci s’élève aujourd’hui à 32 fictions par an (soit 8 pour chacun des sites de Bordeaux, Lille, Lyon et Marseille), le projet initial prévoyait de descendre à 20 fictions dès 2018. Les discussions permettent finalement d’obtenir un nombre de 24 fictions pour 2018, et le fait que le sujet sera rediscuté dans un an pour les périodes à compter de 2019. La direction après de longues discussions a donc concédé 4 fictions supplémentaires.

Cependant, pour FO, ce n’est pas suffisant : la baisse du nombre d’unitaires reste très importante, sachant que, au-delà du nombre proprement dit, c’est surtout la question de la préservation du savoir-faire qui est posée. De par leur implication, leurs compétences et leur professionnalisme, les salariés de la filière veulent à juste titre  que leurs activités de fabrication restent l’un des fleurons de l’entreprise.

Pour autant, était-il possible d’espérer réellement davantage ? Nous pensons que non… Pourquoi ?

Car fabriquer le nouveau feuilleton + 20 fictions unitaires par an reviendra déjà à voir progresser les ETP de 23 postes. Le rajout de 4 fictions supplémentaires générerait quant à lui 30 ETP en plus, ce qui amènerait alors un total à + 53 ETP. La direction nous répond alors qu’elle n’en n’a pas la possibilité.

Même si le propos semble difficile à entendre, il apparaît d’après les expertises que la direction ne dispose pas de marge de manœuvre. Elle doit effectivement respecter une limite globale d’ETP : en conséquence, accepter d’augmenter le volume dans ce service l’obligerait à devoir réduire d’autant les ETP dans d’autres services…car il faudra bien que quelqu’un les absorbe !

En découvrant ces informations, des salariés nous ont alors répondu qu’ils ne souhaitaient pas que le problème soit finalement reporté sur d’autres secteurs de l’entreprise. Tels que les administratifs ? Certains services du réseau ? Ou encore les rédactions ?

Pour FO, c’est donc clair : nous regrettons la réduction du nombre de fictions, mais comprenons qu’il est malheureusement impossible de pouvoir aller au-delà en l’état. Et les quelques jours de ce préavis ne seront malheureusement pas suffisants pour régler un problème de telle nature.

C’est pourquoi Force Ouvrière valide cet accord même s’il reste incomplet et souhaite procéder aujourd’hui à la signature du protocole d’accord tel qu’il est rédigé. Mais nous ne lâchons pas pour autant sur cette question du nombre de fictions. D’autres occasions se présenteront dans le calendrier pour rechercher toute solution permettant de sauvegarder le volume d’activité.

Faut-il passer par la tutelle ? Ou se montrer plus imaginatif ? Nous trouverons… Car nous devons pouvoir être en capacité de fabriquer en interne les produits dont nous avons besoin…et ne pas nous retrouver dans l’obligation d’acheter à l’extérieur juste pour des questions d’ETP.

Nous n’oublions pas non plus cet autre argument justifiant une moindre baisse de nos productions : la performance économique future des sites fabriquant de la fiction unitaire. Car il apparaît évident que des charges fixes n’évolueront pas…et représenteront donc une part plus importante dans le coût d’exploitation des sites s’il y a baisse du volume. Cet aspect-là justifie donc aussi que des solutions soient trouvées pour pouvoir fabriquer plus que le volume de fictions annoncées. Ces solutions constituent donc une source d’économie vertueuse pour une diminution de la part de frais fixes.

Force Ouvrière restera mobilisé sur ce dossier essentiel pour l’avenir de l’antenne, de l’entreprise et des salariés.

2 réflexions au sujet de “Feuilleton de Vendargues, un accord avec des avancées, mais qui doit progresser”

  1. “Après échange avec des salariés” ???? Pas vu de représentant de FO sur le site de Lille. Nous sommes opposé fermement à cet accord. Certes quelques avancées, mais l’essentiel n’y est pas, à savoir le nombre de fictions.
    Ce mardi, le site de Lambersart sera en grève.

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