Attentat de Nice : Quelle déontologie pour le service public ?

Force Ouvrière tient tout d’abord à exprimer sa compassion et sa solidarité aux familles des victimes meurtries par ce drame.

 

Les rédactions de France Télévisions se sont mobilisées pour couvrir l’attentat.

Malgré tout, l’édition spéciale de France 2 a été mise en cause dans son traitement de l’information :

  • Quelles règles déontologiques faut-il appliquer dans de telles circonstances ? Que faut-il montrer ou ne pas montrer ?
  • Le témoignage d’un homme sur le coup de l’émotion avec le corps d’un proche en arrière-plan était-il diffusable ?

Ce sont certes des images dures, terrifiantes et insupportables…mais elles montrent la réalité de la barbarie de certains hommes. Les équipes de tournage ont fait leur travail en professionnels sur le terrain. Le choix de les diffuser s’est décidé au niveau de la hiérarchie, dans l’urgence certes mais dans un souci d’informer. Ensuite, la polémique a eu lieu et pas seulement sur « les réseaux sociaux ». Entre journalistes et professionnels de l’image, il y a eu des débats : beaucoup pensent que ces images devaient être diffusées au nom de l’information, une information trop souvent « édulcorée ». D’autres au contraire estiment que ces images, trop brutales et diffusées dans la précipitation portent atteintes à l’intimité et la dignité des personnes interviewées ou des familles des victimes.  Pourtant, aussi horribles ces images soient-elles, il peut paraître nécessaire de montrer la terrible réalité. Pour FO, la question se pose : quelle déontologie faut-il adopter sur nos chaînes de télévisions publiques ?

Au lendemain du drame, suite à la polémique sur internet, les salariés de France Télévisions ont découvert un message d’excuses de la direction : « l’édition spéciale de la nuit de France 2 consacrée aux événements dramatiques de Nice a diffusé un sujet montrant des témoignages et des images choquantes. Ces images brutales qui n’ont pas été vérifiées selon les usages ont suscité de vives réactions. Une erreur de jugement a été commise en raison de ces circonstances particulières. La diffusion de ce type d’image ne correspond pas à la conception de l’information des journalistes de l’entreprise. France Télévisions tient à présenter ses excuses à l’ensemble du public ».

Après cette polémique, il faut agir.

Pour Force Ouvrière, la charte d’éthique et des principes professionnels des journalistes doit être rappelée,  et il faut préciser la déontologie à adopter dans ce type de situation.

Le 6 juillet, avant cet événement dramatique, FO avait demandé par courrier à la direction la réunion de la commission de déontologie pour définir une ligne éditoriale. Dans un communiqué publié le 18 juillet, Michel Field en fait une ébauche : «… les témoignages, le récit et certaines images des événements sont aussi indispensables, et la question éthique de ce que nous décidons ou nous interdisons de montrer se pose à chaque minute. Ni voyeurisme, ni complaisance morbide, mais pas non plus d’auto-censure ou d’euphémisation de l’horreur. Prenons garde à la tentation grandissante de « la guerre sans image ».

Mais « si le reste est affaire de jugement au coup par coup », il est néanmoins impératif de rappeler certaines règles communes.

Force Ouvrière a été entendue, la commission de déontologie se réunira le 21 septembre. N’hésitez pas à nous communiquer vos avis et vos réactions.

 

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