Le premier président de la Cour des comptes a eu des mots extrêmement durs pour qualifier le régime des intermittents du spectacle : « une dérive persistante ». Selon lui chaque année, il creuse d’un milliard le déficit de l’assurance chômage. L’ardoise est lourde ; elle est estimée à plus de 18 milliards d’euros.
Pour Didier Migaud et la Cour des comptes, il faut clairement mettre fin à cette dérive financière car les bénéficiaires de ce régime d’indemnisation ne représentent que 3 % des demandeurs d’emplois.
« On est en train de préparer les organisations syndicales à quelque chose de très dur. »
Françoise Chazaud, la secrétaire générale de la Fédération des Arts, du Spectacle, de l’Audiovisuel, et dela Presse- FO(FASAP-FO) a vivement réagit sur FranceTV Info à ces propos. « Nous sommes très inquiets, car la plupart des intermittents gagnent très peu. Quand ils sont indemnisés par l’assurance chômage, ils sont suspendus au téléphone pour répondre aux petites annonces ». Elle affirme que « ça fait pas mal de mois qu’on entend des attaques extrêmement dures contre les intermittents ». Françoise Chazaud regrette qu' »on pointe du doigt les artistes qui gagnent bien leur vie, mais elle poursuit en expliquant que « quand on connaît la réalité des conditions de travail, ce n’est pas fastueux ».
Selon la Fasap FO, 87% des intermittents du spectacle ont des contrats précaires, contre 43% dans les autres métiers. « Ce n’est pas la solution, de s’attaquer au chômage des précaires. Il y a des abus de contrats intermittents, il faudrait d’abord donner davantage de CDI ! »
Françoise Chazaud en est persuadée : ce nouveau rapport de la Cour « est un mauvais présage pour les renégociations de l’assurance chômage », programmées d’ici à la fin de l’année.
Il suffit de lire le rapport pour s’en convaincre : « Des réponses urgentes et appropriées devront être trouvées dans le cadre de la renégociation de la convention d’assurance chômage, qui aura lieu fin 2013″…Et la secrétaire générale de prévenir : « On est en train de préparer les organisations syndicales à quelque chose de très dur. »