Une table (rase) ne fait pas un 20h !

Non, une nouvelle table ne fait pas un 20h.

Tout changer pour ne rien changer quel spectacle désolant !

Une table ronde au lieu d’une table carrée (dont le prix avoisinerait les 50 000 euros), c’est la seule surprise de ce 20h de rentrée.

Le premier JT de 20h présenté par Léa Salamé aura surtout été marqué par sa première demande de changement (sic.), pour avoir une nouvelle table.

Ça n’est pas franchement le souffle revendiqué pour « l’édition historique et référente » de France Télévisions.

Pour le reste, ouf Léa a réussi à dire « Bonsoir » comme quoi ça n’est pas si difficile, puis notre nouvelle tête d’affiche, celle de « notre vie » comme disent les affiches dans Paris, a déroulé son conducteur très professionnellement, sans provoquer non plus d’effet Waouh…

Léa Salamé arrive donc aux commandes de l’édition « historique et référente » du groupe avec une carrière déjà bien remplie.

FO France.tv lui souhaite une carrière longue et au service sincère de l’audiovisuel public.

Paroles, paroles.

Le regret de FO c’est que ses débuts, Léa les ait faits seule ou presque.

A France Télévisions on ne change pas une méthode qui perd.

Seule ou presque Léa a rassemblé 4 millions de téléspectateurs hier soir à 20h.

500 000 de plus que lors des adieux d’Anne-Sophie Lapix et même 300 000 de mieux que pour le 20h de rentrée le lundi précédant. Mais moins que les 5,8 millions d’Anne-Sophie pour ses débuts.

Même si TF1 a toujours 1,5 millions de téléspectateurs en plus que ce soit l’effet d’aubaine pour une première ou un véritable élan de sympathie, pourvu que ça dure !

Mais en interne, c’est bien seule ou presque face aux équipes que cette rentrée s’est faite.

Il y a peu le directeur de l’information déclarait pourtant : « un journal c’est une rencontre entre un présentateur et une rédaction, c’est une alchimie ».

L’ensemble des services de la rédaction, « la formidable rédaction de France Télévisions », qui se réjouissait de rencontres préliminaires avec la nouvelle présentatrice, judicieusement programmées en amont la semaine dernière, service par service, a pourtant été douché en apprenant par un mail lapidaire que ces rendez-vous étaient finalement reportés « sine die ».

Paroles, paroles, pour l’alchimie on repassera.

Un « envers du décor », peu glorieux qu’un spot de pub ridicule et maladroit ne rattrapera jamais. https://www.youtube.com/watch?v=X6D8vdTgOuY

Dans la rédaction, Léa Salamé était bien seule, recrutée et entourée seulement d’une gouvernance, d’une direction de l’info et d’une rédaction en chef « bunkérisés » (Et peut-être aussi avec un nouveau chef du service politique on y reviendra).

Côté salaires et conditions de travail, rien ne change, pourtant FO que ça change !

Pour le salaire de la présentatrice, la presse a évoqué 25000 euros par mois, on est dans le top 5 des rémunérations du groupe tout entier pour quatre jours de travail par semaine. 

Nous espérons que cet exemple sera suivi pour le reste des 8 800 salariés du groupe.

Les salaires de tous qui n’ont évolué que de 0,4% depuis dix ans doivent progresser.

Il est hors de question de négocier un nouvel accord d’entreprise où la présidente souhaite nous demander de travailler bien davantage, sans obtenir les mêmes facilités financières que celles accordées à ses nouvelles recrues de luxe.

Les personnels demandent aussi les mêmes conditions de travail.

Pour le quotidien de la présentatrice, il y aura un coiffeur, une maquilleuse et un styliste ad ’hoc très bien rémunérés eux aussi puisqu’il semble que le total « flirte » avec le « figaro » de l’ancien président François Hollande. A l’époque le Monde avait parlé en 2016 d’émoluments à hauteur de 9 000 euros par mois.

On a aussi autorisé notre nouvelle présentatrice à poursuivre sa très rémunératrice production du samedi « Quelle époque ». Ceux qui se voient refuser régulièrement des collaborations d’enseignement apprécieront.

L’information n’est pas une opinion, c’est « un moment » ?

Qu’en est-il de la probité de la présentatrice ? On a beaucoup parlé de son couple politique mais il y a les faits. Un précédent fâcheux le 10 mai dernier quand l’émission du samedi soir incarnée par Léa Salamé a présenté comme un simple et émouvant médecin témoignant de l’enfer de Gaza, celui qui n’était autre qu’un ex-candidat du parti de son compagnon Place Publique aux législatives de 2024.

Doit-on rebaptiser « Quelle époque » en « Quelle éthique » ?

C’est vrai que la « vérité » n’intéresse pas notre présentatrice, elle, elle cherche « le moment ». (Kombini, avril 2023 https://www.youtube.com/shorts/0PMs6Gwl1Ag)

Amis de la rédaction, oubliez le journalisme, le montage, l’information, devenez « momentologues » s’il vous plaît, des créateurs de Buzz.

Oubli et déontologie piétinée, l’information n’est pas une opinion, pour la direction elle est un spectacle ?

Pour FO France•tv, syndicat libre et indépendant de toute influence politique, religieuse, philosophique ou patronale, c’est inimaginable.

Tout comme aurait été inimaginable l’arrivée d’un nouveau chef du service politique pour remplacer le précédent, moins en cour à l’Elysée dit-on. Et c’est pourtant vrai avec le recrutement de Yaël Goosz de France Inter dans les bagages de Léa Salamé, affecté pour l’instant à Franceinfo, mais le chemin semble tout tracé.

Ce piétinement des valeurs qui font notre audiovisuel public avec l’honnêteté et la rigueur notamment, n’est qu’une illustration de plus du mépris qui guide notre gouvernance.

Le non-respect de ces valeurs, des règles et du droit, la violence sociale érigée en mode de management permanent sont devenus plus qu’insupportables.

Vous voulez que nous réformions l’entreprise avec vous ?

Nous exigeons pour commencer de l’exemplarité.

FO que ça change !