Tex viré pour une blague… et ça n’est pas Z’une blague !

FO exprime son désaccord après le licenciement de l’animateur des « Z’amours »

 

Tex, animateur du jeu « Les Z’amours », est donc aujourd’hui au chômage. Son crime : avoir raconté une plaisanterie (c’est pourtant son métier) qui n’a pas eu l’heur de plaire ni paraît-il au CSA, ni à la présidence de France Télévisions, ni à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui aurait demandé son débarquement.

“Les gars, vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir? Elle est terrible, celle-là”, avait lancé Tex devant le public de l’émission C’est que de la télé sur C8, avant de donner la réponse : “On ne lui dit plus rien ! On vient déjà de lui expliquer deux fois !”. La blague est effectivement vaseuse et d’un goût douteux, tout le monde le concède y compris notre syndicat. Mais la sanction qui frappe aujourd’hui l’animateur procède d’une confusion évidente : une plaisanterie n’est ni une incitation, ni une apologie ; surtout après ses excuses qu’il a fait immédiatement.

L’humour, depuis toujours, se nourrit de tous les travers de l’âme humaine. La naïveté, l’orgueil, la bêtise, la méchanceté, la veulerie, la vulgarité… Mettre en scène un beauf violent, reviendrait donc à légitimer sa brutalité ?  Mais alors quelles plaisanteries pourra-t-on demain raconter à l’antenne sans avoir à craindre de se retrouver à Pôle-Emploi ?

Faut-il envisager la création d’un comité éthique consultatif sous l’égide du CSA chargé de valider les blagues ? Faudra-t-il les tester préalablement sur Olivier Schrameck et Delphine Ernotte pour s’assurer qu’elles font rire ? De belles soirées télévisées en perspective…

La sanction qui frappe l’animateur Tex est d’autant plus injuste et incompréhensible que la présidence de France Télévisions et le CSA ont fait preuve d’une très grande mansuétude (et pour tout dire d’une absence totale de réaction) face à des dérapages similaires – voire plus graves- survenus récemment à l’antenne.

Pour mémoire, on se borne à rappeler, par exemple, l’appel au meurtre de Donald Trump, qualifié pour la circonstance de « gros blanc », sur le plateau d’On n’est pas couché. S’agissait-il d’une bonne blague « en adéquation avec les attentes du public » (pour reprendre l’expression de la direction de France 2) ?

Force Ouvrière considère que toute mesure doit correspondre à la hauteur de la “faute” commise. Si “faute” il y a : car quelle était l’intention de l’humoriste animateur ? Était-ce la volonté d’inciter à la violence ? Nous pensons que non. Et Tex s’est défendu d’une telle intention. Nous condamnons la décision de licencier Tex car c’est la porte ouverte à l’arbitraire le plus total. Les débats font rage sur les réseaux sociaux et prouvent qu’il est nécessaire de revoir la mesure qui a été prise.

Cette affaire est par ailleurs catastrophique pour l’image de France Télévisions, à en juger par la déferlante de réactions négatives que l’éviction de l’animateur a suscitée sur les réseaux sociaux

Force Ouvrière considère que le licenciement de Tex est une sanction disproportionnée au regard de la faute. FO Médias soutiendra toutes les actions que l’animateur entreprendra afin d’être rétabli dans ses droits.