LIMINAIRE AU CSE RÉSEAU•3
Les craintes des salariés sont confirmées par l’expertise.
Dès ses premières lignes, dans le début de la synthèse, le ton est donné : « nous pouvons affirmer que le projet Tempo ne peut se déployer en l’état, avec une mise à l’antenne des nouveaux JT le 4 septembre, sans risquer de porter des atteintes sérieuses à la santé des salariés ».
Il s’agit là de la « mise en bouche », sachant que, dans les pages suivantes, de nombreux arguments pointent le risque d’un accident industriel et social quasi certain.
Prenons-nous le chemin du projet SALTO ?
Alors que les 2 mois d’été arrivent à grand pas, force est de constater que le 4 septembre, c’est demain ! Et que la réalité est celle-ci : la montée en puissance pour la mise en œuvre de Tempo en l’état, avec les moyens que nous connaissons aujourd’hui c’est aller droit dans le mur !
Nous avions prévenu oralement qu’outre les moyens manquants, la précipitation dans le déroulement du projet serait néfaste voire dangereuse.
Restons factuel, il suffit de regarder ce qu’il vient de se passer à Nantes, pas plus tard que ce week-end. Une scripte était malade, il a été impossible de trouver quelqu’un pour la remplacer.
Cela s’est traduit par une absence de JT dans une région de 5 départements et ce n’est pas la 1ère fois.
Nous avons souvenir d’au moins un précédent du côté de la Haute Normandie.
Pourquoi réussirions-nous à faire davantage demain, alors que le flux tendu est tel que nous n’arrivons même pas à bien remplir nos missions du moment ?
Oui, nous imaginons que l’on va nous dire que ce n’est pas le bon exemple et que l’activité de scripte est un métier en tension.
Que l’entreprise entreprend déjà tout ce qu’elle peut pour augmenter le vivier de scriptes. Tout ce qu’elle peut ? Non, nous ne sommes pas d’accord !
Tout d’abord ce métier est en tension suite à une mauvaise stratégie de l’entreprise.
D’autre part, ce qui coince à France•tv, c’est le niveau de salaires par rapport à ce qui est pratiqué en production !
Nous n’évoquons même pas la problématique des frais de mission qui vient s’ajouter quand il s’agit de travailler dans le Réseau.
Ces arguments, nous les avons déjà exposés à plusieurs reprises…et absolument rien n’a bougé depuis.
Il n’est pas étonnant que des situations comme celles-ci se produisent, avec comme graves conséquences l’absence d’un JT régional !
De la même façon et nous nous en doutions, nous savons que les amplitudes de travail vont augmenter.
La charge mentale va augmenter notamment pour certains métiers particulièrement impactés.
Qu’est-il prévu pour compenser cette montée d’amplitude ?
A ce jour, rien ! Le travail sur l’organisation est quasi inexistant.
Le projet Tempo va accélérer les risques psycho sociaux (RPS) déjà bien présents sur le réseau : perte de sens au travail, charge mentale augmentée, stress etc.
Nous attendons toujours des actes de prévention dite primaire.
Alors que les questionnements par rapport aux risques pour la santé sont réels, la situation n’a pas évolué et nous en sommes toujours au même niveau le jour du rendu de l’avis. Au vu des innombrables cas pour risques graves sur le réseau depuis le début du CSE en 2018, 35 expertises à ce jour…
Cela montre et prouve bien la souffrance des salariés sur le Réseau, c’est factuel.
Nous n’évoquons pas ici les conséquences pour les salariés du Siège qui se retrouvent également largement impactés par la disparition des éditions nationales.
Parlons de nos publics ; alors que les audiences actuelles des 12/13 et 19/20 nationaux sont globalement bonnes, qu’en sera-t-il demain si la greffe ne prend pas ?
Alors oui pour plus de proximité, oui pour plus de liberté éditoriale dans les régions, oui pour plus de temps d’antenne mais attention, il ne faut pas faire rêver les salariés du réseau.
Le cachet d’aspirine des 60 emplois ne va pas nous soulager, une boîte de 4 sera à peine suffisante.
Quand à l’ordonnance on l’attend toujours…
Vous nous donnez plus d’antenne pour y mettre entre autres des sujets nationaux ou internationaux ou un best of de sujets venant de toute la France.
Aurait-on les moyens de nos ambitions ?
Attention ! Aura-t-on des moyens pour les produire ?
Malgré de bonnes audiences, un modèle où le régional est bien identifié, cette prise de risque est malheureusement maintenue.
Dîtes-nous monsieur le Directeur ce que cache le projet Tempo à plus ou moins long terme ?
Vous et tout le monde connaissez les règles, après les avertissements verbaux, le carton jaune…
Vous connaissez la couleur du prochain…