Soft skills :
les apprentis sorciers de la RH

Des tests de personnalité intégrés aux entretiens annuels pour promouvoir les Soft Skills*
(*compétences douces)

FO france•tv l’a découvert lors du dernier point d’étape GPEPP du 3 janvier dernier, en guise de vœux, la direction nous annonce travailler sur la prise en compte des “Soft Skills” dans les entretiens annuels d’évaluation des salariés. 

Les compétences douces, ce sont par exemple la capacité à embarquer un groupe avec soi, à résoudre des conflits, l’intelligence émotionnelle, la communication non violente, la gestion du temps, le savoir-être… 

Des compétences transversales, comportementales, humaines même si l’empathie par exemple n’est pas unanimement considérée par la science comme l’une des compétences douces.  

Il faut donc les définir précisément, les référencer, et pour imaginer ce référencement, France Télévisions se fonde sur une étude (The Soft Skills Disconnect) menée par trois très sérieuses institutions américaines.  

Harvard, Stanford et la Fondation Carnegie comme nouvelle référence d’évaluation des salariés à France Télévisions ? 

La conclusion de l’étude américaine n’est pas étonnante, 85% de la performance d’un salarié serait due à sa maîtrise de ces fameux “Soft Skills”. 

Il faut savoir que la prévalence des compétences douces sur les compétences dures “Hard Skills”, sur les qualifications purement professionnelles ou techniques acquises, n’est pas neuve. 

L’étude sur laquelle se fonde, un siècle plus tard, les trois très sérieuses institutions américaines et aujourd’hui la direction de France Télévisions, date de 1918. (A study of engineering education by Mann, Charles Riborg).  

Aujourd’hui, France Télévisions a découvert le feu ! 

Les apprentis sorciers

Alors pour FO france•tv la prise en compte des “Soft Skills” dans les objectifs d’entretien annuel d’évaluation, c’est jouer aux apprentis sorciers.

Il n’est pas question ici de remettre en cause l’importance des compétences douces dans la performance professionnelle. 

À l’instar de l’ensemble de la communauté scientifique, FO france•tv affirme que quantifier des compétences non quantifiables est dangereux. L’objectif initial d’amélioration des performances pourrait aussi être détourné pour discréditer le plus subjectivement possible tel ou tel salarié. 

Les compétences douces ne peuvent pas devenir des objectifs d’évaluation, tout simplement parce qu’elles ne sont pas objectives. 

Pour FO france•tv, la priorité est d’investir dans la formation du personnel à ces compétences douces. Les “Soft Skills” doivent faire l’objet de formation. Elles doivent être évaluées au quotidien. Une étude Gallup de 2019 relève que 50% des salariés se plaignent de l’absence de “feed-back” utiles. 

Et s’il y avait un premier “Soft Skills” à pratiquer à France Télévisions, c’est bien redonner la confiance aux salariés dans leur entreprise. 

Tenter d’innover, de réformer pour inventer la télé et l’entreprise de demain dans le contexte anxiogène actuel est voué à l’échec. Là encore, la recherche managériale a démontré depuis longtemps à quel point il est contre-productif d’allier des objectifs de transformation avec la réduction des effectifs.  

Pour ces raisons, FO france•tv demande instamment à la direction de France Télévisions de revoir ses intentions et de toujours s’appuyer sur des critères objectifs dans les évaluation des salariés lors des entretiens annuels.

8 réflexions au sujet de “<b>Soft skills :</B><br> les apprentis sorciers de la RH”

  1. Si j’étais encore parmi vous je serais grimpé aux rideaux et j’aurais hurlé sur tous les tons qu’avant d’emmerder les salariés , pour paraphraser Pompidou, à la direction qu’elle commence par s’appliquer à elle-même ces compétences

  2. @laval
    Loin de nous l’idée de refuser l’emploi des soft Skills mais FTV mets la charrue avant les bœufs.
    Évaluer, juger dans un formulaire aussi officiel que l’EAE qui a quasi- valeur contractuelle avant de former.
    Aucune entreprise ne le fait c’est une hérésie.
    On évalue dans un cadre précis, on forme puis on juge !

    • le but de l’EAE est de pouvoir entre autre, proposer des formations adéquates / ajustées pour que le salarié puisse évoluer /progresser sur son poste de travail. comment lui proposer des formation soft skills adaptées a ses besoins si son niveau n’est pas encore évalué ? pour moi le vrai débat que vous devriez avoir est : qui sera apte a évaluer les résultats ? le manager ?

  3. Que penser des soft skills de nos DRH !?
    La mienne ne communique pas et pour des changements de dates d’IP, nous rétorque que nous avons qu’à lire le relevé de conclusions ! devant des faits auxquels elle n’a rien à répondre, elle pratique la communication non-violente en sortant en claquant la porte en disant “j’en ai assez entendu !”
    “Faites ce que je dis mais pas ce que je fais !” semble être son concept de management !

  4. la gestion des talents dans une entreprise intégre ces soft skills, faire sans et considérer qu’un salarié n’est qu’une somme de compétences et de savoir techniques est pour moi ne pas reconnaître que le salarié a aussi des aptitudes comportementales qui peuvent être autant voir plus valorisantes que les hard skills… cf exemple de management désastreux de certains managers avec un tas de hard skills…maintenant avoir un outil commun à tous est déjà un début et une avancée et développer en parallèle les formations aux soft skills est évidemment à continuer, mais l’un n’empêche pas l’autre …

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