Force Ouvrière refuse le plan d’économie infligé à France Télévisions !
Déjà devant la mobilisation entendue par certains élus, des pistes pour réduire l’amputation budgétaire de 50 millions d’euros à 20 millions d’euros sont évoquées. Notamment par les rapporteurs des commissions finances et culture. Cela atténuerait les conséquences néfastes sur l’emploi à France télévisions. Mais FO refuse et refusera toute amputation budgétaire !
Retour de la publicité entre 20h00 et 21h00
Mais ceci n’est pas acquis. Et la meilleure solution pour recouvrer l’intégralité des engagements pris voici un an par la tutelle reste l’octroi du créneau 20/21 heures à la publicité.
Autoriser jusqu’à 21 heures ne signifierait pas renoncer aux engagements pris en 2008 : ceux-ci étaient alors de ne plus proposer de pub à partir du début des prime times. Mais à quelle heure débutent-ils, ces prime times ? Nous le savons : qu’il s’agisse des chaînes privées ou publiques, le mythe du commencement de soirée à 20h30 n’a jamais vu le jour ! Sans pour autant qu’un aspect « qualitatif » ne soit perçu par le téléspectateur, du fait de la présence des parrainages.
Quant à l’autre argument, consistant à dire qu’un tel retour « ferait de l’ombre au privé », nous rappellerons ce qui était présenté en juin 2015 au Sénat devant deux sénateurs chargés d’effectuer un rapport parlementaire sur le financement de l’audiovisuel public :
– la disparition de la pub en soirée a fait perdre de gros annonceurs (demandeurs d’une offre globale, incluant le soir)
– et cette disparition a eu un impact sur la croissance : des retours à l’époque de France TV Publicité mais aussi de l’Union des Annonceurs ont monté que des professionnels se plaignaient de ne plus pouvoir toucher les personnes regardant le service public le soir (qui, pour beaucoup, ne seraient pas les mêmes que celles regardant les chaînes privées).
Lorsque nous savons que les recettes de cette tranche 20/21h correspondraient à ce que l’État souhaite nous amputer, n’y a-t-il pas là une évidence ?
La publicité de la distribution
L’autre requête concerne une autre disposition ouverte ces jours-ci à la réflexion : le droit pour la télévision de pouvoir avoir accès au marché de la grande distribution. À l’origine, l’idée était de réserver ce marché à la presse écrite et à la radio. Aujourd’hui, l’arrivée d’Internet (et notamment des GAFA) bouleverse la donne. N’est-il pas devenu pertinent de laisser davantage de liberté aux annonceurs, afin qu’ils privilégient la télévision française plutôt que les multinationales.
Enfin, contrairement à ce qui a pu être dit par certains responsables politiques, un peu plus de pub sur le service public ne changera pas son ADN : l’objectif d’une télévision publique ne deviendra pas le profit mais bien le respect des engagements fixés dans le contrat d’objectifs et de moyens… Ces engagements qui devraient être respectés de part et d’autre !
Nous rappelons ce que Force Ouvrière revendique :
- Un financement à la hauteur des enjeux, pérenne et stabilisé. Non à l’amputation de 80 M€ dans les budgets de l’audiovisuel public !
- L’arrêt des suppressions d’emplois et de la dégradation des conditions de travail dans tous les secteurs. Une pause dans les mutualisations à marche forcée au Siège.
- Le maintien des missions de service public, dont l’information de proximité au travers des éditions locales de France 3.
- Le maintien de France 3 Paris Ile de France.
C’est pourquoi nous appelons les personnels à cesser le travail demain, 17 octobre, et ce pour 24h.