Qui est responsable ? – Liminaire FO au CSE Central

Le pouvoir politique conditionne l’avenir de France Télévisions. Son état de déliquescence actuel est inquiétant. Pas de gouvernement donc pas de budget assuré et un contrat d’objectif et de moyens fantôme… 

Pouvons-nous compter sur la reconduction du budget actuel (non amputé de 32 M€) via une loi spéciale ? Rien n’est moins certain.   

Nous avons bien entendu votre dernière communication, Mme la présidente, sur une assurance du financement de l’entreprise. Sans un Contrat d’Objectif et de Moyen, elle ne rassure pas.  

Cette incertitude budgétaire – du jamais-vu jusqu’à présent – conduit à une politique de l’emploi toujours plus restrictive.  

Qui est responsable de la baisse constante des effectifs permanents au profit des non-permanents… et des prestataires ?  

Le signe d’un attentisme et d’une grande fébrilité. Dans les stations ultramarines, nous assistons à une hémorragie des moyens humains sans précédent alors même que l’actualité y est particulièrement dramatique et inquiétante.   

La diminution des effectifs touche également le réseau France 3, malgré les 60 ETP injectés temporairement pour le projet Tempo. C’est sans résultat puisque, “en toute responsabilité” la chute vertigineuse des audiences atteint – 30 % dans certaines stations. 

Cette diminution des effectifs s’accompagne d’une augmentation sensible des amplitudes de travail avec en impact le déséquilibre vie professionnelle / vie privée, vanté par la DSQVT. Double peine donc pour les salariés des stations régionales !  

“En même temps” nous observons une augmentation sensible des effectifs au siège parisien, particulièrement des salariés hors grilles. L’encadrement est pléthorique dans l’entreprise avec 1 encadrant pour 4 salariés à la production. 

Les événements de Damas ont-ils étaient couvert en intégralité par nos équipes de journalistes ? 

Madame la Présidente, vous qui souhaitez faire des économies sur la masse salariale, comment pouvez-vous justifier l’entretien d’une telle armée mexicaine ? Êtes-vous responsable ? 

Les félicitations dithyrambiques au plus haut niveau de l’entreprise, à la suite des prestations des jeux olympiques et paralympiques, du Téléthon et de la réouverture de Notre-Dame de Paris, n’ont pas généré de contreparties salariales. 

Notre entreprise s’industrialise, “en responsabilité”, personne ne peut dire le contraire aujourd’hui ! 

Qui décide maintenant de casser le jouet ?  

Avec la direction des moyens de fabrication, l’annonce est violente et laconique.  

C’est avec stupéfaction que nous avons récemment appris la mise à l’ordre du jour d’une information consultation sur une soi-disant évolution (à la baisse) des moyens mobiles de la fabrique.  

« En toute responsabilité », la direction décide de supprimer deux cars vidéo de la flotte. Amer cadeau pour les fêtes de fin d’année ! 

Qui décide de tirer sur l’ambulance ?  

Au prétexte d’une pyramide des âges défavorable, d’un respect des normes écologiques…  

Qui n’a pas anticipé l’obsolescence prévisible des camions ?  

Bien sûr “en toute responsabilité” ! 

Qui choisit la suppression comme condition à l’évolution des outils ?  

Cette annonce a eu un effet plus que délétère ! 

Notre organisation syndicale Force Ouvrière est inquiète pour la santé, y compris mentale, de nos collègues.  

Qui porte une responsabilité légale sur la santé des salariés ?  

Souvenez-vous de nos propos, à plusieurs reprises ces dernières années, sur “l’entreprise libérée”. 

Les non-remplacements systématiques confirment l’élagage en cours. L’entreprise ne tient que par ses forces vives, celles qui contribuent à la fabrication de l’antenne et de programmes, notre ADN. 

Attention donc à ne pas se tromper de cible ! 

Qui est responsable de la paupérisation d’ une partie des salariés ?  

Il faut encourager les forces vives de France Télévisions ! 

Qui décide, ou pas, d’investir pour pallier le manque de moyens ?  

Il faut maintenir les services productifs ! 

Si nous pouvons nous féliciter d’une baisse de l’absentéisme, il reste néanmoins plus élevé que la moyenne nationale des entreprises privées. Cette baisse doit être nuancée au regard de l’augmentation des temps partiels pour raisons médicales.  

Jusqu’à présent, les plans de prévention des risques qui fleurissent à tous étages n’y changent rien. 

France Télévisions doit redevenir un vaisseau dynamique embarquant à son bord les moyens nécessaires et permettant à chaque salarié ou encadrant de s’y épanouir. 

Tous les matins des collègues se lèvent pourtant, « en responsabilité », pour maintenir une télévision de service public exigeante et de qualité.  

Il n’y rien de grand sans moyen et sans passion !  

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