83,77% des journalistes des SDJ (Sociétés des Journalistes) du siège de France Télévisions ont voté « NON » à la confiance envers la Présidente du groupe.
Mais que se cache-t-il derrière ce score digne des plus grandes dictatures ?
Cela fait du bruit, cela fait des papiers dans la presse, cela alimente les télés privées. Mais que signifie dans les faits ce chiffre astronomique ?
La question qui était posée mardi 12 décembre au siège de France Télévisions est simple :
« Faites-vous confiance à Delphine Ernotte pour préserver la qualité et les moyens de l’information de France Télévisions ?
Le nombre d’inscrits était de 879 votants, tous journalistes rattachés à Paris. Mais le groupe compte 9836 salariés dont 2680 journalistes. Les inscrits n’étaient l’expression de seulement 8,9% des salariés.
Qu’est ce qui interdirait à tous les personnels de s’exprimer ? Pourquoi juste les journalistes parisiens ?
Et seul 607 voix ont voté « NON », soit à peine 6% des collaborateurs.
Dans un premier temps, cela pose une question de représentativité. On passe d’un coup de 83,77% à 6% des salariés.
Par ailleurs, on sait que les modalités de vote permettaient à chaque votant d’avoir cinq pouvoirs, cinq délégations, peut-on encore appeler cela un système démocratique ?
Ce sont donc 879 journalistes parisiens ou rattachés au siège de la capitale qui ont pu s’exprimer pour un groupe présent sur 5 continents.
Une illustration du jacobinisme poussé à son extrême ?
Dans le même temps, les responsables de la SDJ qui ont participé à l’Assemblée Générale des personnels lors de la grève de mercredi dernier, attisant les feux de la contestation, avouaient sur le plateau du Quotidien de Yann Barthès sur TMC, ne pas avoir été grévistes …
Et tout cela pour une projection de 3 emplois en moins aux magazines nationaux … C’est vraiment ignorer la situation de l’emploi à France Télévisions : une hémorragie de plus 10 % des personnels en moins qui touche d’abord les réseaux de France 3 et d’Outre-mer, un taux de CDD de 20 % au siège parisien contre 8% dans les régions et les outremers sans compter une polyvalence exacerbée partout dans les territoires.
Dans le même temps la direction annonce le démantèlement d’une partie de la filière production et le rapatriement à Paris de l’ensemble des cars et des personnels attachés. Là encore pas une ligne dans la presse nationale complètement instrumentalisée par la SDJ de France 2.
France Télévisions traverse plusieurs tempêtes : Une tempête médiatique, une tempête politique, une tempête d’ajustement dans son époque.
Dans ce contexte de changement, nous demandons : qui a voté ? Seule une partie des journalistes s’est exprimée. Quels sont ceux des salariés qui n’ont pas voté et sont ainsi restés sur le carreau ? Ce vote intervient alors que la période n’est pas la bonne. Les Français se sont exprimés, ils ont choisi d’élire un Président qui veut respecter les contraintes budgétaires de Bruxelles. L’avenir de FTV se prépare dans le cadre d’un budget de l’État très contraint, avec la volonté de faire de l’entreprise un navire amiral pour l’information et la culture.
Force Ouvrière salue au final le maintien hebdomadaire des deux magazines de l’information, Envoyé spécial et Complément d’enquête.
Force Ouvrière est le syndicat de la totalité des salariés de France Télévisions, des personnels techniques, des administratifs et de tous les journalistes du groupe France Télévisions.