Certains voudraient bricoler des vérités sur les journalistes, les faire passer pour des « seigneurs » méprisant le peuple du haut de leur micro. Or ils sont des salariés comme les autres. Ils font partie intégrante de l’audiovisuel public et travaillent en collaboration avec les PTA.
Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas exempts des restrictions budgétaires. Il suffit de voir la situation des rédactions régionales pour s’en convaincre où les moyens font cruellement défaut, comme pour les rédactions nationales. Il suffit de voir le processus de revalorisation de leur salaire qui jusqu’à présent a été exclu de tout automatisme, les rendant vulnérables à l’arbitraire. Et malgré les avancées obtenues récemment, ce salaire a été revu à la baisse, du fait de la nature de leur emploi. Il suffit de voir leur temps de travail au forfait jour avec des amplitudes de 13 heures largement consommées dans certaines emprises, notamment parisiennes, tant la charge de travail est élevée, et dont les dépassements sont la plupart du temps perdus.
Que l’entreprise fasse repasser les journalistes au décompte horaire avec heures supplémentaires à 25 et 50 %, et c’est l’augmentation de la masse salariale assurée, sans compter les éditions du soir qui ne se feront plus ! L’entreprise devra mettre alors la clé sous la porte.
Et ce n’est pas fini. La direction aurait l’intention de réduire leurs congés et par là-même leur droit à CET qui a déjà été divisé par deux (et que consomment également les PTA …).
Fainéants, trop payés, trop de repos, voilà les a priori d’une direction trop éloignée de la réalité du terrain, cette corporation, ce métier avec ses contraintes : dépassements d’heures non récupérés, soirées, week-end et jours fériés non compensés (contrairement aux PTA qui bénéficient d’une compensation lors des week-end travaillés), recherche documentaire, repérages, déplacements récurrents avec matériels lourds, multiplication des tâches avec les compétences complémentaires qui les poussent à faire l’image, le son, la lumière, la rédaction, le montage d’ours, maîtriser les logiciels de saisi des synthés, la mise ligne, etc…
On ne parle jamais de leur travail, de leur responsabilité antenne et le droit à l’erreur impossible sous peine de sanction rédhibitoire, bref du temps consacré jusqu’à pas d’heures. On oublie la pression de l’antenne, et la pression éditoriale avec un encadrement omniprésent et s’imposant au point de dicter les commentaires des sujets. On oublie les JRI traités de plus en plus comme des hommes orchestres avec des contraintes en augmentation comme l’utilisation du TVU pack, dont l’usage n’est toujours pas clarifié (nous veillerons à une clarification sur son utilisation).
Pourtant, la direction elle-même s’accorde à dire que l’accord collectif est moins favorable aux journalistes qu’aux PTA sur la totalité d’une carrière, confirmant ainsi que leur niveau de salaire n’est pas toujours en correspondance avec leur activité. Et si l’on comptait les heures d’une vie de journaliste, que s’accorderait-elle à dire alors ? Pire, elle fait remarquer qu’il faudrait retrancher certains congés. Cependant, les congés supplémentaires sont là simplement pour compenser les jours fériés : qui a envie -chaque année- de travailler à Noël, au Jour de l’An, à Pâque (s), au 1er Mai etc… ? Ces jours compensés ont été âprement négociés par les Organisations syndicales. Sans évoquer le sort des pigistes dont le traitement est souvent pitoyable et ne devrait pas s’améliorer en période de disette !
Non, les journalistes ne sont pas des nantis !
FO s’engage alors que vous allez voter le 28 septembre : FO continue et continuera à défendre cette profession dans un contexte économique difficile et où la montée des populismes tend à la stigmatiser davantage encore.