« Donnez-moi 50 millions et je retire le Plan de Départs Volontaires », lance Patrice Papet, Directeur Général des Ressources Humaines, aux organisations syndicales lors de la négociation sur le préavis de grève qui s’est tenue au siège le 29 octobre. Il poursuit : « il faut trouver 320 millions dans les 2 ans à venir. Avec les programmes et les frais de fonctionnement, la masse salariale est un des volets contributeurs à ces économies ».
Oui aux économies, oui au Plan de Départs Volontaires à condition de se donner le temps de la négociation. Force Ouvrière France Télévisions a demandé 3 mois pour renégocier les grands principes du plan de départs : effectifs, services et postes ciblés, compétences complémentaires, risques psycho-sociaux. Car le Plan de Départs Volontaires présenté par la direction repose sur un plan de charges aléatoire, impose des suppressions de postes non justifiées dans des services le plus souvent administratifs, annonce une polyvalence non encore négociée pour plusieurs catégories de personnel, remet par conséquent en cause la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) en cours de discussion, n’évoque pas la réduction de la structure de direction comme l’a promis le Président Rémy Pflimlin et fait abstraction des graves conséquences psycho-sociales que ces suppressions de postes pourraient avoir sur les salariés.
Force Ouvrière a demandé des éléments chiffrés sur l’emploi dans l’entreprise afin de faire un véritable état des lieux, de permettre à ceux qui souhaitent partir de le faire, d’organiser des redéploiements en conséquence ; en somme, un vrai Plan de Départs Volontaires ! Ce à quoi la direction répond, qu’un poste ouvert au volontariat peut faire l’objet d’une mutation, d’un « aménagement » de l’organisation du travail pour maintenir le poste ou bien aussi, trouver un autre volontaire… Pour la direction, la fin (économique) justifie les moyens (humains) et brandit l’utilisation de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) auquel Force Ouvrière s’est opposé, s’oppose et s’opposera encore demain.
A la demande des organisations syndicales et pour compenser les 361 suppressions de postes, la direction se dit prête à titulariser 361 salariés précaires mais sur des postes permanentisables (de longue durée) et non sur des postes ouverts au départ, ce qui réduirait d’autant l’emploi CDD mais permettrait « d’infléchir tout de même la trajectoire des effectifs de l’entreprise ». L’objectif est de passer de 10 480 postes à 9 750 postes à la fin 2015.
Mais quid du transfert de charge sur ceux qui restent? Des organisations du travail intenables ne sauraient être mises en place, toute suppression d’activité supplémentaire inacceptable. Dans ces conditions, FO maintient son préavis de grève le 7 novembre en attendant la prochaine négociation prévue lundi prochain.