On change tout, mais on ne change rien…

Liminaire FO au CSE Siège

Au rythme des mois, des saisons, des rentrées, des plans de réorganisation, des renouvellements de logiciels, des évolutions des process, des changements de grilles, des nouvelles formules et autres bouleversements…

les salariés de France Télévisions sont soumis à un rythme croissant de réorganisations, sans que soit toujours pris en compte les conséquences de ces mutations sur leurs conditions de travail.

Face à ces bouleversements, c’est au contraire un discours de déni que la direction oppose le plus souvent aux salariés, sur le ton du « rassurez-vous, ça ne changera rien… »

Dernier exemple en date, les nouvelles attributions que se verraient confier les coordinateurs du bureau des échanges nationaux et internationaux du service Enquêtes & Reportages de la rédaction nationale.

Au départ, une idée lumineuse basée sur une règle simple : derrière chaque problème se trouve une solution.

En l’espèce, puisque Télé Matin ne dispose pas d’un service de fact checking, il suffit de dénicher les fact-checkeurs présents dans les parages.

Et (comme je vous le disais) c’est tombé sur les coordinateurs des échanges ! 

Ils arrivaient à 7 h du matin ? Eh bien ils viendront à 6 h ! Tout change mais rien ne change…

Ils ne sont pas formés ? ça tombe bien, le bureau des vérificateurs est juste à côté, ils n’ont qu’à pousser la porte pour voir comment on fait !  Tout change mais rien ne change…

Cette désinvolture dans la mise en place des réorganisations n’est pas nouvelle, c’est même à notre sens devenu une tradition à France Télévisions. 

On citera pour mémoire, les mots d’ordre similaires qui ont été formulés aux salariés pour s’adapter au Flex Office, à Planif, à Open Media… à Sherlock. C’est élémentaire, mon cher Watson ! ….

Tout va changer ?

– Mais non, rassurez-vous, rien ne va changer. Vous allez vous accoutumer, c’est tout juste si vous sentirez la différence… Voilà les propos lénifiants tenus aux collaborateurs à chaque fois qu’intervient une réorganisation, quelle que soit son ampleur.

On a un peu le sentiment que la direction fait l’impasse sur l’impact négatif de ces changements…

… Et que pour elle, le personnel n’est somme toute qu’une variable d’ajustement.

Alors bien sûr, Force Ouvrière n’est pas opposé par principe au changement.

La technologie ne cesse d’évoluer, ce qui entraîne l’arrivée de nouveaux outils et la mise en place de nouvelles méthodes de travail.

Mais ces évolutions ne peuvent se faire sans l’écoute attentive des salariés, la prise en compte de l’impact des réorganisations sur leurs conditions de travail et leur accompagnement dans ce nouvel environnement.

Pour préparer la France aux bouleversements du siècle finissant et son accès à la modernité, le général de Gaulle lui-même évoquait avec une certaine ironie les nostalgiques d’une époque révolue qui « regrettent la douceur des lampes à huile et la splendeur de la marine à voile »….

Mais, dans une autre allocution, il avait aussi ajouté : « La ménagère veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille ».