Hors de question d’externaliser les météos du réseau France 3 !
Le 17 décembre 1946 naissait le premier bulletin météo de l’audiovisuel du service public. 60 ans plus tard, il semble que la direction de France Télévisions remette en cause le modèle de fabrication en interne des bulletins météos ; ce serait un séisme pour le service public de proximité assuré par nos antennes.
Dans un compte-rendu du Comité d’Etablissement du Pôle Sud-ouest, la direction ne cache plus ses prétentions, elle écrit : « une réflexion sur l’externalisation de la météo est corrélée au développement des programmes régionaux ». Elle justifie cette volonté non concertée par une nouvelle organisation « qui renforceraient le développement des contenus de la télévision régionale ».
Selon nos informations, la direction de France Télévisions n’envisagerait pas non plus l’embauche de personnels intermittents du spectacle sous contrat FTV pour assurer la présentation des bulletins météos et ce surcroit d’activité. Elle souhaiterait produire et faire fabriquer ces modules par des sociétés de productions privées.
Sous prétexte de redéploiement, la direction de France 3 envisagerait donc de laisser partir à l’extérieur de notre entreprise des compétences acquises en interne depuis l’origine de la chaîne. Elle ne semble pas prendre conscience que la météo est une information régalienne et quotidienne du service public ; une information déterminante pour le téléspectateur ; un service « cœur de métier » qui participe à l’émancipation et à l’identité de notre réseau.
Les premiers arguments avancés par la direction sont bien maigres : « les présentatrices ou les présentateurs météos veulent faire autre chose ! ».
La réalité est bien différente, elle est d’ordre économique : gagner des ETP (équivalents temps pleins) et placer les personnels dédiés à la météo sur ce qui est considéré comme « d’autres priorités », notamment sur le développement du numérique. Résultat, la direction en souhaitant contenir son budget adopte une solution simpliste déjà éculée : externaliser.
Evidemment cette volonté de réorganiser le travail provoque bien au delà des seuls services météos des tensions et des malaises. Une nouvelle fois les personnels sont placés dans la précarité de leur fonction et dans l’expectative du lendemain : les mamelles de la fragilisation au travail.
Désormais tout est envisageable. France 3 Nouvelle Aquitaine semble être la première région impactée, demain ce sera peut-être le tour des autres régions, puis des chaînes nationales France 2 ou France 3. D’autant que la direction dénie, au mépris de toute la profession, sa signature de l’accord de Télédiffusion qui la contraint à respecter la nomenclature des métiers de l’Accord Collectif de Branche Télédiffusion du 22 décembre 2006. Si elle veut redéployer les présentateurs météos sur d’autres missions, elle doit embaucher des personnels en CDDU ou en CDI, sous contrat France Télévisions, pour assurer la présentation et/ou la fabrication de ces modules, point.
Déjà en rétribuant par le biais de factures ou de prestations hasardeuses certains chefs maquilleuses(eurs) en région, la direction s’est mise dans l’illégalité dont il faudra faire vérifier le caractère délictuel. Maintenant, constatant sans doute un manque de réaction syndicale vive hormis quelques rappels à l’ordre qu’elle ne prend pas au sérieux, elle souhaite apparemment pérenniser ces mauvaises pratiques sur les météos sans prendre conscience de ce que recouvrent les notions de « délit de marchandage ».
FO n’acceptera jamais que des salariés soient mis en concurrence entre-eux sous prétexte de convention ou de dispositifs plus ou moins favorables ! C’est intolérable !
FO rappelle à la direction de France 3 que la météo c’est du contenu régional ! Nous envisagerons toutes les réponses adéquates nécessaires, y compris juridiques, pour protéger et défendre nos emplois ainsi que les droits de tous les travailleurs de France Télévisions.