à la UNE : L’ACCORD SUR LE PROJET D’ENTREPRISE ENFIN SIGNÉ
2 : UN SI GRAND SOLEIL BIEN PÂLE POUR LES SALARIÉS
3 : CONFLIT SUR LES FRAIS DE MISSION
4 : CONCUR
5 : AU CSE D’AVRIL 2019
6 : LE BILLET DE L’ÉLU
7 : PORTRAIT DE MILITANT : Patrick PONS
L’ACCORD SUR LE PROJET D’ENTREPRISE
ENFIN SIGNÉ
L’accord sur le déploiement du projet d’entreprise a donc été signé par FO. Bon nombre de salariés avaient exprimé leur déception suite à l’échec du 1er projet. Pour Force Ouvrière, il était regrettable qu’une majorité n’ait pas pu être trouvée alors que les avancées étaient réelles. Très rapidement, la direction a proposé une nouvelle mouture. Nous avons défendu tous les acquis de nos négociations.
À savoir notamment :
• Une prime d’intéressement jusqu’en 2022 pour tous,
• L’impossibilité d’un plan social jusqu’à fin 2022,
• Des indemnités de départs à la retraite multipliées jusque par 3 par rapport à notre accord collectif (non-imposables) et jusqu’à 15 mois de salaire brut,
• Un engagement d’au moins 1 000 embauches dont au moins 50 % de salariés intermittents ou pigistes réguliers,
• Le rachat possible de 4 trimestres à hauteur de 20 000 € pour les départs à la retraite,
• Et bien d’autres choses…
Certes, aucune organisation syndicale n’était désireuse de devoir approuver un projet officialisant des réductions d’emplois, mais il ne faut pas être dupe ! Nous savons tous fort bien qu’il n’y a pas le choix : ces réductions ne sont que les conséquences de la coupe budgétaire annoncée l’été dernier par le Premier ministre. Avec ou sans accord, elles auraient eu lieu.
Ce qui compte est de savoir COMMENT mettre en œuvre cette inévitable évolution. Les dispositions de l’accord vont nous permettre de pouvoir exercer un suivi. C’est aussi le seul moyen pour proposer de meilleures conditions de départ, en même temps qu’un nombre conséquent d’embauches, en particulier des “collaborateurs réguliers”. C’est aussi une suite logique : alors que nous avions obtenu la reconnaissance des droits des salariés dits en “CDD réguliers”, suite au préavis de grève d’octobre dernier, ce nouvel accord est donc une prolongation naturelle, pour faciliter la régularisation de bon nombre d’entre-eux.
Que va-t-il se passer à présent ?
Ce nouvel accord nécessite une validation préalable de la DIRECCTE. L’administration dispose de 15 jours pour se prononcer.
Vos élus et représentants FO se tiennent à disposition pour vous apporter leurs conseils si vous vous posez des questions.
UN SI GRAND SOLEIL BIEN PÂLE POUR LES SALARIÉS
Alors que plus de 200 personnes travaillent chaque semaine sur le feuilleton, le retour de Claire réussira-t-il à apaiser sa famille ?
Cette question tient en haleine plus de trois millions de téléspectateurs chaque jour à 20:30 sur France 2. Si l’audience de “Un si grand soleil” est un succès, les conditions de travail demandent, elles, à être améliorées.
Le feuilleton est réalisé simultanément par trois équipes : deux en extérieur et une en studio à Vendargues, près de Montpellier. Un site de 16 000 m² avec deux hangars qui abritent les bureaux de la production, deux studios de tournage avec des loges dont celle pour le maquillage. Les bâtiments qui abritent les stocks de décors ne sont toujours pas chauffés. “On y trouve également l’atelier de construction des décors pour la fabrique, mais pour des raisons de normes, il n’est toujours pas en activité …” explique Sébastien LEBAILLY, Représentant de Proximité FO qui poursuit “les plannings de certains personnels sont amendés parfois au jour le jour et sans concertation, pour ne pas dépasser les 44 heures hebdomadaire de temps de travail effectif…”
Après un an de travail, les accidents et arrêts de travail commencent à se multiplier. “Si la production sur place est à l’écoute, on a le sentiment que les édiles parisiennes le sont beaucoup moins…”, conclut Sébastien.
La direction promet des ajustements. Les représentants syndicaux de Force Ouvrière restent attentifs et mobilisés pour l’amélioration des conditions de travail des personnels de Vendargue.
CONFLIT SUR LES FRAIS DE MISSION
3 Questions à : Grégory Hen
Machiniste et délégué syndical FO
Sur quoi portait précisément le préavis de grève ?
L’intersyndicale FO, CGT et CFDT a demandé le maintien du lissage des frais repas et découchers, supprimés le 1er avril, le maintien du forfait dont la suppression est annoncée pour le 1er juillet, la revalorisation de l’indemnité de zone de résidence, la clarification de la note “hébergement DMF région parisienne” et l’adaptation du logiciel CONCUR aux spécificités de nos activités.
Comment s’est déroulé le mouvement ?
Je tiens tout d’abord à remercier les camarades grévistes qui ont pris leurs responsabilités dans ce mouvement. Les salariés qui travaillent sur les fictions ont tout de suite débrayé. Marseille, Lille et Bordeaux ont été à la pointe du mouvement avec une grève qui s’est étalée sur deux ou trois jours selon les sites.
La direction a fait le choix de déprogrammer les cars de vidéo mobile et de faire appel à des moyens privés pour casser la grève. Le mouvement a été plus ou moins suivi au siège. Les salariés sont très impactés par la suppression du forfait jour qui leur garantit une souplesse de gestion lorsqu’ils travaillent loin de leur domicile, point cardinal de leurs revendications.
C’est pour ça que nous avons tout de suite organisé des réunions de négociations. Malheureusement, la direction s’est arc-boutée sur le refus net d’un dispositif pourtant légal.
Qu’a obtenu l’intersyndicale ?
Finalement, le 16 avril, après 8 jours de conflit, la direction nous a proposé l’augmentation du découcher de 107 à 120 euros pour le régime spécifique de Paris. Elle est également revenue sur le lissage des frais de repas sous condition de présentation d’un justificatif pour le dîner. Elle a accepté la revalorisation de l’indemnité de repas de résidence de 14 à 15,50 euros et une souplesse sur les découchers en région parisienne.
Même si nous avons levé le préavis de grève, nous continuons à mettre la pression pour obtenir gain de cause sur la totalité de nos revendications.
CONCUR
“Est-ce que vous pouvez m’expliquer comment ventiler ?
Ma facture du déjeuner ne rentre pas dans les codes !”
C’est un ballet ininterrompu de journalistes et de techniciens qui défile depuis des mois au service des missions…
Le logiciel de saisie des notes de frais, CONCUR, se révèle être un casse-tête pour les personnels qui l’utilisent.
Trop compliqué, trop fastidieux et surtout correspondant mal aux réalités de nos métiers. Quand deux missions se chevauchent le même jour par exemple (retour le matin et nouveau départ l’après-midi) ou quand une mission est créé sur l’application le lendemain ou le surlendemain du départ de l’équipe.
Le gain de temps attendu avec la dématérialisation est nul puisque la saisie “au fil de l’eau” à l’aide des smartphones pro ne remplace pas les envois des justificatifs papier au retour de mission. Sans ces justificatifs soigneusement commentés, ordonnés et agrafés, en plus de la saisie dans Concur, les remboursements ne se feront pas.
Pendant ce temps, au siège de france•tv, 3 salariés à plein temps et un à mi-temps s’occupent de la première saisie et de la vérification des notes de 900 salariés (équipes de reportage) avec en plus les réservations des moyens de transport pour l’ensemble du personnel.
La direction s’arc-boute dans son déni et affirme que : “Des millions de personnes utilisent ce service dans le monde et ils en sont ravis !”.
Mais pour les équipes de reportage, Concur c’est la double peine !
AU CSE D’AVRIL 2019
L’invité (mauvaise) surprise au CSE du siège de france•tv : une affaire de harcèlement à la rédaction numérique de franceinfo. Des encadrants se sont permis des comportements et des attitudes déplacés vis-à-vis de collaboratrices, des réflexions sur leur physique… Un licenciement, deux mises à pied d’un mois et la stupéfaction des salariés qui ont découvert cette affaire sur le tard, avec en prime tous les détails dans la presse !
Une omerta organisée par la direction qui n’a pas jugé bon de saisir les dispositifs internes mis en place par l’accord sur la Qualité de Vie au Travail, notamment la LDH (Lignes Directes Harcèlement), la structure dédiée aux problèmes de harcèlement à france•tv (cf. l’inFO n°4).
Quel signal envoie la direction de France info numérique quand elle-même n’utilise pas les moyens mis en place par la DSQVT (Direction Santé Qualité de Vie au Travail) ?
Elle a finalement reconnu qu’une enquête officielle devait avoir lieu. Un cabinet d’expertise extérieur est nommé. Une deuxième enquête est ouverte qui pourrait amener à de nouvelles sanctions.
En parallèle, des permanences de psychologues ont étées mise en place pour les salariés.
Une certitude : le harcèlement moral/sexuel et les agissements sexistes et les pratiques sexistes ne sauraient perdurer au sein de notre entreprise.
À bon entendeur…
Et pour information, voici le mail de la LDH (Lignes Directes Harcèlement)
LE BILLET DE L’ÉLU
Bruno DEMANGE
Journaliste et délégué syndical
PREMIER BILAN DES CSE
Voilà 6 mois que nos nouveaux CSE, issus des ordonnances Macron, sont en place au sein de france•tv. L’occasion peut-être d’un premier bilan… L’une des caractéristiques majeures de cette nouvelle instance est d’exercer désormais les prérogatives des anciens CE et aussi des anciens CHSCT.
Ça change quand même beaucoup de choses, sachant que les missions dévolues aux nouvelles CSSCT ne sont pas identiques à celles des anciens CHSCT. C’est bien cette nouvelle attribution qui change le plus le quotidien des élus, surtout lorsque ces derniers ne faisaient pas partie des instances en charge des questions de santé et des conditions de travail.
Et c’est encore plus vrai dans le réseau France 3, en raison de l’évolution du périmètre de l’établissement. Auparavant, des CHSCT exerçaient dans chacune des antennes ; désormais, c’est le CSE du réseau qui dispose de cette attribution. Certes, les représentants de proximité, qui émanent des CSE, sont, eux aussi, amenés à traiter de ces sujets. Heureusement !
Toutefois, leurs prérogatives et les moyens ne sont pas les mêmes. Il est donc essentiel de réussir à trouver de quoi assurer un meilleur fonctionnement que celui d’aujourd’hui.
PORTRAIT DE MILITANT
Patrick PONS
Directeur de production et militant FO
Je suis entré à la SFP (Société Française de Production) en 1975 avant de rejoindre trois ans plus tard Antenne 2. Je suis en charge des opérations spéciales de l’information et de l’Élysée. Mon travail me passionne parce que, selon moi, l’information, c’est la vie. J’ai ainsi pu assister à la chute du mur de Berlin, à la dernière interview de Mitterrand au cours de laquelle il évoquait sa mort ou encore aux commémorations des 70 ans du débarquement…
Je suis à Force Ouvrière depuis le début des années 90. J’ai longtemps été Délégué Syndical parce qu’il était, pour moi, important de donner de moi-même et de défendre mes collègues. Dans la vie, face à une situation d’injustice, si tu te tais, tu es un lâche.
Je suis attaché à Force Ouvrière parce que c’est un syndicat au sein duquel on peut échanger, discuter dans un esprit d’ouverture et de négociation. C’est essentiel de ne pas être isolé, d’appartenir à un groupe pour être plus fort.
Et je me sens bien au sein du collectif de FO france•tv.