Lettre ouverte sur le malaise aux “MIF”*

(*  Moyens Internes de Fabrication)

Madame la Présidente,

Il y a des vérités que nous pouvons partager. Le malaise est toujours grand au sein des moyens internes de fabrication. L’empilement des réorganisations qui se succèdent depuis maintenant plus de 3 ans a complètement déboussolé les salariés.

Effectivement, concernant certains, on a déplacé leurs outils de travail. Pour d’autres, on a réduit leur activité de façon drastique. Pour tous, on a détruit les collectifs de travail et changé leurs supérieurs hiérarchiques.

Cette façon d’agir a créé une véritable dichotomie entre les opérationnels et la direction des moyens internes de fabrication.
• Pourquoi a-t-on commencé la construction de l’organigramme de la direction des moyens internes de fabrication par la petite pyramide, puis par six piliers qui sont censés la soutenir ?
• Pourquoi avoir créé six piliers, qui à s’en méprendre sont des silos, et qui actuellement dégradent les liaisons transverses (ce qui engendre un ralentissement des prises de décision) ?

Le chantier de “La fabrique” sera peut être fini dans les délais le 31 décembre 2020…

Concernant l’architectonie, peu importe l’architecte, ou le cabinet d’architecte… mais il y a eu un oubli : les fondations !

Même dans l’organisation de la fabrication “un si grand soleil”, les opérationnels sont réduits à peau de chagrin. Outre une pyramide des âges inversée, la situation de l’emploi notamment permanent est déplorable.

Sur les années 2018/2019, les MIF comportaient 661,6 ETP contre 728,4 ETP au 31 en mars 2018…soit une suppression de 68 ETP. Au 31 mars 2019 la saignée continue avec une réduction de 13 ETP.

La réduction des “postes permanents” n’a pas été compensée par le recours au CDD, ou aux heures supplémentaires. Il s’agit clairement de gains de productivité. (Source : Réunion de la commission Emploi formation du CSE Réseau 18 septembre 2019).

Plus malin est le non comblement “au fil de l’eau” des postes prévus à Vendargues, puisque à l’heure de ce CSE-C, il manque 36 postes sur les 79 postes prévus. La rivière a peut-être gelé ?

Nous ne voulons pas imaginer quel sera le nombre de départs suite à la mise en place de la RCC, mais pour l’instant 27 départs sont finalisés.

Ces décisions sécrètent automatiquement une hausse du temps de travail, ou, pire, une baisse de l’activité des secteurs traditionnels.

Suite à la signature de la direction du protocole de préavis de sortie du 31 mai 2019, la direction a réaffirmé sa volonté de préserver les collectifs de travail au sein de la Direction des Moyens de Fabrication (notamment au travers de la finalisation du processus de comblement des postes vacants au sein de la vidéo mobile et des autres collectifs de travail de la DMF).

Le collectif de travail pour les salariés est déjà une nouvelle structure. Il faut oublier “La filière” et pouvoir rêver “La fabrique”.

De fait, avec ce changement d’entité les collectifs ont été bousculés.

Comment conserver des collectifs de travail quand les gens s’en vont, ou quand on les a déplacés ?

Pourquoi la direction n’affirme-t-elle pas franchement qu’elle veut “les détruire, pour affecter les personnels à des outils” ?

Un collectif de travail, c’est un ensemble de personnes effectuant des tâches dédiées et précises avec un salaire attribué et une égalité de traitement.

Comment le conserver quand les équipes ne sont plus complètes, que les disparités salariales sont patentes entre les équipes du Siège et celles des anciennes régions, que certaines personnes sont obligées d’assurer des tâches en offrant plus de compétences sans contrepartie salariale ?

Notre syndicat avait émis des réserves concernant cette réforme au mois d’avril 2018.

Dans un souci de dialogue social intelligent, notre direction les a “mis à la corbeille”.

La direction des moyens internes de fabrication a décidé qu’elle allait “faire des choses” : est-ce qu’elle les a faites ?

À l’heure actuelle, les outils sont dégradés, les matériels peu ou pas entretenus, les commandes de matériels compliquées, les heures de travail s’accumulent.

Et quant aux collaborateurs, ils sont usés !

Cela fait presque 3 ans que ça dure.

Pourtant, à grand renfort de compétences et de passion, les salariés des MIF continuent à fabriquer des émissions de qualité, des fictions innovantes et une série qui est maintenant le phare de notre entreprise.

Conformément au règlement intérieur de notre entreprise, et à l’article L4121-1 du code du travail, FO rappelle que “l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs”. À ce titre il a des obligations de moyens et de résultats.

Madame la présidente, que pouvez-vous faire ?