L’essentiel / Commission de déontologie des journalistes

Commission de déontologie des journalistes du 17 décembre 2020.
Vos représentants FO france•tv vous font part de l’essentiel…

Les questions posées par FO :

1 ) Pourquoi certains collaborateurs de France Télévisions – et non des moindres – reçoivent-ils l’autorisation d’ANIMER DES ÉMISSIONS et des sessions d’informations parfois quotidiennes sur des médias audiovisuels concurrents (RTL, Europe 1…) alors que dans le même temps de simples journalistes se voient interdire toute collaboration extérieure voire même des invitations ponctuelles sur des plateaux de radio ou de télévisions ? Quels sont les critères d’autorisations et de refus. N’y a-t-il pas rupture de l’égalité entre salariés, voire discrimination ?

Les critères d’autorisations concernent le sujet traité, le type d’émission…. Il est temps d’ouvrir un débat global en toute transparence, en toute sérénité, sans opposer les salariés, afin d’aboutir à un consensus sur des règles pour éviter l’impression que tout le monde n’est pas au même régime. Nous sommes d’accord pour fixer des règles claires qui s’opposeraient à tous.

2 ) Dans quelles conditions l’une des animatrices emblématique de france•2 a-t-elle reçu l’autorisation de lancer UN JOURNAL MAGAZINE À SON NOM alors que pour l’ensemble des journalistes les collaborations chez nos confrères de la presse écrite ne sont accordées que très parcimonieusement ? Y a-t-il une nouvelle fois dans ce cas l’application d’un deux poids deux mesures ?

Cette animatrice est rattachée à la DRH centrale. Nous ne pouvons que vous transmettre la réponse de la DRH centrale. Elle considère que ce dossier ne relève pas d’une question de déontologie et ne veut pas répondre plus avant.

3 ) Des internautes  s’interrogent sur les raisons qui ont poussé France 3 Bordeaux à FLOUTER LES VISAGES DES CASSEURS dans un reportage du 28 novembre, alors que dans le même temps les visages de policiers lors de scènes d’affrontements (notamment lors de l’évacuation d’un campement de migrants Place de la République) ne le sont pas. Quelle est la règle en la matière ?

En regardant attentivement les rushs l’encadrement, les responsables de l’encadrement chargés de la fabrication de l’édition ont eu le sentiment que certaines des personnes apparaissant à l’image donnaient l’impression de pouvoir être mineurs. Après réflexion et discussion, il a été décidé de procéder au floutage. On décide de flouter les mineurs. 48 h plus, la police a indiqué que les personnes interpellées lors de ces violences avaient à peine plus de 18 ans. Ils n’étaient finalement pas mineurs. Mais il y avait un doute, et dans le doute on floute. En ce qui concerne les scènes d’évacuation de migrants place de la République à Paris, aucun policier en train de commettre des violences sur les rushs n’était reconnaissable. Les mêmes règles sont applicables sur le site internet.

4 ) Quelle est la position de France Télévisions après l’avis du Comité d’Ethique mettant en cause l’objectivité d’un REPORTAGE CONSACRÉ AUX INÉGALITÉS DE SALAIRES ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES, diffusé le 19 mai dernier dans l’émission Cash Investigation ? Selon le comité d’éthique, le reportage était essentiellement bâti sur l’argumentation de la CGT, elle-même engagée dans un litige judiciaire sur cette thématique des disparités salariales. L’émission Cash Investigation a-t-elle servi de caisse de résonance à une campagne de la CGT ? Quelles suites ont été données à cette affaire ?

Ce n’est pas une émission de la rédaction. Voici la réponse de la direction des programmes que nous vous transmettons: “la parole a été donnée à la CGT car elle est à l’origine de l’action de groupe qui avait été lancée. C’était une première historique car il s’agit de la première action de groupe sur une question de discrimination sexuelle. Les autres syndicats ne s’étaient pas associés à cette action”.

Peut on avoir des précisions sur ce Comité d’éthique de FTV ?

C’est un comité indépendant dont vous trouverez la liste des membres sur le site internet. Il rend des avis et n’en a jamais rendu sur l’info. Le jour où ils le feront, on répondra. C’est un comité qui peut être saisi par tout citoyen.

Pourquoi la réponse de la Direction des programmes sur l’affaire Cash Investigations n’a pas été rendue publique alors que la presse s’est largement fait l’écho de cette affaire ?

Cela ne dépend pas de nous. Mais beaucoup déplorent au sein de FTV que la réponse n’ait pas été rendue publique.

5 ) Le soir de l’ASSASSINAT DE SAMUEL PATY, le vendredi 16 octobre, le 20 heures de France 2 a passé sous silence le fait que le professeur avait été décapité. Cette information qui avait pourtant été rendue publique par de nombreux médias dès le soir des faits, n’a été donnée sur France 2 que le lendemain au journal de 13 heures. Selon les indications recueillies par FO au sein de la rédaction, la décapitation de Samuel Paty était confirmée par tous les syndicats de police dès le vendredi soir et bien avant 20 heures. Comment expliquer ce retard dans la diffusion d’une information aussi essentielle ?

Nous devions être prudents tant que les faits n’étaient pas avérés avec une certitude absolue. Deux heures après l’assassinat de Samuel Paty, nous n’avions aucune certitude judiciaire. Nous avions cette information que la victime aurait été décapitée ; mais on a estimé qu’elle n’apportait que d’une seule source et que c’était insuffisant pour un acte aussi grave. La certitude doit être la règle. Certes, plusieurs syndicats de police donnaient la même information, mais en réalité tous avaient la même source. Un peu comme ce qui s’est passé lors du regrettable épisode Dupont de Ligonès. Dans ces conditions, la prudence est la règle. Mieux vaut être en retard que de donner une fausse information.

6 ) Comment la direction explique-t-elle la diffusion en juin dernier sur le portail des Outre-Mer d’une TRIBUNE DE L’ANCIEN DÉPUTÉ MARTINIQUAIS Guy Lordinot accusant « la race blanche » de participer à un « génocide par substitution » ? Pourquoi a-t-il fallu attendre plus d’une semaine pour que ce texte – tombant manifestement sous le coup des lois antiracistes – soit retiré du site, malgré les alertes envoyées dès le premier jour par nombre de salariés et par les internautes via les réseaux sociaux ?

Cette tribune n’aurait pas dû être publiée. Nous regrettons également qu’il ait fallu autant de temps pour qu’elle soit retirée. La directrice générale a rappelé les règles de publication. Le responsable éditorial a été rappelé à l’ordre.

7 ) Le TWEET DE FRANCEINFO: PLUS du 11 juillet 2018, raillant une particularité anatomique supposée du président des Etats-Unis correspond-t-il aux critères déontologiques et de bon goût de France Télévisions ? Ne risque-t-il pas d’être qualifié de « sexiste » et de surcroît d’être qualifié de vulgaire ? Pourquoi n’a-t-il pas été supprimé malgré les protestations de nombreux internautes ? Est-ce la personnalité de Donald Trump qui autorise de tels dérapages ? France Télévisions se risquerait-elle à un tel humour à propos d’un dirigeant (ou d’une dirigeante) politique français ou d’un chef djihadiste ?

Nous reconnaissons qu’il s’agissait d’un tweet de fort mauvais goût et inadmissible. Il date de 2018, lorsque il nous a été signalé, les responsables éditoriaux n’étaient plus en poste. Sinon, ils n’auraient pas manqué d’être sanctionnés.

Les questions posées par les autres syndicats :

8 ) A propos du SCHÉMA NATIONAL DU MAINTIEN DE L’ORDRE (SNMO), que compte faire la direction pour protéger les journalistes couvrant les manifestations ?

Que ce soit pour le SNMO ou pour la loi sur la sécurité globale, FTV veillera à ce que la liberté de travailler soit garantie et préservée. Si elle était menacée d’une manière ou d’une autre par un article de loi, nous nous y opposerions. Ça a été le cas concernant trois points ces dernières semaines. Nous ne souhaitons pas que les journalistes de FTV obtempèrent aux ordres des dispersions. C’est à eux sur le terrain en accord avec leur direction d’apprécier la situation. La dispersion ce n’est pas la fin de la manif. Il est impossible d’obtempérer à un tel ordre. On en ne jette pas d’huile sur le feu, on ne joue pas les matamores mais on fait notre boulot. En ce qui concerne l’article 24, qui est plus mouvant, on ne sait pas encore ce qu’il va se passer. Mais la direction ne transige pas sur ces principes.

On rejette bien sûr tout principe des visionnages préalable, pour les reportages avec des policiers ou des pompiers.

9 ) La direction de FTV envisage-t-elle une politique plus ferme en cas d’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX JOURNALISTES ?

Nous avons publié en 2011 une Charte des réseaux sociaux que vous pouvez consulter en ligne.
Cette charte pose trois principes de base : tout message sur les réseaux sociaux est un message public qui doit donc s’exprimer dans le cadre des lois sur la presse qui régissent la liberté d’expression, notamment en matière d’injure et de diffamation. Toute prise de position d’un journaliste doit veiller à ne pas mettre en cause violemment FTV. Enfin, nous recommandons aux journalistes de ne pas écrire de propos qu’ils ne tiendraient pas à l’antenne. Sur ce dernier point, la discussion reste ouverte. Nous allons revisiter cette charte. C’est en cours d’élaboration, nous reviendrons vers vous avec un draft de cette future charte qui sera notamment harmonisée avec celle de France Info. Il ne s’agit pas de faire la police. Le bon sens et la pédagogie doivent l’emporter.

10 ) La direction de France Télévisions souhaite mettre en place une CHARTE SUR LA TÉLÉPHONIE et l’utilisation des portables professionnels qui empiète notamment sur la protection des sources des journalistes. Cette charte engendre de nombreuses inquiétudes dans les rédactions. Comment la direction compte-t-elle garantir que les listes d’appels passés et reçus ne pourront pas être transmises en dehors des rédactions ?

Nous avons été contactés par la direction du dialogue social. Nous abondons dans ce sens. Il faut qu’il y’ait un article spécifique qui rappelle la loi et la jurisprudence sur la protection des sources. Il faut spécifier que tout élément permettant d’identifier la source d’un journaliste ne pourra être transmis en dehors de l’entreprise et aussi de manière très restreinte au sein de l’entreprise.

Certains syndicats sont inquiets et s’opposent au fait qu’on puisse communiquer au chef de service et à la hiérarchie le montant de la consommation téléphonique. Cela rappelle le problème de la communication des fadettes qui met en cause la confidentialité des sources. Pour le moment, nous ne savons pas comment va être rédigée cette charte.

Cela ne concerne que la consommation. Pas les fadettes. Si nous sommes saisis sur cette question, ce sera notre position de principe

11 ) Déontologie et PÉRIODES ÉLECTORALES

Quelle est la position officielle de la direction pour les journalistes candidats à des élections ?

Notre position officielle est détaillée dans une note de janvier 2020. Elle décrit le cadre dans lequel des journalistes peuvent s’investir dans une campagne électorale et assumer le cas échéant des fonctions électives. Cette note va être retravaillée car des syndicats en contestent certains points. Des séances de travail sont prévues pour parvenir dans la concertation à un résultat satisfaisant.

Le traitement des élections municipales dans la région de Montpellier a donné lieu à des décisions que nous ne comprenons pas. La direction peut-elle s’expliquer sur le cas d’un encadrant de la rédaction régionale qui a pu travailler sur les émissions politiques alors qu’il était candidat (il a d’ailleurs été élu) dans une municipalité de la région. A l’inverse, une présentatrice a été écartée de la soirée du deuxième tour en raison des activités politiques de son mari.

Il s’agit de deux situations fort différentes. Un rédacteur chef adjoint était effectivement candidat sur la liste unique présentée dans une petite commune où il réside. La direction en a été informée. Il n’a pas fait d’antenne pendant la période concernée. Depuis, il a été élu conseiller municipal. S’il doit intervenir sur sujet concernant sa circonscription, ce sujet devra au préalable être validé par le rédacteur en chef, avec toutes les précautions qui s’imposent. En ce qui concerne la présentatrice, elle devait être animatrice sur les émissions électorales. Au premier tour, sa participation a été annulée en raison du confinement sanitaire. En aucun cas cette journaliste n’a été écartée.

Dans les territoires ultra-marins, la situation est parfois compliquée à gérer, car ce sont de petits territoires. On croise parfois sur le terrain des journalistes engagés politiquement qui se retrouvent à poser des questions à des élus de l’opposition. Nous aimerions que la direction nous précise les règles et les comportement à adopter en pareil cas. La note de janvier 2020 n’est pas assez précise.

Cette question fera l’objet d’un comité de déontologie exceptionnel fin janvier.

Une décision de justice, récemment rendue, conteste certains points de cette note et semble indiquer qu’en la matière tous les journalistes ne seraient ainsi pas logés à la même enseigne. Allez-vous passer outre cette décision de justice ?

En aucune façon. La justice ne s’est pas prononcée sur le fond de la note et ne dit en aucune façon qu’elle édicterait des critères discriminatoires. Les points contestés sont très peu nombreux (il s’agit notamment du cas des salariés dont le conjoint sont engagés dans une campagne électorale) et la décision de la justice ne porte que sur des points de forme. Toutes ces questions seront évoquées et discutées lors de la réunion spéciale de déontologie concernant cette thématique qui aura lieu en janvier 2021.

12 ) JOURNALISME “DE CONSTRUCTION” ET “DE SOLUTION”

France Télévisions promeut un nouveau concept, “le journalisme de construction et de solution“. Cette forme de journalisme est-elle compatible avec les règles du service public, s’agit-il d’un journalisme engagé ?

Le journalisme de construction (auquel est attaché Laurent Guimier, directeur de l’Information) et de solution peut se résumer en une formule : “quand on traite un sujet, il faut finir le boulot”. Une fois qu’on a identifié un problème et qu’on l’a évoqué dans un reportage, il faut se poser le problème des solutions à apporter pour régler ce problème. Mais cela ne remet en rien la neutralité du service public. Lorsqu’on présente des solutions trouvées par des associations pour régler le chômage, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de chômage. Cette nouvelle vision du journalisme correspond aux attentes du public. La question de la solution doit bien sûr être traitée avec la même rigueur journalistique que lorsqu’on identifie un problème. On ne se contentera pas de proclamations. Nous procédons déjà ainsi à l’antenne. Il y a des formats en ce sens qui existent.

Ne craignez-vous pas que ce journalisme de construction et de solution ne se retrouve sous la coupe de fondations ou de think-tank fournisseurs de projets clés en main ? Il faut rester vigilant car les solutions ne sont jamais neutres socialement ou politiquement. Quels sont les garde-fous pour conserver un regard critique ?

Il ne s’agit pas de prendre pour argent comptant les solutions qu’on nous présente. Il faut les soupeser et appliquer toutes les règles de la rigueur journalistique. Chaque fois qu’on présente un interlocuteur, nous veillons à créditer la source.
Mais le public et les Français nous le demandent. C’est une voie à explorer et à développer.

À cet égard, on peut aussi évoquer “le journalisme de co-construction“, c’est à dire les sujets élaborés grâce à une coopération avec le public. L’idée est de se doter de moyens pour que des idées, des initiatives parviennent aux rédactions à l’instar du courrier qui pendant des décennies parvenait aux rédactions. Le meilleur exemple est le dispositif  “Alerte pollution” mis en place l’an dernier. Nous incitons le public à nous alerter lorsqu’il est victime ou témoin d’une pollution. Ensuite, la rédaction fait son travail de la manière la plus classique. Une source d’information, cela ne signifie pas publication automatique sans vérification. C’est comme ça que ça fonctionne au 13H. On demande aux français de nous signaler leurs idées. Que les citoyens nous envoient des idées, je trouve ça plutôt bien. Bien sûr, on verra comment ça marche. Ce système demande à être éprouvé. Si ça ne marche pas, on arrêtera.

La rédaction internet de France Info dispose aussi du système d’alerte avec des remontées directes de personnes privées qui nous ont signalé des infos, notamment dans le cadre des municipales. Le dispositif est assez bien rodé. Une fois que nous avons reçu l’alerte, nous prenons la précaution de procéder à une pré-enquête sur les gens qui nous ont signalé l’info. Après nous décidons très journalistiquement si on y va ou pas, si ça mérite d’être suivi. Grâce à ce dispositif, nous avons obtenu des infos que nous n’aurions sans ça jamais eu. Ce système d’alerte permet d’être les premiers et de ne pas être suivistes.

Cette plateforme ne présente-t-elle pas des risques ? Ne risque-t-on pas d’être submergés par toujours les mêmes citoyens qui vont sans cesse nous abreuver. Cela ne risque-t-il pas de supplanter les propositions des journalistes de terrain qui sont tout à fait à-même de trier les infos ? Est-ce que le journaliste de terrain gardera sa liberté d’appréciation ?

Evidemment! Une fois qu’on nous signale l’info, tout est ensuite très classiquement traité avec toute la rigueur des critères journalistiques. Il ne faut pas opposer citoyens et journalistes.

13 ) A propos de la dernière INTERVIEW DU PRÉSIDENT EMMANUEL MACRON, peut-on savoir si les questions sont préalablement validées et imposées par l’Elysée ?

Comme à chaque fois dans pareil cas, l’Elysée accède à une demande d’interview, parfois exclusive ou conjointe avec un autre média. Des thèmes sont évoqués lorsqu’on prépare l’interview. Il est naturel que le président comme n’importe quel autre interlocuteur sache sur quoi va porter l’interview. Aucune question n’est transmise à l’Elysée par ceux qui vont poser les questions. Ensuite chacun fait son travail. Le président prépare son interview et les rédactions affinent les questions. Nous sommes maîtres du micro et des horloges. Il n’y a rien que de très normal dans la préparation des interviews présidentielles.

14 ) A propos de la COUVERTURE DU DAKAR 2021 qui va avoir lieu en Arabie Saoudite, comment peut-on envoyer des journalistes dans des pays aussi risqués sur le plan de la sécurité et aussi contestables en ce qui concerne les droits de l’homme ?

Cette question ne relève pas vraiment de la déontologie, mais nous pouvons vous apporter des éléments de réponse. Le risque, certes, n’est pas zéro. Nous travaillons en étroite concertation avec les organisateurs du rallye. On ne va pas livrer dans le détail de toutes les mesures de sécurité. Les Saoudiens ne nous les révèlent pas. C’est fait de manière très professionnelle en coopération avec l’ambassade de France. La sécurité est notamment très stricte au niveau des bivouacs qui seront hermétiques, pour des raisons de sécurité et sanitaires. Notre conclusion à laquelle nous sommes arrivés il y a quelques jours, c’est que la sécurité est OK.

Sur la question des Droits de l’homme: il ne revient pas à France Télévisions le droit de dire si le Dakar doit ou non avoir lieu en Arabie saoudite. Ce n’est ni de notre ressort, ni de notre responsabilité. Dès lors que le Dakar a lieu en Arabie Saoudite nous le couvrons. Sans faire l’apologie du régime ni l’accabler de critiques. C’est pas nouveau. Il y a eu dans des pays peu recommandables des événements sportifs. Nous fonctionnons selon une répartition traditionnelle des rôles. « C’est pas aux journalistes sportifs de couvrir les phénomènes extra sportifs…. » Les journalistes des autres services peuvent faire ce travail.
Bien entendu, FTV n’hésitera pas et se fera même un devoir, si la situation se présente, d’évoquer cet aspect des choses pour compléter l’offre en matière d’information. En outre, si pendant le Rallye surviennent des événements extra-sportifs qui défraient la chronique, nous serons très attentifs à l’éventualité d’une couverture en coopération avec les journalistes se trouvant sur place.

Nous avons déjà évoqué à l’antenne la question des Droits de l’homme en Arabie saoudite sans attendre le Dakar. Le fait qu’il y ait le Dakar n’intervient en rien dans le traitement de l’actualité. On ne s’interdit rien. On ne s’impose rien. On verra.

15 ) Une interview de Pascal Guimier nous conduit à nous interroger : une minorité décide-t-elle des GRANDS AXES ÉDITORIAUX ? Ou bien allons-nous nous orienter vers le collaboratif ?

Quand on parle de positionnement stratégique, il y a un cap éditorial qui doit être défini, décliné, adopté et adapté par les équipes. Fabriquer de la démocratie c’est un cap fixé qui peut paraître très large. Il marque notre indépendance qui ne souffre d’aucun compromis. On attend des journalistes du service public qu’ils soient radicalement indépendants et qu’ils participent à la démocratie.

16 ) Le traitement très réduit sur l’information nationale des INONDATIONS EN GUADELOUPE, inondations de novembre dernier semble en contradiction avec le pacte de visibilité des Outre Mer?

Ce n’est pas un sujet qui relève de la déontologie. C’est un choix éditorial. D’une manière plus globale, les responsables ultra marins nous ont donné un satisfecit. Le temps d’antenne sur les Outre Mer a été notablement augmenté et ça a été remarqué. Nous sommes passés d’une logique de contrainte à une logique la plus vertueuse qui soit. Le pacte de visibilité ce ne sont pas des choix automatiques. Le choix du 11 novembre, on peut le critiquer mais c’est un choix qui s’est opéré en fonction des contraintes de l’actualité…