Les chefs OPS-Flyers : l’insoutenable légèreté de la direction

Ils sont devenus les fers-de-lance des moyens de transmission ! Les 18 Chefs Opérateurs de prise de son de la Direction des reportages et des moyens de l’information ont développé des compétences spécifiques depuis 16 ans : ils sont capables d’assurer des moyens de transmission satellitaires en plus de leur métier d’origine ; le tout a longtemps été exercé précédemment sans cadre légal, sans accord d’entreprise et avec leur bonne volonté. Or aujourd’hui, l’accord signé par FO leur permet la reconnaissance de cette compétence complémentaire, avec rémunération d’une prime mensuelle forfaitaire (et rétroactive, la rétroactivité s’exerçant depuis 2013). Cette activité méritait de bénéficier d’un tel accord, car elle se développe avec les temps d’antenne qui sont en augmentation depuis la création de Franceinfo:.

Pour Force Ouvrière, quand on doit faire des économies tout en assurant l’antenne, on évite de perdre ses moyens…de transmission !

Après 16 ans de bons et loyaux services, on leur a enfin promis de sortir de la clandestinité par  l’obtention de la reconnaissance de leur compétence « complémentaire » avec rémunération d’une prime mensuelle forfaitaire et rétroactive. Mais aujourd’hui il n’en est rien et la direction revient sur ses engagements.

 Au total, depuis la mutualisation des moyens et l’arrivée de la Chaîne Info, ce sont 1800 duplex par an au compteur toutes éditions confondues. Pour quel tarif, dans quelles conditions ? Aucune réponse ne leur est donnée pour l’instant. Nous voici en septembre… Ils travaillent toujours à crédit dans l’attente de l’application de l’accord sur les UCC signé depuis mai 2018 qui prend aujourd’hui  des airs de chimère.

Pourquoi l’application de ce  nouvel accord traine-t-il ? Des chiffres et des lettres…

Car on préfère revoir les calculs, fermer les yeux sur leur expérience du terrain et brader cette activité  exercée de façon pérenne  et continue… histoire de leur faire faire le trottoir de Matignon 10h par jour pour des clopinettes, tandis que d’autres sont confortablement installés dans leur fauteuil avec des salaires confortables.

Si vous aimez les calculs comme nous, à 40 secondes le duplex, c’est environ 20h d’antenne par an garanties par ces salariés. Les Chef-OPS qui ne rechignent pas à la tâche, ils peuvent cumuler 15 ou 18 directs par jour en cas de Breaking News, partent déployer une station satellite volante à St Martin ou  encore sur un toit des Champs-Elysées pour le retour des bleus.

Restons dans les chiffres et partons dans les finances…

Car quel plaisir de comparer LEUR « coût industriel interne mutualisé  » dérisoire face aux factures indécentes du privé sachant qu’un simple technicien-Uplinker (qui fait la montée sur satellite) ou autre chef de car se facture 350 euros la journée (on vous fait cadeau des charges et des marges de la prestation)… inutile de vous donner le tarif de l’assistant et de l’OPV qui l’accompagnent !

Allez si !  : le « package » c’est environ 2000€/jour.

Un moyen de direct Fly, c’est :

—  Un Chef OPS formé Flyer + un OPV maison

— Un camion satellite « maison » largement amorti

— Un moyen supplémentaire de transmission TVU 3G/4G

— Un savoir-faire « maison ».

— Une évolution technique et professionnelle pour ces salariés.

— Une fierté de servir nos JT, semaine, week-end et jours fériés.

Continuons  la comparaison, ce pourrait être une lettre ouverte envoyée à la Cour des Comptes :

Depuis le 1er janvier 2018, un moyen Fly supplémentaire journalier remplace celui d’une société privée qui coûtait de façon forfaitaire la modique somme de 500.000 €/an.

N’est-ce pas là la bonne idée ?… on ré-internalise nos moyens de diffusion, on investit dans des formations INA pour faire monter en compétence les chefs-OPS et le potentiel des exploitants, on crée NOTRE brigade réactive et mobile pour nos directs, on assure le Live pour notre Chaîne Info qui  grandit, grandit…

Ces salariés ont déjà fait réaliser à l’entreprise des centaines de milliers d’euros d’économies, ils ne réclament que leur dû, valorisant leur technicité et leurs efforts de volontariat sur cette activité devenue incontournable. C’est ce qui leur a été promis par la direction il y a bientôt  3 ans. Comme ils le disent si bien : « On a fait le job, maintenant on attend la rémunération dans les conditions annoncées initialement, sinon y’a plus moyen ».

Certes, et sans aucun doute, le job ils l’ont fait, mais ne le feront plus à partir du jeudi 13 septembre car ils ne sont plus volontaires pour travailler ni à crédit, ni au rabais.

Veuillez les excuser par avance pour ce désagrément, les 18 chefs-OPS-Flyers jusque-là capables et besogneux s’indignent et se démotivent, à juste raison.

France Télévisions Force Ouvrière soutient ces salariés et veillera à la bonne fin de ce dossier. FO France Télévisions demande à la direction de respecter ces engagements, de cesser tout marchandage, et de mettre en place l’application stricte du droit pour ces salariés largement investis par leurs missions. Ce service est un exemple pour l’entreprise avec des salariés « reporter » et volontaires qui peuvent cumuler jusqu’à deux « compétences complémentaires », en plus de leur métier d’origine.