Le risque “électrise” | Liminaire au CSE siège de mai

Le projet d’évolution du système d’éclairage des plateaux du Siège

Il y a deux mois, l’information/consultation du CSE mettait en lumière un certain nombre de problèmes. Quelques temps auparavant, le remplacement des consoles lumières vieillissantes par de coûteuses consoles numériques dernier-cri, n’était présenté que comme une simple mise à niveau technique. 

Le projet a montré son objectif réel : la réorganisation de tout le service assorti d’une réduction inquiétante du nombre des personnels. Force Ouvrière a révélé des dysfonctionnements dans la gestion des infrastructures, comme l’absence de maintenance électrique depuis 2017, et des équipes par la direction de La Fabrique.  

Depuis la rentrée de septembre 2020, le service est en surcharge permanente. La perspective de voir se réduire de moitié les effectifs présents sur les plateaux électrise les personnels concernés. 

Le cabinet Technologia mandaté par le CSE

Il a fait un certain nombre de demande de documents et n’en a pas reçu la moitié ; pas de rapports sur les visites de contrôle et de sécurité, pas de schémas électriques, pas de plans d’assurance, des fichiers illisibles, d’autres en doublon, des documents sans noms, sans dates, sans légendes. Le tout dans un désordre qui laisse perplexe et qui inquiète sur le sérieux apporté à cette expertise par la direction de La Fabrique.  

Le mois dernier, une visite officielle des plateaux a eu lieu pour les besoins de l’expertise avec Technologia. Deux membres de l’encadrement étaient présents ainsi qu’un chef éclairagiste. La direction avait fait obstacle à la présence d’un second salarié. Sans les documents nécessaires à une bonne perception de l’état des lieux — ces carences ne contribuant pas à la bonne image de l’entreprise — la visite et le constat de l’état déplorable des installations a renforcé les inquiétudes des salariés et de Technologia.  

Les chefs éclairagistes et les éclairagistes sont les seuls à bien connaître les matériels en place. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est une connaissance qui se transmet de bouche à oreille. Il n’existe pas de plan, à jour, des équipements exploités quotidiennement sur les plateaux.  

Le service Maintenance a été fermé en 2017, jamais remplacé. Les directions se sont succédées sans jamais réactiver un programme de maintenance. Dans le même temps, les archives, plans, schémas, rapports, comptes rendus des visites de contrôle et de sécurité ont quasiment tous disparu. Rien n’a été fait pour reconstruire les documents légaux obligatoires dans une ERP (Entreprise Recevant du Public).  

Il n’y a pas eu de visites de contrôle des installations électriques depuis 2018. Le Bureau Veritas qui les faisait alors se plaignait déjà de l’absence des documents nécessaires au contrôle des équipements.  

Les nacelles et Genies (matériel de levage de personnes pour accéder en sécurité aux équipements en hauteur) montrent des dates de visites allant de 2018 (pour la plus récente) à 2002 (la plus ancienne). Ces visites obligatoires doivent pourtant avoir lieu tous les six mois. Ces matériels sont de plus entreposés, stockés sous une série de grands panneaux rouges où il est écrit “STOCKAGE STRICTEMENT INTERDIT”.  

Des fils traversent certaines passerelles destinées, entre autres, à l’évacuation en cas d’urgence. Dans la même catégorie, certaines portes s’ouvrent à l’envers et/ou ne sont pas équipées de barre antipanique.  

Toujours concernant la sécurité, l’absence de schéma électrique n’est pas une simple formalité. Cette absence empêche de savoir si, quand une partie des équipements est mise hors-circuit, elle est bien sécurisée ou si des courants électriques circulent encore.  

Y a-t-il un Directeur Technique à La Fabrique ?

Aujourd’hui, nous n’en savons rien !

Le risque de blessure grave, due au système électrique, est réel sur les plateaux, pour les personnes présentes. En plus des salariés qui y travaillent, ces mêmes plateaux reçoivent du public, des invités. L’émission “Les Maternelles” accueille chaque semaine des mères avec des enfants et des poussettes, les élections approchent et des émissions y sont programmées très bientôt avec des invités.  

Hier, à France Télévisions, quand un problème grave survenait, la solution était assez simple, peut-être simpliste. Elle consistait à remplacer le Directeur (comprendre lui confier une autre direction). Une fois le problème révélé, il n’était plus possible de critiquer les décisions prises. Le nouveau directeur n’était pas responsable des actes de ses prédécesseurs. (Je vous rappelle les affaires de harcèlement au service des sports, il y a un peu plus d’un an. Le nouveau directeur nous a dit ne pas vouloir juger son prédécesseur et ne pas être responsable de faits antérieurs à sa prise de fonction). Simpliste, je disais.  

Aujourd’hui, nous avons plus de chance, le Directeur de La Fabrique est toujours en poste. Il est même présent au CSE du 12 mai 2021 et nous avons hâte d’entendre ses explications.  
Force Ouvrière a demandé à la Directrice en charge de la sécurité à France Télévision si elle serait présente lors de ce CSE. Celle-ci semblait ne pas avoir été invitée par le Président du CSE. 

Pour Force Ouvrière, il est impossible de poursuivre ce funeste projet, tant que la mise en sécurité des plateaux et des personnels, et par là du bâtiment de France Télévisions n’est pas réalisée.
Nous alertons la direction sur le risque de danger grave et imminent qu’elle fait courir aux personnels et au public qu’elle reçoit. 

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