LE DROIT DE SAVOIR | FO Martinique la 1ère

Des raisons professionnelles pourraient-elles être à l’origine du suicide de Gérard Guillaume ? La question peut légitimement être posée suite à la mise en ligne d’une série de documents qui sèment un grand trouble, dans et hors nos murs.

Brutal et sans état d’âme

Gérard Guillaume exposerait ainsi toute sa souffrance et son déshonneur dans des courriers qui restent à authentifier. A travers un audio, nous voilà même témoins de sa solitude face à un directeur des ressources, pourtant humaines, réduit au rôle d’oiseau de mauvais augure et soldant 40 années de carrière en quelques opérations comptables.

Gérard Guillaume, qui s’est donné la mort le jour anniversaire de son éviction, est inhumé aujourd’hui.

Concert silencieux

Pour répondre aux inquiétudes des salariés, la direction se mure d’abord, plusieurs semaines, dans un silence assourdissant, avant de promettre des actions en justice contre ceux qui diffusent, selon elle, de fausses informations. Point final.

Tant de questions et si peu de réponses. Immanquablement les salariés demeurent fragilisés. La peur suinte et le malaise persiste. Dans ce climat, chacun s’interroge sur les valeurs et les pratiques dans l’entreprise. Manifestement, « les vérités tuent. Celles que l’on tait deviennent vénéneuses… »

Une violence au corps social

Comment rassurer ? Les grandes envolées lyriques sur un service public éthique et exemplaire ne suffiront pas. Pas plus que le rappel des traditionnels vœux de nos dirigeants mettant l’accent sur l’indispensable “qualité des interactions sociales et humaines au sein de notre entreprise”.

Une enquête sérieuse a-t-elle seulement été diligentée ? Une enquête qui viendrait confirmer que la culture managériale en vigueur ne consiste pas à pouvoir, pour d’obscures raisons, s’offrir sur un plateau d’argent public les têtes de salariés n’ayant commis aucune faute. Une enquête dont les réponses annihileraient le spectre d’un management par la peur, autoritaire et vertical, qui crée un malaise dans toutes les stations du pôle outre-mer. Une enquête pour espérer enfin que soit instaurée la transparence et donc la confiance, car l’inverse est désastreux.

Quel que soit l’issue, il y a d’ores et déjà là, une violence portée au corps social de l’entreprise. Force Ouvrière appelle la gouvernance et toutes les instances syndicales du groupe à participer à la manifestation de la vérité.

En attendant, à l’heure des plans d’économies drastiques, que vous soyez cadres supérieurs dévoués ou ouvriers zélés : prenez soin de vous et de vos proches… car il se pourrait que ceux qui tombent en disgrâce ne se relèvent pas.