Le diable s’habille en “Progrès”

Mardi matin, s’est tenue à Paris la 1ère réunion pour un projet d’accord pour une GPEC* dite “de progrès”.

L’objectif du texte écrit “en partenariat entre la CGT et la direction” comme le reconnait la DRH de france•tv est d’encadrer les futures organisations de travail et de mettre en place “des expérimentations”.

Cette co-gestion surprenante de france•tv entre une Organisation Syndicale et la direction n’est pas un bon signe de vitalité de l’entreprise et de ses managers. La direction manque-t-elle d’idées ? Est-elle dans l’incapacité d’accompagner la transformation ? La campagne pour le renouvellement du mandat de la PDG de france•tv débute à la rentrée, faut-il que la direction réclame des gages ? La GPEC* est plus qu’un accord : c’est une promesse pour améliorer la gestion des emplois et prévoir des embauches. C’est ce pour quoi Force Ouvrière a signé l’accord le 9 mai 2019.

Mais pour l’instant pour ce qui est du “progrès” on repassera…

De manière surprenante, à la première lecture du projet, nous constatons que toute “la quincaillerie” RH y figure : un lexique d’incantations sur la Qualité de Vie au Travail, des commissions de suivi, des accords de méthode pour chaque projet, des pages d’analyses et de “reporting”.

Si le préambule et les attentes de cette GPEC sont clairement établis, attentes auxquelles FO peut souscrire, le parcours et les méthodes de suivi se transforment en véritable usine à gaz. 

La volonté de donner la possibilité à la direction de multiplier des expérimentations, en même temps, dans tous les établissements, risque de fragiliser les collectifs de travail au moment où france•tv traverse une période de restructuration. D’autant que le texte propose également des “projets sans expérimentations” qui ne nécessitent pas d’information préalable des syndicats ou des élus. Du jour au lendemain, on applique !

Si le but recherché est de transformer et d’apporter davantage de souplesse aux organisations de travail, le texte proposé produira l’effet inverse. La somme des réunions, des instances à convoquer, des expertises en tout genre, des informations-consultations est si importante que cela va ralentir le processus de transformation. Le risque est que la réalité du terrain se perde dans un méandre administratif et ne réponde pas aux attentes des salariés.

Malgré tout, sur l’avenir de l’entreprise et de l’évolution des salariés, FO souhaite discuter. Nous allons donc proposer de négocier avec nos camarades de la CGT l’évolution du texte (puisque la direction semble démissionnaire) afin d’obtenir que cette GPEC soit moins centralisée et davantage partagée par nos collègues.

* Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences.