La fermeture annoncée de france•Ô en 2018, parce que jugée pas indispensable par le président Emmanuel Macron, est confirmée. Après quelques espoirs réels ou illusoires la décision est tombée : la chaine des Outre-mer est trop…« confinée », en clair elle ne fait pas assez d’audience. Place aux promesses du pacte de visibilité sur les chaines premiums du groupe et au portail numérique. Pour les Outre-mer c’est donc votre place sur les autres chaines du groupe et du numérique mais on supprime votre chaine.
A quels autres français une telle décision a-t-elle été appliquée ?
Elles sont où les belles résolutions des états généraux de l’Outre-mer ?
Alors c’est vrai, même si elle sait être la chaine du documentaire et l’unique chaine de la musique du service publique, elle a un problème : elle n’a jamais vraiment réussi à trouver « son identité, son utilité » donc un public.
Mais à qui la faute, aux gouvernements certes, un budget ridicule, des changements de ligne éditoriale trop fréquents, mais aussi et en grande part à nos directions successives qui ces dernières années n’ont jamais eu vraiment d’ambition pour cette chaine. France Ô manque de vie aucune émission en direct, France Ô manque d’incarnation citez-nous une animatrice ou un animateur vedette, une émission locomotive, aucune case pour d’éventuels invités.
Mais France Ô manque surtout de réactivité face à l’actualité, hormis donner la parole à notre ministre des Outre-mer. Derniers exemples en date : durant la Covid, la direction de l’information et ce malgré du personnel présent et motivé n’a pas cru bon de donner voix au chapitre aux ultramarins de l’hexagone ni même aux ultramarins « sur place ». On ne nous a pas permis d’établir ces dialogues « mieux » elle a supprimé le JT. Idem pour « Black lives matter ».
France 4 s’en sort haut la main et bravo à elle ! Bravo à ses salariés ! Si seulement nous avions eu des directeurs à la taille des leurs, nous n’en serions pas là. Et alors peut être : à nous le sursis d’un an !
A force Ouvrière nous militons depuis que nous avons été élus pour changer cela. Nous n’avons cessé de répéter que cette chaine n’était pas le reflet de la vie des Outre-mer, nous la voulions plus audacieuse, plus impertinente. Mais la frilosité et l’immobilisme sont restés de mise et nous voila aujourd’hui où nous en sommes. Le pusillanime a tué cette chaine.
C’est conscient de ce constat que nous devons désormais aborder l’avenir. Notre direction le pole outremer doit maintenant prendre le taureau par les cornes en imposant que le pacte de visibilité soit fait en grande partie par le pole outre-mer. Ce sont les ultramarins qui doivent parler d’eux, leur voix ne peut plus être rapportée par d’autres. Notre direction doit donc mettre en œuvre la fabrication de cette offre et obtenir de Delphine Ernotte les fenêtres visibles sur les chaines du groupe. Il faut pour cela qu’elle cherche également de nouveaux talents afin d’insuffler un nouvel élan à tous qui sommes bien fatigués par cette lente agonie.