Liminaire FO au CSE Central
À l’heure où la Nation se prépare à fêter l’idéal olympique, il semble qu’à France Télévisions, seule la trêve sera respectée.
Madame la Présidente les salariés sont inquiets, ils sont dans l’expectative.
Madame la Présidente, vous avez rencontré notre Ministre de la Culture récemment, mais vous ne nous avez rien dit et nous souhaitons savoir ce qu’il va advenir de tous les salariés, des femmes et des hommes de cette entreprise.
D’abord, nous apprenons par la presse que le projet de holding sera inscrit à l’agenda de l’Assemblée nationale fin mai. Ça va vite !
Si c’est vrai et seulement si c’est vrai, de nombreux salariés de ce qu’on appelle les fonctions supports, ceux de la paye, par exemple, des RH, des finances, d’IMG, des achats, de la DTSI et de la maintenance, s’inquiètent.
Sans oublier le risque de fusion des rédactions qui risque de perdre 1/3 des effectifs, ce qui réduirait l’offre éditoriale du service public.
Les premières synergies d’une holding impactent les fonctions supports et les rédactions.
Si holding il y a comme le martèle la ministre, ces salariés vont-ils perdre leur emploi ?
Autre questionnement dans le Réseau : si holding il y a, si synergies il y a, comment se superposeront les cartes du Réseau France Bleu et France•3 qui ne correspondent pas ?
Les mono-antennes ne sont pas trop inquiètes pour l’instant.
Mais pour les grandes régions, que va-t-il se passer ? Va-t-on supprimer les particularismes là où ils existent au profit de grands pôles ? Va-t-on concentrer à Strasbourg ce que font à merveille aujourd’hui Reims, Nancy et Metz de différent par rapport à l’Alsace ?
Cela semble aller très vite pourtant, il se dit même que le nom du futur patron de cette holding est déjà murmuré au ministère de la culture.
Mais nous, Force Ouvrière, ne jouons pas le jeu de la rumeur. Nous voulons des faits.
Les personnels de France•tv y ont droit.
Largement de quoi, Madame la Présidente, être préoccupés par votre silence.
Madame la ministre vous a-t-elle demandé de ne rien dire et de garder le secret ?
À quel moment, jugerez-vous bon de nous dire ce qu’il va advenir ? Le pot aux roses sera-t-il découvert après les Jeux olympiques ?
Mais ce qui peut nous inquiéter encore plus, ce sont les informations contradictoires.
Comme on murmure déjà le nom de futur patron de cette holding, on dit aussi, de-ci, de-là, dans vos étages, qu’il n’y aura finalement pas de holding.
Les montagnes russes émotionnelles.
À quel moment jugerez-vous bon de nous dire ce qu’il va advenir vraiment ?
Vous ne pouvez pas, Madame, laisser vos salariés dans l’expectative, vous leur devez la vérité.
Nous aimerions ici auprès de ce CSE connaître notre avenir proche et ne pas apprendre les informations par la presse, comme c’est le cas chaque semaine depuis janvier maintenant. Le supplice chinois du goutte-à-goutte.
Vous avez mis à l’ordre du jour de cette instance votre feuille de route, 34 pages et une vision malheureusement pour nous, limitée à 2024.
Alors parlons de 2024 !
Les dérapages budgétaires nous inquiètent tous.
On nous dit qu’à la direction de l’information, il faut déjà rendre 25 ETP ?
Nous vous avions pourtant entendu dire devant la représentation nationale le 4 juillet dernier qu’après dix années de réduction, la « purge » était finie.
Et c’est contradictoire avec ce que vous écrivez dans votre feuille de route présentée ce jour sur le renforcement en personnels de l’offre France Info comme les 80 ETP supplémentaires programmés à l’échelle de tout le groupe en 2024 avec notamment l’effet Tempo.
Dans le réseau, même annonce et pareil encore pour les Outre-mer qui auraient aussi depassé leur budget.
Qu’en est-il de la saine gestion ? On dépenserait sans compter avant la réorganisation ???
Les personnels déjà secoués par les rumeurs sur leur avenir n’ont pas à supporter les conséquences de ces errances.
Actualité toujours, concernant le festival de Cannes qui fait beaucoup parler.
Nous tenons à saluer une importante délocalisation d’émissions.
Mais nous interrogeons là encore: est-ce l’expression d’une stratégie durable qui vise à ramener dans France Télévisions la création de programmes audiovisuels et donc à mettre en valeur les expertises, les compétences et les métiers de l’ensemble des personnels ?
Pour finir, dans vos orientations stratégiques, il y a tout un volet métier.
Nous, Force Ouvrière, sommes engagés avec conviction dans cette réflexion.
Mais accompagner « l’employabilité » des personnes ne peut se faire que si nos objectifs sont clairement définis.
S’employer à devenir employable, oui, mais pour faire de la télévision de service public.
Pas pour abaisser nos ambitions.