A faire des économies de bouts de chandelle, nous en oublierions presque à France.tv nos missions principales : à savoir une information de référence et l’accès de la culture auprès de tous les publics. Les réorganisations ne doivent pas devenir une priorité : la priorité, ce sont nos antennes et les salariés qui constituent la force de l’entreprise France.tv.
Or la politique qui a été menée cette année est à des Années Lumières de cette priorité : les élus du Siège de France.tv sont consultés aujourd’hui sur le projet de l’évolution de l’Organisation de la direction de la production, celle de la Direction des Moyens des antennes, sur le nouvel organigramme de la DGDAP (Direction Générale Déléguée à l’Antenne et aux Programmes), sur la nouvelle organisation des éditions de l’information nationale. Toutes ces réorganisations doivent avoir pour effet de faire des économies sur les frais de structures et les frais de fonctionnement généraux. Cependant, nous ignorons précisément quelles économies seront ainsi réalisées : en effet, les dépenses engagées pour ces réorganisations vont avoir des conséquences lourdes et chères. Ainsi, près de 650 salariés vont déménager leurs bureaux, changer de lieu de travail temporairement en allant à EOS avant de revenir au Siège de MFTV quelques mois plus tard. Mais quel est le coût réel de ces chamboulements d’organisations?
Quelle politique pour les salariés de France.tv ?
A France.tv ces dernières années une crise inégalitaire n’a fait que s’amplifier, décourageant de très nombreux salariés. Cette crise s’est appuyée sur les inégalités économiques qui ont créé une fracture dans l’entreprise entre « les salariés du bas » et « les salariés du haut ». Ceci en miroir de ce qu’il se passe dans le pays et qui a provoqué le soulèvement des « Gilets jaunes ». Certains voudraient nous faire croire qu’il n’en est rien. Mais la réalité est autre : lors des dernières mesures salariales, une fois de plus, nombre de bénéficiaires se trouvaient dans la hiérarchie, au détriment des petits salaires. Combien de mesures ont été données aux salariés de la hiérarchie ? Nous attendons la réponse.
Pour mémoire, la Cour des Comptes en octobre 2016 soulignait une gestion « insuffisamment rigoureuse », avec une augmentation du nombre de salariés CDI ayant une rémunération brut annuelle supérieure à 70 000 euros de + 57% entre 2009 et 2013 ! Et aujourd’hui ? Qu’en est-il précisément ? Trop de gros salaires ! Trop d’injustices alors que de nombreux salariés ont du mal à boucler leurs fins de mois. Pour preuve les nombreuses personnes venues réclamer les bons de Noël dès les premiers jours de décembre. Alors ces réorganisations ne devront pas négliger les salariés, au cœur du dispositif de France.tv.
L’information : l’autre priorité
Une information de référence : c’est ce qui fait la force de France.tv. Or la réorganisation des éditions nationales ne correspond pas à cette exigence impérative d’information certifiée. Nous avons les journalistes, les monteurs, les techniciens, les assistants… qui permettent de répondre à la demande forte du public d’être informé en temps réel ! L’actualité démontre que les audiences sont boostées par la contestation des Français (mobilisation des syndicats et des gilets jaunes) et le public réclame du ‘Live’, du direct, des commentaires immédiats, des réactions, des analyses, des reportages. Pour ce faire, et répondre à ces attentes, ces réorganisations annoncées sèment le doute : la priorité sera-t-elle donnée à l’information ? Force Ouvrière attend des réponses précises sur le nombre des personnels qui seront dédiés aux éditions, lesquelles sont essentielles pour le développement de France.tv. Le journal du soir de France 3, Soir 3, est à ce titre un élément stratégique pour le développement de l’information ? Nous estimons que oui. Mais il est relégué à des heures tardives, alors qu’il réalise de bonnes audiences. C’est intolérable. Le public réclame des reportages et des contenus qui ne se limitent pas à du « talk show ». Le Soir 3 mérite donc d’être au cœur de la stratégie de développement de l’info. Parce qu’il correspond à une demande du public qui réclame des reportages et des infos.
A propos d’infos, la nouvelle est tombée hier : Netflix est devenu gratuit pour les abonnés de Free. Voilà un nouveau défi pour France.tv. Alors faut-il revoir les plans ?
Dans ce contexte, demain France.tv sera une marque d’autant plus forte que ses contenus seront enrichis et qu’ils prendront toute leur place dans le débat démocratique.