Ce n’est pas parce que nous sommes une chaîne du service public que nous sommes une chaîne d’Etat !
Samedi dernier, la France était en ébullition. De toutes les manifestations, c’est celle de Force Ouvrière pour la défense de nos retraites, qui a réuni le plus de monde, entre 15.000 et 20.000 personnes. Un énorme succès populaire : aucun problème de sécurité, un service d’ordre interne impeccable, une réelle bonne ambiance, et des revendications clairement exprimées : non à la retraite par points !
Pourtant france•2 a délibérément choisi de ne pas traiter cette actualité – notamment dans son édition du 20 heures – pas un mot, pas une image, s’évertuant à parler des débordements et des incidents qui se sont produits dans les manifestations liées au climat ou aux Gilets Jaunes.
Pour les centaines de milliers de salariés qui attendaient une information impartiale et factuelle de cet événement sur leurs écrans, c’est la stupeur et l’incompréhension totale. Encore une fois, nous passons pour des zozos à la solde de l’Etat et du Gouvernement. Notre image en prend un sacré coup.
Tout ce week-end, la section FO France•tv a été harcelée de coups de téléphone et des demandes d’explications. Le mécontentement est très grand. Pour les travailleurs, la réforme de la retraite est une priorité, un enjeu majeur, n’en déplaise à france•2 !
Ce n’est pas la première fois que la direction de l’Information de France Télévisions occulte volontairement les succès de notre organisation syndicale. Elle a du mal avec la « Force Ouvrière », ses ouvriers, ses salariés, ses cadres, ce peuple d’en bas ? Il y a invariablement un parti pris pour désamplifier le mouvement syndical et la colère sociale.
Il faut dire que les +36 % d’augmentation de la masse salariale (en un an) de nos dirigeants à France Télévisions ont peut-être déconnecté certains de nos décideurs de la réalité quotidienne des Français. Apparemment, ils préfèrent le corporatisme et les dîners en ville avec homards au menu. Ont-ils rangé leurs vocations de journalistes au tiroir pour des histoires de carrières ?
FO france•tv présente ses excuses aux téléspectateurs du service public pour cette nouvelle méprise de nos dirigeants. Elle a également choqué de très nombreux personnels et journalistes en interne, tous professionnels, qui refusent la censure et les connivences. Ils réclament aujourd’hui des explications à leur direction ne se sentant pas complice de cette décision de ne pas traiter l’événement.
Soyons vigilants à préserver notre entreprise de la mainmise des pouvoirs politiques. France•2 ne doit pas être le bulletin municipal du Gouvernement.
Pour toutes ces raisons FO france•tv saisit le médiateur indépendant de l’entreprise.