Frais des CDD : pour FO, c’est non !

Ce lundi, lors de la seconde réunion de la saisine demandée par les organisations syndicales représentatives FO, CFDT, CGT et SNJ, la direction est revenue avec un projet alternatif.

D’une part, elle propose de supprimer le régime du forfait pour les repas du soir et les découchers…et ne garder que les remboursements sur justificatifs.

En contrepartie, elle accepte de proposer le retour de la prise en charge d’un repas le soir…sur justificatif, mais plafonné à 14 euros seulement !

Pour Force Ouvrière, ces 14 euros sont tout simplement inacceptables. Les précaires ne connaissent pas le salaire exact qu’ils vont gagner chaque mois. Ils subissent de plein fouet les conséquences de la réduction des recours aux personnels CDD (limitant bien souvent leurs revenus mensuels à moins de 1000 euros). Enfin, ils sont victimes d’une inertie beaucoup trop forte dans le traitement de ce qui leur est dû. C’est pourquoi il est inique et donc inacceptable que ces salariés fassent les frais de ce   soi-disant plan d’économie…dont nous ignorons tout, à commencer par l’objectif fixé.

Le seul objectif pour Force Ouvrière sur ce sujet, c’est qu’aucun salarié (et en particulier les plus précaires !) n’ait à devoir payer pour travailler. En l’espèce, si le retour à un défraiement intégral devait passer par une suppression des forfaits, pourquoi pas ? Mais certainement pas pour aboutir à une indemnité plafonnée à seulement 14 euros !

D’ailleurs, pourquoi ce montant de 14 euros ? Pourquoi pas 15, 16 ou 19 ? L’appétit de nos CDD aurait-il baissé en 2017 par rapport aux années précédentes ? L’inflation aurait-elle également baissé ?..

Concernant les plafonds des découchers à 74 euros, la direction n’est pas revenue sur sa proposition d’il y a 3 semaines : en conséquence, pas de retour des dérogations “villes chères”, même si les directions régionales devraient être autorisées à pouvoir déroger, si elles l’estimaient nécessaire. Lors de festivals, par exemple, durant lesquels on sait que les tarifs explosent…

Pour FO, l’idée de cette dérogation pourrait être intéressante si elle était mise en œuvre… Dans le cas contraire, les régions pourraient faire face à de grandes difficultés de planification et d’organisation du travail.

S’agissant de l’insuffisance des 14 euros pour les repas, la direction a accepté de réfléchir encore et de revenir avec une 3ème proposition.

Par ailleurs, la direction fait savoir que ce système (minima forfait et justificatifs) remonte à 1973, du temps de l’ORTF, pour inciter des salariés à venir proposer leurs services sur d’autres sites que ceux à proximité de leur domicile. Cette incitation a plutôt bien fonctionné durant près de 45 ans…mais rien n’a changé ! Il existe toujours en 2017 des endroits dans lesquels il manque des collaborateurs qualifiés, nécessitant la poursuite des incitations. On le sait, les CDD et intermittents sont dans l’obligation de travailler pour plusieurs employeurs. Il y a donc une contradiction à dire, d’une part, que cette mobilité est nécessaire et d’autre part qu’elle n’est plus encouragée !

De son côté la direction manifeste une volonté de faire adhérer au projet en indiquant qu’elle n’est pas censée négocier une décision qu’elle peut appliquer dit-elle de façon unilatérale. Elle précise ensuite que les dispositions nouvelles seront rétroactives au 1er février et que des solutions intelligentes seront trouvées dans une optique de prise en charge uniquement sur justificatifs (y compris pour les salariés qui n’auraient pas jusqu’à présent conservé leurs justificatifs !?)

Pour Force Ouvrière, la copie n’est toujours pas satisfaisante. La 3ème rencontre doit être la dernière, un compromis acceptable doit être enfin trouvé.