Les adhérents et sympathisants Force Ouvrière de la Filière Production viennent d’organiser au sein du syndicat une assemblée générale concernant l’avenir de leurs activités au sein de France Télévisions : nous sommes très inquiets et nous redoutons pour notre avenir. Il nous semblait nécessaire d’établir un rapport de force avec la direction.
Voici la synthèse que nous avons adoptée. Elle demande à notre syndicat de poursuivre les échanges afin d’obtenir des améliorations complémentaires.
Nous avons pris acte de l’avis concernant le projet de schéma de développement des activités des Moyens Internes de Fabrication (MIF) de France Télévisions voté à l’unanimité des élus du Comité Central d’Entreprise et approuvé par notre organisation syndicale.
Nous avons pris acte des réponses jointes de la direction à cet avis.
Nous sommes conscients que l’actionnaire, c’est-à-dire l’Etat, demande à la filière de se réformer sous peine de fermeture de nos services. Il s’agit d’un chantage extrêmement mal vécu par les personnels. Le millier de salariés concernés par les MIF subissent actuellement des attaques injustes, infondées et sont les victimes de préjugés.
Nous savons que le « projet de modernisation des Moyens Internes de Fabrication (MIF) » aura des conséquences directes et induites pour chacun de nos collègues.
FO est un syndicat qui se veut responsable. Nous ne serons jamais les fossoyeurs de notre entreprise.
Devant les difficultés d’anticiper les conséquences induites mais actant la volonté de la direction de mettre en place un dialogue « co-constructeur » nous souhaitons aujourd’hui déclarer que Force Ouvrière s’associe à la démarche entreprise mais souhaite émettre une liste de réserves non exhaustives concernant la suite des négociations et des discussions afin de sensibiliser tous les interlocuteurs sociaux.
Nous regrettons l’adhésion tardive de la direction dans cette démarche de dialogue malgré la signature de l’accord de juillet 2017 sur la Qualité de Vie au Travail.
En préambule, nous souhaitons que soient prises en compte dans l’établissement du document unique de prévention des risques, les incidences énoncées par le rapport de l’expert SECAFI pour tous les personnels impactés directement ou indirectement par cette réforme.
Nous émettons une liste de réserves sur :
I – L’implication du personnel et la valorisation des savoir-faire internes
- L’absence de recours systématiques aux moyens humains internes, notamment en fiction.
- L’absence de consultations des savoir-faire internes notamment sur le projet feuilleton.
- L’absence de consultations des personnels dans le renouvellement des outils que nécessitent leur travail par un partage des problématiques au sein de collectifs orientés métiers.
- L’absence de structure favorisant l’éclosion de nouvelles conceptions techniques par un partage des connaissances acquises par le travail fait permettant l’élaboration de solutions techniques originales.
- L’absence de concertation lors de l’élaboration et du déploiement de nouveaux outils notamment informatiques.
- L’absence de concertation du personnel concerné par le télétravail.
II – Moyens
- L’absence de visibilité concernant la répartition émissions de flux / émissions unitaires.
- L’absence de visibilité concernant la répartition de l’activité régionale et parisienne.
- L’absence de concertation avec les « sachant » sur la priorité des commandes de matériels.
- L’absence de réflexion non dogmatique sur l’utilisation et l’intérêt économique du site de Vendargues comme site principal, au même titre que celui de la région parisienne.
- L’absence de communication sur la répartition des frais SECOR des nouveaux sites.
- Les répercussions sur l’activité fiction des surcoûts engendrés par la diminution du nombre de téléfilms.
III – Conditions de travail
- L’absence de réflexion non dogmatique sur la prise en charge des frais de déplacement.
- L’absence de concertation sur les passerelles entre les sites cibles.
- L’absence de concertation sur les conditions de travail du site de production de Vendargues
- L’absence de concertation sur les conditions de mobilité des personnels entre les différents secteurs de production d’un même site.
IV – Qualité de vie au travail
- L’absence apparente d’exploitation et de partage à l’ensemble des collaborateurs des résultats des indicateurs RPS mis en place suite à l’accord sur la prévention des risques psychosociaux en fonction des territoires et des métiers
- L’absence de réflexion sur l’exploitation de défaillances signalées par les récents rapports présentés aux instances.
- L’absence d’anticipation des conflits relationnels inhérents au rapprochement des structures historiques.
- L’absence de garanties concernant l’égalité de traitement des salariés et de leurs tâches dans les viviers.
- L’absence d’implication financière des encadrants dans le déploiement de l’accord sur la qualité de vie au travail.
V – Commission de suivi
- L’absence de groupes de discussion orientés métiers.
- L’absence de réflexion sur le dimensionnement des groupes de travail
- L’absence de réflexion sur la constitution des groupes de travail
- L’absence de définition d’objectifs concrets de ses groupes :
– État des lieux
-Propositions de solutions
-Mise en application d’une ou plusieurs préconisations
-Justification des prises de décisions auprès du groupe
-Sur le nombre de groupes de travail
Conformément au règlement intérieur de notre entreprise et à l’article L4121-1 du code du travail FO rappelle que « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». A ce titre il a des obligations de moyens et de résultats.
Nous constatons le déni, par la direction, de la préoccupation cardinale de l’ensemble des personnels de la filière : obtenir des interlocuteurs disponibles en région. Nous sommes souvent esseulés et sans réponses des responsables RH.
La direction de France Télévisions met en place une réforme. Elle est imposée par les tutelles qui ont décidé de privilégier le secteur privé au détriment du service public.
Mais plus dommageable que la réforme elle-même, la méthode est condamnable. En menaçant les syndicats de fermer la filière, la direction brise la confiance. Elle sera longue à retrouver.
En l’absence d’une volonté sincère et honnête de préserver les intérêts du service public, le gouvernement et la direction devront assumer toutes les conséquences de leurs choix.