Dernière minute : la direction décide de suspendre le dispositif d’évaluation des personnels dont FO avait révélé l’existence ce lundi 24 août 2015.
Dans le Pôle Nord-est de France 3 (qui regroupe les établissements Alsace, Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté, Champagne-Ardenne, Picardie, Nord-Pas-de-Calais), un Comité d’Etablissement avait lieu ce jour. La direction a admis que « ce dispositif d’évaluation était mis en place sur l’ensemble des établissements de France Télévisions (…), qu’il concernait tous les personnels et (…) qu’il était achevé depuis longtemps dans les outremers ». Elle a précisé que « ce travail d’évaluation n’avait pas été effectué dans le pôle, hormis à Dijon. » Il semble que partout ailleurs ce dispositif des évaluations professionnelles soit en voie d’achèvement ou terminé. Elle confirme, elle aussi, la suspension du processus.
Dans l’après-midi, le directeur du Pôle Nord-Ouest de France 3 (qui regroupe les établissements d’Ile-de-France, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Centre, Pays-de-Loire, Bretagne) annonce également cette suspension.
Hier à France 3 Auvergne, une réunion entre l’encadrement et les journalistes a donné lieu également à des éclaircissements embarrassés du management. La direction s’appuie sur l’accord égalité Hommes/Femmes signé en 2014 pour tenter d’expliquer l’existence de ces fiches. Mais pour l’instant, personne n’est capable de répondre à la question : quel est l’intérêt de consigner secrètement ces fiches dans le cadre de l’accord égalité Hommes/Femmes ? Et dans quel cadre ces fiches auraient été exploitables ?
Selon les témoignages qui affluent et qui se recoupent, « la méthode des évaluations a été présentée et expliquée à l’ensemble des cadres et des chefs de service sur tout France Télévisions », même si l’ancien DRH a nié dans la presse cette réalité en se dévoyant sur les cadres de proximité : honteux.
Une grave crise de confiance entre les salariés et la direction s’est instaurée depuis ces révélations. Les personnels ont le sentiment, à juste titre, d’avoir été trahis. Ils exigent d’avoir accès à leur fiche d’évaluation.
Une sérénité dans le dialogue social pourra être recouvrée : si la direction reconnaît ses erreurs ; si elle nous dit la Vérité ; si elle ne cherche pas à fuir ses responsabilités en accusant des « bouc-émissaires ».
La nouvelle direction s’est engagée à faire « toute la lumière ». Elle va rencontrer ces prochains jours l’ensemble des organisations syndicales représentatives à France Télévisions : FO, CGT, SNJ, CFDT, afin d’expliquer la démarche et de tout mettre à plat. Notre syndicat attend toujours une réponse officielle aux treize questions que nous avons posées dans notre communication de ce lundi, intitulé : « les journalistes de France Télévisions sont-ils fichés ? »
Pour découvrir l’extrait de l’accord égalité hommes femmes, cliquer ici