Le 6 décembre dernier à 21h05, France 3 national a diffusé « une journée avec Balavoine ». Jusqu’ici tout va bien sauf qu’en vérifiant sur Francetvpro, Force Ouvrière remarque que ce programme a été financé sur les budgets de France 3 Nouvelle-Aquitaine et produit par une société de production de Rennes… Nous ne comprenons plus rien !
France 3 Nouvelle-Aquitaine a un contrat d’objectif et de moyens avec la Région pour la production de contenus régionaux diffusés sur NOA, le plus souvent réalisés par des sociétés de production extérieures régionales. C’est le deal. Alors sur quel budget a été prise cette production à destination nationale ? Sur celui du Com ? Sur le budget propre à France 3 Nouvelle-Aquitaine ?
On peut encore s’interroger sur le coût de cette production. Qui a payé tous les artistes parisiens qui sont venus enregistrer à Biarritz et les droits d’auteurs dus à la famille Balavoine ? Combien d’émissions régionales auraient pu être financées à la place ?
France 3 en région est-elle encore l’image des « territoires » ?
A l’heure où notre pays connaît de nombreuses fractures et notamment entre Paris et les régions, où les français ne se sentent plus écoutés ni représentés, est-il opportun de déshabiller encore un peu plus les programmes régionaux au profit de programmes nationaux impersonnels ? Et sur le plan éditorial, quelle est la pertinence de financer des programmes sans rapport avec la région ?
Malheureusement, nous constatons que des émissions comme “Cap Sud Ouest / Le temps d’un détour » et bien d’autres auparavant, perdent leur budget au profit de productions externalisées. Comme « la vie à vélo » et ses 10 épisodes dont les coûts seront assumés par France 3 Nouvelle-Aquitaine, pour une production entièrement externalisée et une diffusion nationale.
Le départ de Maïté nous rappelle à quel point un programme régional peut marquer durablement les esprits, rassembler et devenir iconique. À l’époque, les budgets aquitains étaient essentiellement consacrés aux émissions régionales, entièrement produites par nos équipes internes. Un impact culturel bien plus significatif.
La télévision régionale ancrée dans nos territoires doit servir un sentiment d’appartenance de reconnaissance, et non servir de porte-monnaie des productions nationales déconnectées de notre réalité quotidienne. Le réseau France 3 doit inciter chacune de ses équipes en région à produire des programmes culturels régionaux. Si ces programmes intéressent ensuite d’autres régions ou même le national, c’est très bien, mais en seconde diffusion. Diffuser au national ne peut pas être l’intention première d’un programme financé par le réseau.