Il y a une différence entre savoir et croire.
Souvent on les oppose.
En l’occurrence chez nous c’est le cas.
Vous nous demandez DE VOUS CROIRE. De CROIRE EN VOUS, en votre projet de nouvelle organisation, en nous faisant SAVOIR comment vous comptez faire, comment vous comptez avancer, comment vous comptez vous y prendre… Le tout avec des mots.
Mais mieux que des mots, et cela va pour tout, ce qu’il faut, pour être cru, c’est des preuves.
« Et là … c’est le drame ».
Nous avons martelé à chaque CSE, avec force (celle que nous plaçons en nous) le fait que vous ne nous donniez pas les moyens d’exercer nos métiers, de travailler correctement.
Nous avons martelé en CSE, à maintes reprises, que le service de la fabrication souffrait d’un manque de personnel, d’organisation, d’anticipation, de moyens.
En cela fort éloigné des ambitions de la direction des programmes.
Preuve : la réalisation de la première émission de « Outre-mer, et si on bougeait les lignes« . La fabrication de ce premier opus avait déjà soulevé des problèmes que nous avions signalés en haut lieu. Or, il s’est passé quoi pour la suivante ?
Pour la dernière en date, celle qui traite du COVID dans les Outre-mer, rien que ça !?
Hé bien rien de mieux ! Puisque ça a été pire !
Des conditions de travail sans « condition de travail », du « à la va comme je te pousse » pour un résultat inévitablement médiocre.
Vous ne respectez pas notre condition, vous ne respectez pas vos objectifs, et plus que tout, vous ne respectez pas vos téléspectateurs.
A la fabrication, vous nous laissez travailler dans des conditions qui réunissent tous les paramètres de l’échec et nous sommes, par-là, convaincus désormais que vous profitez de notre peur de perdre notre travail, en faisant de nous des travailleurs « à la tâche », en vous disant : « bah ils ont trop peur que tout s’arrête, ils le feront vaille que vaille », « on fera avec ce qu’on a ».
Vous nous pressurez. «Uberisez» toutes proportions gardées.
Donc non ! Nous ne CROYONS plus en vous car nous SAVONS.
Alors la suite de cela ? Le résultat à l’antenne ? Le résultat de votre manque de respect du travail bien fait ? Ben … à quoi vous attendiez-vous ? Qu’on change l’eau en vin ?
Quand on regarde le produit qu’on s’est évertué à fabriquer, on voit :
Une émission aux duplex de mauvaise qualité et qui n’a rien à voir avec un produit broadcast d’une chaîne de télévision du service public (ni même du privé d’ailleurs ! on en est plus là avec vous).
Non, on voit cette émission réalisée dans de mauvaises conditions, ce qui se voit à l’antenne (ne sous-estimez pas non plus les téléspectateurs), qui a nécessité 8 heures de montage et 3 heures de mixage pour en refaire la façade sans sauver les apparences.
Un coût considérable pour un travail dégradant et un résultat affligeant.
Et pourtant !
Pourtant ! Quelqu’un, a visionné cette émission et a décidé qu’elle était PAD et qu’on pouvait d’ores et déjà la proposer en stations en programmation ! Cette personne (pouvons-nous savoir son nom ?) a décidé manifestement que « ça irait bien comme ça » !
C’est dégueulasse.
Si votre but avec cette émission, c’est de dire que ça va bien tant que les gens sont à peu près audibles dans des images figées (pas un seul duplex n’est regardables) alors il faudrait envisager pour vous de changer de branche. La télévision est encore un média qui a lieu d’être en Outre-Mer et penser que ces téléspectateurs-là sont habitués à regarder de la mauvaise qualité, comme on pourrait le croire aux vues de vos arbitrages, est une honte.
Donc conclusion : savoir et croire sont antinomiques chez nous.
Crise de foi. Sans e.
Notre préconisation contre cela : veillez, s’il vous plait, à respecter à l’avenir du haut de votre hauteur, les travailleurs de feu RFO qui pensent encore que leur mission a du sens, et si ce n’est pas grâce à vous, ils sont encore en nombre.
Respectez cela sinon vous allez vous sentir bien seul sur votre île.