Couacs !

Liminaire du CSE Siège du 11 et 12 septembre 2019

Une rentrée sans fanfares, ni trompettes. Mais une rentrée avec des couacs !

Évoquons d’abord la trop fameuse disparition du Soir 3 !

Pour la deuxième fois (la première étant à l’occasion de l’anniversaire des 40 ans du Soir 3, le temps d’apparaître sur une photo où se pressait le gratin du journalisme audiovisuel), le directeur de l’information est venu assister au dernier Soir 3 semaine ! Assis dans le couloir entre le plateau et la régie, bien à l’écart des équipes. Mais venir pour la deuxième fois depuis sa nomination assister à un journal qu’il supprime, voilà une conception plus qu’étonnante de sa mission. Reconnaissons à sa décharge qu’il a dû assumer une décision qui n’était pas la sienne mais qui lui a été dictée!

La rédaction, qui ne se faisait déjà pas beaucoup d’illusions, sait désormais à quoi s’en tenir sur la capacité de sa direction bunkerisée à la protéger et à défendre la place de l’information sur le service public. Après la fin du JT de la nuit sur France 2 en 2013, france•tv s’offre en 2019 le luxe de ne plus avoir de journaux télévisés en soirée sur ses antennes premiums…

Lors du pot d’adieu, le toujours digne et très élégant dernier rédacteur en chef du Soir 3 a appelé les équipes à se tourner vers l’avenir.

« The show must go on », a-t-il rappelé.

The show, parlons-en. Dans une interview de promotion du 23:00 de franceinfo:, la nouvelle présentatrice nous promettait des reportages de 8’ sur, je cite, « le gaz de schiste au Canada ». Les reporters étaient déjà prêts à s’équiper de bottes et de cirés pour battre le terrain dès cet automne quand le directeur de la même chaîne a repris la main sur la communication. Exit soudain le Canada et les longs reportages… Forcément puisqu’aucun montage pour les dossiers n’est au planning! Alors oui, les rubriques comme l’Eurozapping ou le duel éco sont bien déplacés sur le Canal 27, mais ce 23:00 n’est qu’une version low-cost du défunt Soir 3. Alors oui, les audiences ont doublé sur cette tranche de franceinfo:, mais elles ne représentent au mieux qu’un tiers du niveau du Soir 3 sur France 3! Vous claironnez haut et fort avoir de l’ambition pour franceinfo: ? Force Ouvrière vous répond haut et fort : il est plus que temps de lui donner les moyens de vos, de nos ambitions !!!!

Sur la tranche du 23:00, par exemple, à force d’abuser de l’enthousiasme, de la loyauté et du professionnalisme des équipes, présentateurs et chargés d’édition dépassent largement le cadre légal et donc pénal des 48 heures de travail hebdomadaires ! La programmation des invités est dévolue à des stagiaires pressurisés…. Alors que le projet de transfert du Soir 3 sur le Canal 27 date du mois de février, les mêmes équipes doivent encore se contenter de bureaux nomades, en changer 3 à 4 fois par jour parce que les postes informatiques sont sous-dotés en moyens Dalete Galaxy !

Vous souhaitez que les chargés d’édition habituellement affectés aux chaînes premium se « forment » pour aider les journalistes à s’exprimer grâce au fameux hub de franceinfo: ? Vous ne leur proposez qu’une simple présentation de deux heures à cette technique!

Autre point qui sera abordé lors de CSE : le malaise au sein du service infographie. Avec un sous-effectif des personnels dédiés aux journaux télévisés de France 3. Et tout particulièrement le 19/20 dont le rédacteur en chef a pris la fâcheuse habitude de faire, défaire, refaire plasmas et infographies et ce dans la une demi-heure qui précède le début du journal…

Malaise à Télématin : la gestion du transfert des chroniqueurs a conduit à d’innombrables procès que france•tv a déjà perdu et va continuer à perdre, les salariés obtenant gain de cause devant les tribunaux.

Et tout cela ne devrait pas s’arranger puisque la présidence vient de demander au secteur de l’information et ses moyens de fabrication de supprimer rapidement 38 ETP supplémentaires !

Enfin comment, en cette rentrée, ne pas évoquer le mauvais buzz que s’est offerte france•tv avec l’affaire Yann Moix ! L’interview complaisante de cet écrivain au passé antisémite et négationniste qui déballe ses affaires de famille sordides à l’occasion de la rentrée littéraire dans l’émission « On n’est pas couché » a éclaboussé le professionnalisme de l’ensemble du personnel. Force Ouvrière constate que nous avons touché là les limites de l’infotainment. Nous exigeons plus de rigueur dans le contrôle des contenus des programmes hélas trop dévolus à des productions extérieures et privées.