Communiqué FO Médias
Ces derniers jours, plusieurs équipes de journalistes ont été prises à partie par des manifestants, lors de cortèges opposés au durcissement des dispositions sur le pass sanitaire. Ces agissements révèlent un esprit anti démocratique de la part de leurs auteurs, porte atteinte à la liberté de la presse, et sont par conséquent inadmissibles.
Relater l’existence de ces manifestations fait juste partie du métier de ces personnels : on ne leur demande pas s’ils aiment le faire ou s’ils ont envie de le faire ; c’est une obligation pour eux lorsqu’ils sont au tableau de service ces jours-là. Certains vont être contents de tourner ces sujets, d’autres moins, mais tous vont faire leur travail avec déontologie et professionnalisme, sans chercher à faire part de leurs positions personnelles. Car ils ne sont pas là pour cela, et n’ont évidemment rien à exprimer en ce sens.
En conséquence, le fait de rendre leur mission périlleuse comme cela se déroule dans certaines manifestations traduit l’état d’esprit des auteurs de ces agissements, qui refusent ainsi de montrer à l’opinion un certain pan de ce qu’ils sont.
Au-delà de ce débat démocratique, les journalistes sont avant tout les salariés de leurs rédactions, et ces dernières ont donc des obligations à leur égard pour préserver leur santé et leur intégrité. Nous nous retrouvons donc face à des injonctions contradictoires, entre le devoir d’exercer la liberté d’informer et celui de protéger son personnel.
D’ores et déjà, des dispositions existent, comme celui de faire appel à des APR (agents de protection rapprochée). C’est certes important, mais cela ne suffit pas pour calmer certaines ardeurs. Il est donc nécessaire de savoir faire preuve de la plus grande intransigeance pour que les entreprises de presse exigent et obtiennent des poursuites après chaque fait, ainsi que de vraies condamnations pour les auteurs de ces agressions. Cela passe déjà par des dépôts de plaintes systématiques, et aussi par l’expression d’une véritable volonté pour que tout soit mis en œuvre afin que cela cesse. C’est là le prix pour une vraie liberté d’informer.
FO revendique et soutiendra donc toute initiative allant dans ce sens. Plus que jamais, les professionnels de l’information doivent pouvoir exercer leur métier, conformément au droit de la presse en vigueur en France, en toute quiétude, et ainsi se sentir réellement protégés par leur employeur.