A cette question la direction ne répond pas !
La semaine dernière ce sont tenues les deux premières réunions de négociation autour des évolutions des pratiques professionnelles des PTA et des journalistes. La RCC en cours aura un impact sur les organisations de travail et doit créer des emplois, comment négocier alors un tel accord si la direction ne nous explique pas sa stratégie ? Car nous ignorons quel est le projet de l’entreprise !
D’une manière générale et malgré une sémantique alléchante, distillée dans les discours et les documents de travail « révolution numérique, France Télévisions doit être en phase, répondre à ce défi, transformation, révolution des technologies et des usages, multiplier, enrichir », on se rend compte que la mutualisation/fusion des métiers de l’accord collectif actuel destiné aux personnels CDI et CDD réguliers n’ouvre pas aux métiers du numérique, qui eux seront majoritairement destinés à l’extérieur.
Une externalisation mortifère pour les salariés de FTV, en contradiction avec le discours officiel « d’évolution des métiers »
FO est l’un des syndicats à s’inscrire dans une logique de « passerelle » entre les métiers, d’évolution de l’entreprise, mais quand la direction convoque le désir des personnels à évoluer, et nous rappelle le triplement de l’offre de programmes régionaux, nous nous demandons alors bien pourquoi tant d’acharnement de la part de la direction à externaliser nos programmes régionaux ?
Pour rappel, il y a 2 ans nous alertions sur l’externalisation des météos. A cette époque, l’argument de la direction était déjà « les personnels dédiés à la météo souhaitent évoluer ». À partir du Vendredi 15 février, la météo sera externalisée à Toulouse à 50% en remplacement d’une des salariées partie en retraite, l’autre salarié ne s’est vu proposer aucune évolution, ni formation…
Cette externalisation comme nous le craignions, c’est un peu la boîte de Pandore. Depuis, l’éditorial des émissions matinales du réseau France 3, ainsi que les sujets de ces émissions ont été confiés à une société de production extérieure. Nombre de programmes courts et émissions du réseau sont confiés en grande partie à des sociétés de productions. L’argument de la direction d’évolution des personnels ne tient plus. Ce n’est pas notre activité qui est développée, mais c’est seulement de la productivité de gagnée.
#balancetontest
Pour en revenir à l’évolution de pratiques professionnelles, attention, la direction utilise à tout bout de champ le terme d’expérimentation. Pour rappel, les expérimentations en cours comme celle de NOA sont cadrées par un accord. Ici il n’y pas d’accord d’expérimentation. Ici, on parle de 6 mois de « test », où l’on comprend, au vu des discussions, que la direction a déjà identifié d’une part, les secteurs et postes où il y aurait des besoins et d’autre part, un certain nombre de salariés, certes volontaires, qui seraient concernés par cette « expérimentation » d’évolution des métiers. A FO nous préférons dire que ces volontaires seront des bénévoles, puisque bien évidemment sur cette période où des salariés cumuleront différentes activités et mobiliseront plusieurs compétences, ceux-ci n’auront aucune rétribution quant au maintien des UCC, car là-dessus la direction reste particulièrement floue.
Loin de nous l’idée d’aller contre le numérique, loin de nous l’idée de nous opposer à la transformation de nos métiers, de nos pratiques mais il ne faudrait pas que la direction s’imagine qu’FO ne sera qu’un corps intermédiaire, prompt à aider la direction à faire avaler des couleuvres aux salariés. Nous sommes là pour défendre les salariés, notre activité, France Télévisions et notre avenir.