Liminaire Force Ouvrière lors du CE Siège du 3 juillet 2018.
France Télévisions est en pleine transformation; des nouveaux outils, des nouvelles pratiques, des nouveaux enjeux, avec au bout du compte un impétueux besoin de s’adapter. L’entreprise doit se réinventer. Il faut que les métiers évoluent, que les salariés s’en accommodent… L’évolution des moyens de fabrication interne, à l’ordre du jour du Comité d’établissement du Siège, en est l’illustration.
Quand le groupe met en consultation des postes à pourvoir, ou qu’il engage de grands chantiers de réforme, une reconversion professionnelle et à fortiori une évolution au sein de l’entreprise est possible. À FO, on s’en félicite. Mais ce rêve de progresser pour les membres du personnel peut vite se transformer en cauchemar.
Les solutions sont multiples et les volontaires nombreux ! France Télévisions Université a les capacités de former (avec d’autres acteurs comme INA Formation, etc.). La direction devrait logiquement valoriser les personnels qui progressent dans la société. Tout cela pourrait être merveilleux, or à France Télévisions il n’en est rien … les exemples récents que nous avons recensés sont une catastrophe industrielle, humaine, psychologique.
En matière de formation par exemple, les compétences, l’histoire personnelle de chacun ne sont pas prises en compte. L’entreprise opte pour un retour à la case départ. Vous voilà parti pour un enseignement basique, scolaire. Le comble, c’est que l’on peut s’engager sur des formations longues (de 4 à 10 mois) sur des outils qui ne sont pas ou plus utilisés dans le futur environnement de travail ! Pendant cet interminable apprentissage, aucun élément de salaire lié à votre activité n’est versé. “Normal, vous ne travaillez plus les week-ends, et les soirées…”, argue la DRH. Le préjudice peut être élevé: de 2 à 3 mois de rémunération pour certains. Il ne reste plus que le salaire de base, alors que les charges, elles, demeurent constantes (loyer, mensualisation des impôts, scolarité des enfants…). Aucun accompagnement n’est prévu par l’entreprise (prêt à taux 0, prise en charge d’une partie du manque à gagner…) et si l’on vient de loin pour effectuer sa formation à Paris, l’accompagnement est dramatique: 30 euros par jour pour se loger !
Une fois cet obstacle validé par un diplôme ou une reconnaissance officielle, le retour au travail parachève le cauchemar. Après cet investissement personnel et celui de l’entreprise, point de lendemains heureux ! L’opération se solde par un salaire de base plus important et un niveau de rémunération inférieur ! En effet, le forfait jour proposé au retour ne prend plus en compte les heures supplémentaires qui étaient comptabilisées auparavant. Résultat: évolution certes, mais avec une perte de rémunérations ! Magnifique promotion sociale !
Quel gâchis ! Humain, financier, psychologique, alors qu’il serait si facile d’obtenir un parcours idéal pour les salariés.
Ainsi,
- FO demande des formations individualisées sous forme de module en prenant en compte les compétences des salariés.
- FO exige l’accompagnement financier des salariés pendant les périodes de formations pour compenser la perte de rémunération.
- FO exige une rémunération supérieure quand on évolue dans l’entreprise !