Agression d’un journaliste à Reims : Quelles précautions à FTV pour les équipes envoyées sur le terrain ?

L’agression de Christian Lantenois, un photographe de L’Union,  grièvement blessé lors d’un reportage, pose la question de la sécurité des équipes envoyées – souvent à la hâte et sans aucune protection – dans les quartiers sensibles.

Après avoir passé plusieurs jours entre la vie et la mort, Christian Lantenois demeure aujourd’hui dans un état extrêmement grave.

Ce photographe de L’Union, envoyé samedi 27 février par sa rédaction pour couvrir des incidents à « Croix-Rouge », un quartier sensible de Reims, a été violemment attaqué et transporté inconscient à l‘hôpital.

Au-delà du drame que vit notre confrère et sa famille, cette agression soulève la question des conditions dans lesquelles les responsables des rédactions dépêchent des équipes de reportage dans les cités pour couvrir des événements violents ou autres incidents.

Pas plus tard que la semaine dernière, des équipes de la rédaction nationale et de la rédaction régionale d’Ile-de-France ont elles-mêmes été envoyées dans diverses cités de l’Essonne à la suite des deux meurtres d’adolescents, consécutifs à la « guerre des bandes », qui venaient de se produire.

Comme souvent dans ce genre de situation, les départs se sont faits dans l’urgence, en tout cas sans grande préparation, les journalistes se voyant assigner pour  seule mission « d’aller sur place » afin de trouver des interlocuteurs.

Force est de constater que l’éventuelle dangerosité des quartiers où ils se rendent, les précautions à prendre et les comportements à adopter en cas de problème constituent « l’angle mort » de ces reportages.

Il n’est pas rare que les équipes de reportages débarquent dans des cités où leur présence est tout sauf désirée et se retrouvent en bute à des manifestations d’hostilité voire des comportements agressifs.

La montée de la violence dans de nombreux quartiers est pourtant confirmée par de nombreuses études et données objectives.

C’est pourquoi le syndicat Force Ouvrière attire l’attention de la direction sur ce manque de précautions et cette impréparation qui caractérise trop souvent les demandes de reportages sur ces terrains sensibles.

A cet égard, FO juge nécessaire qu’une consultation approfondie s’engage pour mieux définir les règles de sécurité à observer, que ce soit lors de la prise de décision d’envoyer des équipes dans des quartiers sensibles que dans les comportements à adopter une fois sur le terrain.

En conséquence, FO demande un rendez-vous à la direction de l’info avec la présence de Muriel Sobry, responsable de la Sécurité de  FTV : un cadre assurant des garanties de sécurité avec un protocole doit être mis en place afin d’employer toutes les précautions nécessaires à la prévention de risques sur le terrain.

Ce cadre doit prévoir les modalités de départ dans les zones de non-droit :

  • fixeur
  • agent de protection
  • dispositif d’alerte

Etc.

 


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