GPEC de regrets

Force Ouvrière ne signera pas le projet d’accord la « GPEC de progrès » tel qu’il se présente en l’état, et qui était en discussion depuis quelques mois, avec son « volet relatif à la méthodologie de mise en œuvre des projets ».

En l’état, ce texte ne convient pas pour l’avenir de l’entreprise France Télévisions, et n’est nullement un accord de “gestion prévisionnelle des emplois et des compétences” telle que la loi le définit.

Alors qu’il existe déjà un dispositif encadrant les expérimentations à France TV (via l’accord QVT de 2017), ce nouveau projet ne fait qu’entériner une autre façon de pratiquer des  expérimentations dans toute l’entreprise, dans tous les services, dans tous les secteurs, et pour toutes les raisons : outils de travail, logiciels, organisation, structures… Il vise à modifier la définition et les pratiques de nos métiers de journalistes ou PTA, en l’inscrivant dans notre accord d’entreprise, sans donner la possibilité aux organisations représentatives de s’opposer. Ceci pose question dans la mesure où cette impossibilité nous semble contraire aux principes fondamentaux du droit français.

La négociation d’entreprise est la prérogative d’un syndicat représentatif, la direction veut nous l’enlever, ce que nous ne pouvons accepter. FO pourrait le faire valoir devant les tribunaux si besoin était.

Cet accord met en place une cogestion direction-syndicats qui peut conduire à créer une hiérarchie de commandement entre syndicats. Pour découvrir le détail du projet, cliquez ICI.

Pour résumer, la direction pourrait à son initiative appliquer des expérimentations à outrance ; en échange, les organisations signataires (et uniquement elles) bénéficieraient de moyens et de temps pour suivre et valider ces projets « co-construits ».

Preuve de la mauvaise foi de la direction et des organisations syndicales qui signeraient ce texte moins-disant pour les salariés de France Télévisions ? Aucun système n’est mis en place pour stopper une expérimentation qui se déroulerait mal : le texte à la signature ne prévoit rien à ce propos, alors que Force Ouvrière avait demandé formellement en négociation que cette hypothèse soit écrite et réglementée.

Si ces expériences sur les organisations de travail reposent sur le volontariat des personnels (les compensations financières ne sont d’ailleurs pas définies, ce que nous demandions également), FO s’inquiète particulièrement des conséquences et du surplus de travail pour tous les salariés qui ne seront pas volontaires. Cette GPEC vise-t-elle à les faire craquer en “leur mettant la pression” ?

FO est un syndicat réformiste, nous n’avons pas peur d’aborder la question des nouveaux métiers, des nouvelles compétences, ou de la révolution digitale. Mais la direction doit comprendre et admettre que le progrès est source d’amélioration des conditions de travail, et non l’inverse.