Accord collectif de France Télévisions : l’effet boomerang pour la direction

Depuis le 1er janvier 2013 et l’arrêt des négociations par la direction du nouvel accord collectif d’entreprise, l’équipe de Patrice Papet (désormais chargé – attention c’est long et un tantinet pompeux et nébuleux – « de l’organisation, des ressources humaines, du projet d’entreprise et de l’adaptation, de l’animation du plan de route qui devra décliner de manière opérationnelle les nouvelles orientations stratégiques de FTV ») est dans un bourbier juridique unique.

Le siège de France Télévisions à Paris (photo Jean Ayissi)

La direction a décidé d’appliquer seule, sans l’aval des organisations représentatives des personnels, une série de textes disparates et hybrides pour tenter de faire fonctionner la maison sans accord collectif.

Cet amoncellement de textes ne règle néanmoins pas une grande partie de l’organisation du travail des salariés de France Télévisions, notamment en ce qui concerne les forfaits jours. La direction se retrouve donc bloquée.

C’est pourquoi hier pour sauver son projet de mesures unilatérales, la direction a souhaité convoqué les organisations syndicales pour une « mise en conformité de l’accord France Télévisions SA » (Holding) qu’il faut nécessairement adapter aux exigences de l’entreprise unique, puisqu’il date de 2003 et qu’il n’est destiné qu’à environ 250 personnes (personnels administratifs, de gestion, d’encadrement).

Pour Force Ouvrière la ficelle est un peu grosse. La direction refuse de négocier l’accord collectif mais elle demande aux organisations syndicales de bien vouloir remodeler des anciens textes afin de pouvoir appliquer son projet unilatéral. Pour FO c’est non !

« Vous avez voulu rompre les négociations, et bien maintenant assumez seul ! » ont déclaré les Délégués Syndicaux Centraux FO.

Force Ouvrière France Télévisions a demandé à la direction qu’elle revienne à la table des négociations pour aboutir un accord global destiné à tous les salariés : PTA, journalistes, CDD, intermittents : « Maintenant vous vous rendez compte que vous avez besoin des organisations syndicales ! » ont renchéri les négociateurs FO.

FO a laissé à la direction deux alternatives : soit elle continue à s’empêtrer juridiquement dans ces applications unilatérales avec les conséquences qu’elle devra assumer ; soit elle revient négocier avec des propositions acceptables sur les automatismes salariaux, le paritarisme, les emplois artistiques, les évolutions de carrière, les annexes sur le temps de travail (régies finales, équipes techniques de reportages, fiction…)

Actuellement la plupart des salariés rejettent la transposition dans le nouvel accord car ils se sentent déclassés. Oui la direction doit réajuster ces grilles !

C’est un bras de fer qui se joue actuellement entre la direction de France Télévisions et les organisations syndicales représentatives. La partie patronale est dans l’obligation de faire des concessions si elle veut parvenir à un accord.

 Force Ouvrière continuera la lutte jusqu’au bout. Nous ne signerons jamais un texte qui ne sera pas favorable aux salariés.