SAVOIR SE DONNER LE TEMPS

Liminaire de Force Ouvrière au Comité Central d’Entreprise du 13 juin 2017, devant la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci.

Alors que ce CCE est une nouvelle occasion d’examiner le projet actuel consacré aux moyens internes de fabrication, nous saluons l’essentiel des évolutions actées à l’issue des négociations suite au dépôt du préavis de grève. Et notamment l’une d’entre elles : celle décalant le calendrier de 9 mois.

Cela avait un sens pour l’entreprise…en évitant le recours à un site provisoire, avec tous les problèmes que nous pouvions imaginer.

Et cela avait aussi un sens pour les personnels désireux de s’associer à l’aventure… En l’état, ils pourront envisager une mobilité dans de bonnes conditions, ce qui n’aurait pas été le cas s’ils n’avaient disposé que de deux mois pour se retourner. Dans cette hypothèse, ils auraient probablement été obligés de renoncer.

Savoir se donner le temps nécessaire, c’est ce dont l’entreprise a su faire preuve dans ce dossier. C’est ce que nous souhaitons voir appliquer pour d’autres dossiers auxquels nous avons à faire face…afin de pouvoir disposer de tous les éléments nécessaires avant une prise de décision…

Savoir prendre ce temps indispensable pour qu’aucun des aspects collatéraux ne se retrouve bâclé.

Comment ne pas penser en pareil cas à ce célèbre proverbe, issu de Don Quichotte, l’œuvre de Miguel de Cervantès, “il faut donner du temps au temps” ?

Voici un adage qui, pour Force Ouvrière se veut particulièrement d’actualité en ce début d’été 2017.

Déjà par rapport à un sujet qui nous est cher, à l’heure où de plus en plus de questions se posent concernant leur avenir : celui des éditions locales.

Souvenons-nous que la proximité est depuis toujours l’une des caractéristiques majeures de l’ADN de France 3…

N’oublions pas non plus que cette proximité n’est pas seulement un maillage… Elle se traduit aussi par la présence d’éditions permettant de voir ce qui se passe à proximité de chez soi.

Seulement voilà, une évolution technologique s’est installée dans le paysage. De nouvelles façons de recevoir nos offres de télévision amènent à nous demander si nos éditions locales ne sont pas menacées. Cette question, il faut évidemment se la poser.

Quelle est la proportion exacte de téléspectateurs qui ne reçoit plus l’offre de la TNT ? Combien l’entreprise devrait-elle investir si elle souhaitait préserver la réception optimale de cette offre d’hyper proximité ?

N’oublions pas non plus l’expérimentation dans laquelle France 3 s’est lancée en septembre dernier, en choisissant de mettre fin à 2 éditions locales dans une même région. Neuf mois après, quel en est le bilan ? Se révèle t-il positif ? Quels sont les points négatifs ?

Enfin, voici quelques semaines, toutes les directions régionales du réseau France 3 ont été invitées à entamer des réflexions, avec la tenue de groupes de travail. Là encore, quel bilan ? Et quelles conclusions en tirer ?

Toutes ces questions méritent un traitement particulièrement attentif, car l’existence de ces éditions est une force de la chaîne. Il est clair que, à ce jour, l’entreprise n’a pas encore apporté de réponses précises à toutes ces interrogations. Peut-être aujourd’hui ??? Et si ce n’était pas le cas, alors il faudrait savoir se donner le temps, et ne surtout pas décider trop tôt d’autres fermetures d’éditions.

Savoir se donner le temps, c’est aussi ce que l’on pense lorsqu’on s’intéresse à d’autres sujets tels le projet “Mission” ou celui de la dématérialisation des factures.

Que constatons-nous à ce sujet ?

Déjà, que le fait de disposer de plus de temps par rapport à ce qui était prévu initialement s’est révélé intéressant : ces mois supplémentaires ont permis en effet de faire évoluer le projet.

Toutefois, le temps consacré ne s’est finalement pas révélé suffisant pour réussir à apporter des réponses précises à des questions essentielles, notamment sur le devenir des personnels administratifs.

Dès le début de l’aventure Concur, il a pourtant été demandé qu’une démarche de GPEC soit engagée spécifiquement sur cette fonction.

À ce jour, nous prenons acte de l’avis de l’ICCHSCT, soulevant à nouveau cette nécessité.

Pas assez de temps pour le faire ? Probablement… Ce temps, il faudra donc savoir le trouver, afin que ces projets nous conduisant à une certaine modernité ne se transforment en des projets générateurs de RPS.