Réformer france•tv : Du remue-méninges plutôt que du remue-ménage !

Liminaire du CSE siège de mai 2019

Notre-Dame a brulé et les téléspectateurs de France 3 ont dû regarder ailleurs. Un 19/20 qui doit se contenter d’un reportage au téléphone quand il fallait avoir le réflexe, comme l’a eu notre principal concurrent, de mettre immédiatement une caméra sur le toit de notre bâtiment. Mais pire a été le 12/13 du lendemain. Quand France 2 déployait ses ailes pour une spéciale à 13 heures avec trois caméras et un car de diffusion, la direction de l’information a choisi d’embourber le 12/13 par un simple TVU Pack avec devant la caméra un présentateur joker peu rompu à cet exercice. Un résultat catastrophique. Face aux questions des salariés abasourdis par ce journal pitoyable, aux antipodes de la hauteur de l’enjeu, aux antipodes de notre mission, les cris de la direction. Comme si pour certains, à France.tv, diriger c’était crier ou bien crier, c’était diriger. Nous ne savons plus par quel bout demander un plan Marshall de formation au management pour les cadres…

Face à cette incurie, une seule édition de France 3 a sauvé la crédibilité de la rédaction : le Soir 3. Valeureux Soir 3, digne et loyal envers sa mission de service public, Soir 3 qui dans la tempête annonçant son naufrage, continue à proposer chaque jour un journal de qualité, avec trois pages spéciales européennes, Rome, Athènes, Varsovie, des pages bien pensées, bien réalisées, … et 800 000 téléspectateurs en moyenne. Des sujets différents, chaque soir des invités au cœur de l’actualité ou plus iconoclaste, une rubrique philosophie ou une autre sur l’intelligence numérique. Le Soir 3 que la direction veut désormais reléguer sur le canal 27. Nous avons pris connaissance du projet… une coquille vide ! Comment vous étonner que 19 des 21 personnes qui composent l’équipe ont déjà annoncé leur refus d’y participer, tant ils ne voient aucun intérêt à ce transfert qui dégrade tout à la fois le contenu éditorial et leurs conditions de travail. Il apparaît désormais clairement que cette manœuvre a pour but de renforcer le nombre d’ETP sur la chaîne info au détriment  du linéaire… Un constat : la direction des programmes a gagné un bras de fer engagé de longue date avec celle de l’information.

C’est par la presse que les salariés apprennent les bouleversements en cours. Motus qui disparaît, avec C’est au Programme. Le 5 juillet, on ferme la porte. Ajoutez à cela de profonds changements pour Télématin. Une prise de risque industrielle alors que cette émission représente 27% des recettes publicitaires de la chaîne, très importantes en ces temps de disette budgétaire. Force Ouvrière réaffirme que son réseau se tiendra au côté des nombreux CDD et CDI impactés par ces nouvelles orientations.

Les salariés de la communication interne dont nous avons tant besoin ont appris par leurs futurs occupants de leurs bureaux qu’ils doivent déménager. Où ? De Vallin à EOS. Encore un peu plus loin du bâtiment principal du siège où ils ont besoin de se rendre chaque jour pour travailler. Pour Force Ouvrière, ce projet est ubuesque dans une période où communiquer et accompagner les salariés est vital pour l’entreprise : mais cela semble s’éloigner des préoccupations de la direction. Pourtant, dans les Orientations Stratégiques présentées au CSE Central du 19 février, elle annonçait :

“La responsabilité de France.tv au service de la cohésion sociale et de l’intérêt général doit être renforcée”.
Alors… ce déménagement est-il conforme à cette cohésion sociale annoncée ? Plutôt qu’une gestion ubuesque, réformons conformément aux principes annoncés.