Locales de France 3 : les poupées vaudous

Les locales intégrées sont les premières victimes : Lille l’an dernier, Grenoble cette année, Bordeaux cet été et peut-être Strasbourg à la rentrée. Des JT de proximité disparus ou en passe de l’être, remplacés progressivement par des séries ou émissions plateau.

Aujourd’hui, c’est au tour des locales excentrées… Certaines sont déjà dans le collimateur de la direction, habillées ou déshabillées selon le grand maître couturier de chaque pôle. Et on est loin de faire dans la dentelle : coupes sombres d’effectifs dans le pôle Nord-Est, projet de mutualisation avec les bureaux régionaux dans le pôle Nord-Ouest : Brest aujourd’hui et sa spécificité culturelle ; Tours et Le Havre demain au détriment de leur important bassin de population.

Dans le Sud-Ouest, c’est double coups de ciseaux : à Brive, le journal est passé de 7 à 4 minutes et a été intégré à celui du BRI de Limoges. La Rochelle fait l’impasse sur sa diffusion le vendredi au profit d’un simple direct pour le JT régional. A Périgueux, les moyens de montage sont divisés par deux. Les journaux d’Albi et Rodez n’en font plus qu’un entre le 15 juillet et le 25 août.

Résultat: 2 assistantes et 2 équipes de journalistes en moins, soit une économie de 7 équivalents temps plein (ETP) pour ce seul périmètre.

A chaque période de vacances, la direction tire un peu plus sur le fil de la pelote… de l’information qui, faut-il le rappeler est la première mission de l’audiovisuel public. Plus grave, c’est l’information de proximité, la plus concernante, la plus  identifiante pour les citoyens qui s’effiloche. Ironie du sort, ce dé-tricotage profite aux télévisions locales privées financées la plupart du temps par des deniers publics.

Le grand projet des années 90 de décentraliser la télévision publique à travers un maillage des territoires est tuméfié au gré des saisons et des changements de direction qui navigue depuis des années dans la plus  parfaite indécision.

Dans les régions de France 3, les programmes sont exsangues !  Reste l’info qui le sera peut-être demain sous les coups d’aiguilles incessants…

Force Ouvrière exige de la direction qu’elle expose un projet clair assorti de ressources nécessaires pour ces entités, un projet conforme au Contrat d’Objectifs et de Moyens qui affirme leur vocation d’information au plus près de nos concitoyens.