Futures augmentations de salaires : Des taux plus faibles mais davantage de bénéficiaires ?

Depuis la semaine dernière, les discussions pour les NAO 2017 (négociations annuelles obligatoires) sont engagées. En marge du sujet proprement dit, la direction propose cette année aux organisations syndicales de modifier les règles.

 

Aujourd’hui, l’accord collectif prévoit des taux d’augmentation minima de 2,5% pour les PTA (avec garantie d’une mesure au moins tous les 5 ans) et de 3,5% pour les journalistes (sans garantie dans le temps). D’après la direction, ces pourcentages ont limité le nombre des mesures possibles par an à 25% en moyenne de salariés bénéficiaires. La direction ajoute que les contraintes budgétaires sont plus fortes aujourd’hui qu’auparavant, et que les enveloppes seront dorénavant plus faibles. C’est pourquoi, elle propose de modifier l’accord collectif sur ce point, afin dit-elle de réduire les taux d’augmentation minima et d’augmenter le nombre de bénéficiaires.

 

Pour la direction, l’objectif est de réussir à se mettre d’accord sur un dispositif plus équitable.

Elle propose donc :

– un passage à un taux minimal de 0,5% (qui en l’espèce serait bien “minimal”, permettant selon elle une plus grande marge de manœuvre)

– l’engagement selon lequel au moins 50% des collaborateurs puissent bénéficier d’une mesure chaque année (donc une mesure pour tous en moyenne tous les 2 ans)

– autre engagement : tout salarié percevrait une revalorisation automatique de 1% au bout de 3 ans, s’il s’avère qu’il a été “oublié”.

 

Ces dispositifs seraient génériques : les minima et un nombre plus élevé de mesures seraient négociés chaque année lors des NAO. La direction imagine pour 2017 (hypothèse vraiment théorique) un taux minimum à 0,8%, un taux moyen à 2,5% et 65% de bénéficiaires.

 

 

Cette proposition respecte-t-elle les aspirations des salariés de France Télévisons ?

 

Difficile à dire !!

 

D’un côté, un dispositif qui dit  garantir un plus grand nombre de bénéficiaires peut être une bonne chose, de l’autre avec un minima si faible à 0,5% (qui signifierait 15 euros par mois pour un salaire à 3000 €) nous déconcerte évidemment !

Pour résumer, la direction nous dit « Quand il faut répartir la misère, 0,5%, c’est toujours ça de pris ! »

 

 

Alors pourquoi des minima aussi faibles ?

 

La direction explique que des minima aussi faibles seraient le seul moyen pour les managers de conserver des marges de manœuvre. Cela permettrait d’attribuer un nombre suffisant de “fonctionnelles”, traduction financière de la reconnaissance de l’expertise, dont le montant serait lui-même réduit.

 

 

Un problème majeur : quid des rattrapages ?

 

Aujourd’hui, les salariés en situation de disparité sont nombreux…et de faibles taux permettront difficilement de rattraper ces retards, sauf si une “remise à 0” était effectuée avant la mise en place d’un tel dispositif, dans l’esprit des harmonisations salariales d’il y a 4 ans.

 

 

Autre problème majeur : le dispositif n’est pas équitable entre les PTA et les Journalistes.

 

En effet, les journalistes verraient dans cette proposition l’instauration d’une garantie d’évolution (certes faible : 1% tous les 3 ans) qui n’existe pas aujourd’hui. Il n’en n’est pas de même pour les PTA, car ces derniers bénéficient aujourd’hui d’une garantie plus forte (2,5 % tous les 5 ans).

 

La direction dit vouloir « rapprocher les systèmes PTA et Journalistes ».

 

Force Ouvrière revendique un 13éme mois pour les PTA et l’instauration d’un minima garanti de 1,60% chaque année pour tous les salariés.

 

Mais qu’en est-il des personnes arrivées au terme des 4 ans qui devraient avoir 2,5% à minima, leur appliquerait-on 1% ? La direction a évoqué la mise en place de 2 systèmes pour assurer la transition, sans plus de détails.

 

 

Concrètement, que peut-il se passer ?

 

Un tel dispositif ne pourrait entrer en vigueur que si des organisations syndicales représentant globalement la moitié des salariés acceptent de signer cette proposition.

Force Ouvrière pose la question : faut-il adopter ce nouveau dispositif ou garder l’accord collectif en l’état ?

 

Quel est votre avis sur ce sujet très important ? Nous attendons vos réactions !

1 réflexion au sujet de « Futures augmentations de salaires : Des taux plus faibles mais davantage de bénéficiaires ? »

  1. Bonjour,

    A propos de la proposition de la direction sur les modifications à apporter aux augmentations des salariés, c’est à refuser catégoriquement.
    Encore une manipulation : 0.5 tous les ans ou 2.5 tous les 5 ans c’est du pareil au même.

    Cordialement,

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