Baisse des remboursements de frais : J-2

C’est presque inimaginable, mais c’est pourtant la triste réalité : dès mercredi 1er février, les prises en charges des frais des non permanents en contrat avec un site de France 3 éloigné de leur domicile devraient donc baisser fortement. Presque sans préavis, puisque certains CDD ont accepté de venir travailler cette semaine sans même savoir qu’un tel couperet risquait de tomber en plein milieu de leur semaine de travail ! D’autres, en revanche, ont carrément préféré ne pas donner suite à leur engagement ; ils se sont désistés en fin de semaine dernière, plaçant alors les services qui les attendaient dans une certaine difficulté. La faute à qui ? Certainement pas à ces “salariés Kleenex”, comme ils se surnomment eux-mêmes, qui apportent leurs compétences pour parfois moins de 100 euros par jour !

Leur calcul a été vite fait : s’ils doivent perdre 30 à 40 euros (avec des frais désormais non remboursés) reste-t-il cohérent pour eux de faire de longs déplacements, et déployer autant d’énergie pour des défraiements réduits quasiment de moitié ? Qui l’accepterait ?

Les CDD se demandent aussi s’ils ne sont pas l’objet de discriminations par rapport à leurs collègues CDI.
Non seulement, la philosophie de cette démarche consistant à “sucrer” ces frais est indigne, mais la méthode (avec un calendrier aussi serré, plaçant bon nombre de CDD devant le fait accompli), est encore plus inacceptable.

La direction mesure-t-elle toutes les conséquences de cette note ?

  • des salariés précaires vont se retrouver en plus grande difficulté
  • des services et des sites vont connaître des tensions à très court terme quand il va manquer du personnel, en particulier dans les régions où les viviers sont faibles, voire à sec
  • des cadres de proximité, eux aussi, sentent déjà une certaine pression monter : certains nous ont déjà confié qu’ils se demandent comment ils vont pouvoir continuer à exercer avec les tensions qu’ils pressentent également.

On le voit bien : en engageant une telle note, la décision risque de provoquer un certain déséquilibre. C’est la raison pour laquelle, dans les CE où le sujet a été évoqué, les élus ont déjà mandaté les CHSCT pour diligenter des expertises afin d’examiner les impacts de ce nouveau régime.

  • Est-il normal en effet que leurs barèmes forfaitaires de découcher ne soient qu’à 35 euros par nuit ?
  • Est-il normal que les non permanents n’aient désormais plus accès aux barèmes sur justificatifs majorés, dans les lieux où la direction a toujours considéré que les hôtels restaurants étaient plus coûteux ? Et se voient cantonnés ainsi à 74 € ?
  • Et plus largement, est-il légal que l’entreprise considère que le CDD qui a terminé son travail de la journée soit considéré comme un permanent, habitant à proximité de son lieu de travail (alors que s’il vient de loin, le temps d’une semaine de contrat, il ne peut évidemment pas se restaurer chez lui comme le ferait un permanent) ?

Force Ouvrière demande donc, dans un esprit de préservation du climat social et de justice envers les plus précaires, que soient amendées les conditions d’application de cette note qui doit entrer en vigueur dans 2 jours.

Pour consulter la note sur l’évolution des indemnités de mobilité des personnels non permanents, cliquer ICI

Pour consulter le communiqué Force Ouvrière intitulé « Les salariés vont-ils devoir payer pour travailler ? », cliquer ICI